samedi 22 janvier 2011

UNC de Vital KAMERHE : Plusieurs membres arrêtés à Kindu

image Vital KAMERHE - Le candidat à l'élection présidentielle 2011 en RDC, le 14 décembre 2010, lors sa déclaration dans la concession GB


Selon des sources diplomatiques à Kinshasa, Clément Kapaye Lukembe et Daniel Muchapé, membre du parti «Union de la Nation Congolaise» de l’ancien président de l’Assemblée nationale Vital Kamerhe ont été arrêtés par des agents de l’Agence nationale de renseignements et de la police. Les interpellations auraient eu lieu jeudi 20 janvier. Les deux militants auraient préalablement été tabassés par des militants du parti présidentiel, le PPRD (Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie).
Selon une source locale au Maniema, Daniel Muchapé a le signe particulier d’être un proche collaborateur de l’ancien gouverneur de la province du Maniema Didi Manéra. Celui-ci a quitté la mouvance kabiliste pour rejoindre l’UNC. Un casus belli. Clément Kapaye a été d’abord séquestré au siège du PPRD. «Une chasse à l’homme est lancée contre les membres de l’UNC dans cette région qui passe pour un des fiefs du président sortant Joseph Kabila, rapporte une source proche de l’UNC. Nos membres ne savent à quelle porte frapper étant donné que tous les grands corps de l’Etat au niveau régional so,t dirigés des fonctionnaires étiquetés PPRD. Où se trouve le pluralisme politique?» On apprenait vendredi soir qu’un autre membre de l’UNC répondant au nom d’Asani Musa Kabalesa serait activement recherché par les «services».
Selon une source kinoise, les faits précités ont été portés à la connaissance de la section «Droit de l’Homme» de la Mission onusienne à Kindu. Il semble bien qu’un rapport a été envoyé au siège de la Monusco dans la capitale. «Le silence de la Monusco face à la multiplication d’actes d’intolérance politique à quelques mois des élections ne peut que susciter des interrogations au sujet de l’impartialité de la communauté internationale», commente un opposant politique joint au téléphone dans la capitale congolaise. «Cette situation est préoccupante dans la mesure où la Monusco est le partenaire désigné de la Commission électorale nationale indépendante pour la logistique…»

Tee-shirt assorti du sigle "UNC"

Selon une source diplomatique, les deux membres de l’UNC seraient détenus dans un amigo de la police provinciale. «Ils ont été mis aux arrêts sur ordre du numéro deux de la police provinciale», assure-t-elle. Que leur reproche-t-on ? Les deux «Uncistes» seraient poursuivis pour «offense au chef de l’Etat». Sans d’autres précisions. Le motif connu relève de l’anedocte. Il est reproché aux deux militants «de se pavaner» dans la ville avec des tee-shirt assortis du sigle «UNC» et particulièrement devant le siège du parti présidentiel. Interdiction de rire. Selon certains témoignages, ce n’est pas la première fois que ces partisans de «Vital» aient des ennuis avec la police. Une police dont les agissements n’ont rien à envier à ceux de milice de partis fascistes européens. Qu’en dit le gouverneur de la province du Maniema Tutu Salumu? «Je ne suis pas au courant de ces arrestations», aurait-il répondu aux interlocuteurs venus lui soumettre ces cas constitutifs pourtant de détentions arbitraires.
L’UNC a fait sa sortie officielle le 14 décembre à Kinshasa. Dès le lendemain, son président s’est rendu à Goma et à Bukavu. Vital Kamerhe est en effet natif de Bukavu. But : implanter les fédérations provinciales. Un périple chahuté. Après avoir quitté l’aéroport de Goma, le cortège a été bloqué au niveau d’un carrefour par plusieurs dizaines de moto-taxis conduites par des militants du PPRD. C’est l’incident entre les partisans des deux camps antagonistes. «Traître !», criaient les «Pprdistes» en direction de Kamerhe qui n’a pas pu accéder à la tribune pour s’adresser à ses militants. «M. Kamerhe avait prévu de faire un meeting sur une place du centre-ville, mais il n’a pas demandé l’autorisation. Je n’interdis pas les réunions politiques, les conférences de presse, mais je ne peux pas donner une autorisation de meeting à chaque parti qui vient ici, car il y en a plus de 400 en RD Congo», déclarait, sans rire, Roger Rachidi le maire de Goma.

Intimidation

A quelques mois de la tenue notamment de l’élection présidentielle, le pouvoir kabiliste paraît de plus en plus intolérant. Nerveux. Une réunion organisée par des formations politiques de l’opposition a été dispersée vendredi 7 janvier au Site dit «GB». Les participants ont trouvé sur le lieu 300 à 400 policiers et éléments de la garde présidentielle derrrière des barricades. Le même scénario s’est reproduit quelques jours plus tard au Grand Hôtel Kinshasa où la climatisation est tombée subitement en panne.
Dans son allocution "inaugural", «Vital» a invité la population congolaise «à vaincre la peur. Parce que, la peur est le premier ennemi de la démocratie.». «Nous devons dorénavant refuser d’avoir peur de penser. La peur d’assumer, de s’assumer lorsqu’on s’est trompé. La peur de la vérité, même lorsqu’elle s’impose. Nous devons, pour aller de l’avant, nous débarrasser de toutes ces peurs qui paralysent beaucoup d’entre nous. Personne ne devrait plus craindre pour sa vie», ajoutait-il. A Goma et à Bukavu, réagissant aux tracasseries policières, "Vital" a eu ces mots : «Ça, c’est de l’intimidation. Les intimidations doivent cesser. Personne ne doit plus vous intimider encore. Si une personne vous intimide, vous l’intimidez aussi.» En faisant quoi? Toute la question est là !
Baudouin Amba Wetchi

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