
Notre reporter l'a rencontre à Mangercratie-ville, au restaurant "La Mangeoire de Kin-la-Belle" où les Députés et Sénateurs se retrouvent une fois qu'ils reviennent de la Ferme de kingakati, avec des billets verts en poches.
Modeste Mutinga est un homme sans position fixe, il est inconstant, versatile dont la fourberie, la roublardise, les coups-fourrés sont connus de tous. Il a ses pénacles près des chaudrons du Joséphisme. Comme une grenouille qui passe d'un nénuphar à un autre, Modeste Mutinga est passé du Mobutisme, au tshisekedisme, il a fini par devenir l'un des barons Joséphisme. Tiré à quatre épingles avec son costume trois pièces, avec sa calvitie légendaire et ses lunettes visés au nez, Modeste Mutinga a toujours sa table réservé près des chaudrons du restaurant la Mangeoire de Kin-la-Belle. Il est l'adepte de habeo ergo sum. Arriviste et parvenu, il est l'un des fossoyeurs de la République démocratique du Congo. Avec l'allure d'un mammouth repu, Mutinga qui n'est modeste que par le nom, a accepté que notre reporter lui pose des questions.
La culture, c'est la confiture: moins on en a, plus on l'étale. Contre espèces sonnantes et trébuchantes, Modeste Mutinga a privé 60 millions de Congolais d'un débat démocratique constitutionnelle entre Joseph kabila et Jean-Pierre Bemba. Dans cette interview presque fictive, l'ex-président de la fameuse et défunte Haute Autorité des Médias (HAM) "made in Joseph kabila", aujourd'hui Rapporteur au Sénat congolais pour Joseph Kabila à répondu aux questions de Réveil-FM
1. Réveil-FM: Que répondez-vous à tous ceux qui ne vous reconnaissent plus? Modeste Mutinga , qu'êtes-vous devenu ?
Modeste Mutinga: Vous savez, moi je ne suis pas né avec une cuillère en or dans la bouche. J'ai travaillé dur pour arriver où je suis. J'étais gendarme de Mobtutu, j'ai compris avec le Maréchal je n'allais rien avoir. Je me suis jeté corps et âme dans le journalisme en apprenant sur le tas. Avec le discours de Mobutu "comprenez mon émotion..." à la N'séle, nous avons peaufiné Le Potentiel qui au départ n'était qu'un journal économique de 4 pages pour en faire un journal politique. La Conférence Nationale Souveraine (CNS)qui s’est étalée sur une année et demi, soit du deuxième semestre de 1990 à 1992, nous a donné du grain à moudre. Nous avons soutenu en particulier Etienne Tshisekedi et parfois l'opposition. Là aussi je n'ai rien reçu. L'arrivée de l'AFDL de M'zée Laurent kabila n' a pas été facile pour moi. Souvenez-vous de l'épisode "Casprom" (Caisse de Solidarité des Professionnels des Médias). La Casprom était l'appendice de la coopérative Pamoja créée à l'initiative de neuf éditeurs des journaux paraissant à Kinshasa. Pamoja était née neuf mois avant la Casprom dans un but tout à fait commercial. M'zée Laurent-Désiré kabila qui avait compris que la presse et les médias pouvaient être des alliés plus puissant les armées coalisées contre la République démocratique du Congo. Le 19 aout 1998, lorsque Lady Luya (président de Pamoja et plus tard de Casprom) a pris la parole devant M'zée Laurent Kabila, pour solliciter une aide financière au près du chef de l'Etat et qui a été accordée, car l'argent est arrivé dans le coopérative Pamoja. Combien M'zée Laurent Désire Kabial à donné à la presse et aux médias ? Personne ne sait. Sauf que de 9 éditeurs au départ, deux jours après son lancement le 22 aout 1998, la Casprom comptait 57 organes membres. Et le Potentiel a été exclu. Fin aout et durant tout le mois de septembre 2008, ce fut la guerre des tranchées entre nous les exlus de Casprom et ceux qui avaient bouffés.Je suis monté au front avec mon journal contre la Casprom est ses membres. J'ai été victime d'agression à deux reprises de la part de Ladi Luya. A Kinshasa, il était parvenu à mettre dans sa coffre de voiture, heureusement Didier Mumémgi qui était Ministre de l'information l' avait supplié pour qu'il me relâche. La seconde fois à New-York, lors du réunion du Conseil de Sécurité où les journalistes accompagnés M'zée Laurent-Désiré kabila, j'ai été pris tabassé par Ladi Luya et certains membres la garde présidentielle devant témoins.J'ai attendu mon temps,, avec Joseph Kabila, j'ai tout de suite compris que mon heure était venue. Avec lui j'ai tout obtenu: maison, voitures, comptes en banques florissantes...Je peux même épouser plusieurs femmes si je voulais encore.
2. Réveil-FM: Quel était le vrai deal avec Joseph Kabila lors des élections présidentielles de 2006 ?
Modeste Mutinga: Vous savez j'ai 64 ans. Lorsque j'ai quitté Kananga pour m'installer à Kinshasa, je n'avais rien. J'ai vécu tout mon temps dans la parcelle familiale à Ngaba à la frontière avec Makala. Le goût de l'eau de puits, je connais. L'insalubrité, l'insécurité, le délestage... tous ces problèmes je les connais et les aient vécu. Malgré le fait que les agitateurs aient réfuté ma nomination arguant que j'étais juge et partie en tant que Éditeur du meilleur journal du Congo "Le Potentiel", je ne pouvais pas être Président de la Haute Autorité des Médias (HAM). Mais Joseph Kabila a eu le courage de me nommer et j'ai fais un deal avec lui. Il était entre le marteau des fauves de l'opposition et l'enclume des journalistes-alligators. Moi j'ai proposé mes services rémunérés:400.000 $ tout de suite et 800.000 $ plus tard. J'ai demandé à être non seulement Sénateur mais aussi membre du bureau, cela m'a été accordé Joseph Kabila en a parlé à Malu-Malu de la Commission Électorale Indépendante (CEI), institution siamoise à la mienne. J'ai obtenu aussi que Esdras Kambale, mon vice-président devienne Ministre de la Culture et des arts, m^me si en tant que seigneur de guerre il n'y connaissait rien. Enfin, pour Dominique Sakombi Inongo,"Buka Lokuta" mon stratège mais déjà souffrant, j'ai obtenu qu'il me remplace à la tête de la HAM. Une fois acquis tout ce que je voulais, je me suis mis au boulot. J'ai commencé par louer un appartement dans un immeuble de l'avenue Mbuji-Mayi à Gombe, à proximité du restaurant Château Margaux de Michel Lognoul, pour être proche de mon journal et non loin du Palais de la Nation afin de rendre des comptes. Le défunt Sakombi Inongo m'avait beaucoup appris, il me fallait devenir un Pitbull ravageur. Je devrait mordre, encore mordre et toujours mordre. J'ai demandé qu'on coupe les signaux de CCTV et Canal Kin de Jean Pierre Bemba dont le directeur n'était autre que Stéphane Kitutu, ancien président de l'union de la presse congolaise. Il me fallait terroriser les journalistes estimés dans la population et humilier tout le monde pour instaurer la peur aux près des journalistes, des médias mais surtout dans l'opposition. Pasteur Théodore Ngoy, Joseph Olengankoy, Justine Kasa-Vubu, Christian Badibangi et autres acteurs politiques ont été suspendus par moi. Il me fallait tuer un poulet pour effrayer les singes. Je me suis mis à distribuer des sanctions farfelues à la pelle, à donner des avertissements fallacieux. J'ai transformé la HAM en organe hautement répressif. Je faisais moins la régulation que de la répression. Soutenus par des faiseurs de roi !Pour permettre à Joseph Kabila d'apparaître comme un arbitre. Avec Henri Mova Sankany qui était ministre de l'information nous avons mis en place une stratégie simple: nous devons nous chamailler nos prérogatives. dans cette gué-guerre, orchestrée et voulue, il fallait victimiser la Haute Autorité des Médias. Je savais que le Le Comité international d'accompagnement de la transition ( CIAT) organe international mis en place pour épauler la transition démocratique en République démocratique du Congo, allait nous soutenir. Le CIAT a été créé en application de l'annexe IV de l'accord global et inclusif de Prétoria de 2002, composé des cinq pays membres permanents du Conseil de sécurité des Nations unies (Chine, États-Unis, France, Royaume-Uni, Russie), de l'Afrique du Sud, de l'Angola, de la Belgique, du Canada, du Gabon, de la Zambie, de l'Union africaine, de l'Union européenne et de la Mission de l'ONU en République démocratique du Congo (MONUC), son pouvoir était énorme et important. Par ricochet, comme la HAM bénéficiait de l'appui de plusieurs partenaires internationaux, parmi lesquels le Conseil Supérieur de l'Audiovisuel (CSA), le Gret, l'institut Panos, la Communauté française de Belgique et la Région wallonne....Les ONG congolais bien pensants, ne pouvaient que tombés dans les panneaux. Tout le monde ne pouvait que nous apporter son secours, surtout que nous étions une Institutions d'appui à la démocratie. Lorsque nous avons sorti l'arme de destruction massive la "Congolité", c'était le buz ! La HAM a été soutenue à 2000%. Tout était "boutiqué" pour l'élection de Joseph Kabila qui avait déjà le quitus de Louis Michel et de la Communauté internationale. Je pouvais fermer des médias à tour de bras, pénaliser des journalistes dans l'exercice de leur fonction...Tout m'était acquis, aucune voix au niveau internationale ne s'élevait pour protester. Je savais que mon avenir était joué, il fallait que je devienne sénateur et personne ne pouvait arrêter le deal.
3. Réveil-FM: Vous avez menti publiquement en disant que vous étiez parti au Dialogue Intercongolais à vos propres frais, pourquoi ce mensonge de plus ? Pourquoi m'avoir envoyé quelqu'un à l'aéroport de N'djili alors que je me rendais à Katmandou au Népal pour vous signer une procuration ? Pourquoi n'avez-vous pas dit que c'est au nom de Fopromédia (Fédération des organisations professionnelles des médias), une organisation presque fantôme que vous êtes allé à Sun-City ?
Modeste Mutinga: Vous savez dans cette "République des inconscients", il faut trouver sa place au soleil. Sans roublardise et fourberie, je ne serais arrivé à rien. La vérité ce n'est pas mon fort. J'ai menti que j'étais de la société civile alors que je n'y étais pas. Car si j'étais de la société civile, j'allais encourager les journalistes à écrire et parler librement, ce qui n'a pas été le cas avec la Haute Autorité des Médias (HAM). Je dis nous car Dominique Sakombi Inongo et les autres m'encourageaient dans la farce et mascarade des décisions prises. Oui, j'ai menti à la population congolaise et à l'opinion internationale. Je suis allé au Dialogue Intercongolais au nom de Fopromédias comme jamais n'a jamais protesté à ma déclaration, que voulez-vous ? Ketimule Masiré, l'ex-président Botwanais et médiateur du Dialogue Intercongolais n'a pu accepter et intégrer ma demande d'aller à Sun-City que puisque les 5 confrères journalistes m'avaient accordé leur procuration dont Freddy Mulongo, Réveil-FM et président de l'Arco. Il faut dire que qu'avec l'âge je deviens parfois amnésique. Ce qui compte c'est le fait que j'ai été le premier président de la Haute Autorité des Médias. Même si aujourd'hui, la communauté internationale qui m'avait soutenu à l'époque avec mes décisions à l'emporte-pièces me tourne le dos, j'ai acquis ce que je voulais.Je voudrais ajouter quelque chose sur la question qui m'a été posée tout à l'heure à l'heure que j'ai répondu en disant que j'avais tout obtenu de Joseph kabila, mais pas sans concessions.
Gondavi "l'apostropheur" du Le Potentiel, j'ai dû le nommé à mon cabinet de la HAM. Comme c'est lui qui écrit mes livres, il fallait qu'il soit prêt de moi. Ce n'était pas une décision facile de le virer du journal. Pour me venger j'ai nommé Eddy, mon neveu au protocole, Alice et Albertine mes nièces au secrétariat de la HAM. J'avais ma petite cour du roi Pétaud familiale sur l'avenue Sendwe et personne n'a jamais rien dit. Ce qui comptait c'est l'image que la HAM donnait à l'extérieure et les décisions qui devraient être respectées.
4. Réveil-FM: 28 ans du Journal "Le Potentiel", vous tirez encore à 1500 exemplaires pour 8 millions de Kinois et 60 millions de Congolais, le Journal est toujours en noir et blanc, avec seulement 12 pages, n'est-ce pas un échec ? La Francophonie vous a doté d'une imprimerie flambant neuve, quel usage en faites-vous ? Pourquoi le Potentiel qui devrait être le fer de lance pour la défense de la démocratie est devenu un journal thuriféraire du régime des Joséphistes ?
Modeste Mutinga: Le Potentiel n'est encore la Pravda congolaise. Je crois qu'aucun journal Kinois ne concurrence L'Avenir en la matière. Le Potentiel est milieu. Le journal est au service du pouvoir car il faut bien vivre et continuer à exister. Et de temps à autre, très rarement, nous critiquons le pouvoir. Nous ne sommes pas assez fou pour tirer sur le pouvoir alors que c'est le régime des Josephistes qui nous nourrit. Notre vrai problème, c'est un manque de viabilité financière. Sans les deux enveloppes mensuelles de la Banque Centrale du Congo et de la Présidence de la République, le Potentiel est un journal mort ! Souvenez-vous, le 19 octobre 2007 au salon Lubumbashi du Grand Hôtel de Kinshasa, lors du 25 anniversaire de notre journal. J'avais ouvertement dit que le Potentiel ne devrait plus garder le statut d'entreprise individuelle et familiale il était temps que notre capital soit ouvert à des nouveaux partenaires. Personne n'a suivi. les gens ont-ils peur que les "enfarinent", je ne sais pas. Une chose est claire le Journal ne paye pas son Éditeur, il faut avoir d'autres ressources. Heureusement au Potentiel , nous avons deux enveloppes qui tombent tous les fins de mois: celle de la Banque Centrale du Congo (BCC) dont je ne vous dirais pas le moment même sous la torture (le Potentiel ne critique jamais les décisions de la BCC y compris les inflations vertigineuses et chroniques du franc congolais ) et la Présidence de la République. Nous sommes contre la Balkanisation du pays, c'est d'ailleurs notre campagne éditoriale, cela mérite un encouragement financier. Notre stratégie est simple: tout le journal pour encenser le pouvoir et un petit article contre. Nous avons l'art des titres pompeux et rien à l'intérieur. notre conscience c'est dans nos poches. Ceux qui critiquent notre ligne éditoriale n'ont qu'à aller voir ailleurs.Ce n'est pas parce que nous tirons à moins de 2000 exemplaires, que notre journal n'est pas lu, c'est faux. les parlementaires débout peuvent en témoigner, ils inspirent nos écrits. Un journal publié passe toujours par plusieurs mains dans une maison, aux bureaux... Le pouvoir d'achat des Congolais est très faible, le taux de chômage est exponentielle, c'est aspect important à tenir en compte. Il est vrai aussi que mon journal est infecté des moutons noirs, servir la vérité, la déontologie et l'éthique journalistiques, en tenant jalousement à l'indépendance de son esprit comme à la prunelle de ses yeux, n'est pas une mince affaire. Car au Potentiel nous vivons des Publi-reportage et les journalistes du "coupage". Celui qui paie voit son article paraître, les hommes politiques se bousculent. Nous ne sommes pas des philanthropes, le Potentiel est notre business.
Il faut que les choses soient claires pour les internautes, la Francophonie a certes doté le Potentiel d'une imprimerie mais ce n'est pas la Francophonie, qui nous fournit les intrants, ce n'est pas elle qui paye l'électricité ni ceux qui passent la nuit aux marbres. Nous continuons à publier en français, la Francophonie devrait se consoler. Nous ne fouillons pas leurs affaires qu'ils ne fouillent pas non plus aux nôtres. Je suis quand même Rapporteur au Sénat. En haussant le ton, son policier de garde s'est approché. Mutinga s'est ressaisi par la suite.
5. Réveil-FM: Le fait d'avoir privé les Congolais d'un débat démocratique et constitutionnelle pour vous enrichir, il vous arrive-t-il de regretter votre acte ?
Modeste Mutinga: Vous savez, je ne regrette rien. Lorsque je regarde d'où je suis venu. J'étais gendarme impayé sous Mobutu. J'ai habité la commune populaire Ngaba, tout près de Makala , avec tout ce que cela comporte. Aujourd'hui j'ai plusieurs maisons, mes comptes bancaires sont florissants, mes grands enfants sont au Canada, Belgique et Chine. Mes petits dont celle de 3 ans est à mes côtés. Je suis comblé et je ne regrette rien. J'ai agi pour sauver mon pays et mon ventre. Il fallait éviter le débat à joseph Kabila. C'était la consigne, j'ai respecté et était récompensé pour ça, pourquoi dois-je me plaindre ? Seuls les aigris, ceux qui ne risquent rien peuvent s'en plaindre. Lors de la colère des Kinois du vandalisme et du pillage de la HAM en juillet 2006, j'ai failli perdre ma vie. Heureusement Dieu merci, les pillards ne m'ont pas trouvé au siège de la HAM sur l'avenue Sendwe. Les pillards sont par le siège de la HAM pour aller écouter le discours de Jean-Pierre Bemba. Pillant et mettant sens dessus-dessous la HAM. Brulant notre bus, dévalisant le coffre-fort, violant une fille qui pour des soins appropriés a été transférée en Afrique du Sud. Face à cette violence, croyez-vous qu'on devrait permettre un débat entre Jean-Pierre Bemba et Joseph Kabila ? Nous n'avions pas besoin de voir notre président ridiculiser par Igwe à la face du monde. Même si le débat démocratique a été inscrit dans la Constitution de transition, j'ai pris mes responsabilités avec d'autres pour l'annuler. Cela m'a rapporté gros: je suis rapporteur au Sénat, ce n'est pas rien ! De toutes les manières, moi j'avance, je ne regarde pas le rétroviseur de mon passé. Voyons ce qui va se passer en novembre 2011. Avec les 5 chantiers, Joseph Kabila va passer, je serais peut-être Premier ministre à la place de Muzito. Qui sait ? Moi je suis comme un poisson dans l'eau, je suis la route qu'arpente la rivière. Je sais aussi que dans la descente du courant, on peut se faire des amis, mais dans la montée, c’est impossible.6. Réveil-FM: Le fait d'être sénateur et de continuer à signer les édito du Potentiel, n'est-ce pas agir comme un enfoiré ?
Modeste Mutinga: Enfoiré je le suis et le revendique. Enfoiré je l'ai été lorsque Président de la Haute Autorité des Médias, je suis octroyé Radio 7 et télé 7. Enfoiré je le suis lorsque je signe mes articles avec mon titre de sénateur. Voyez-vous je constitue un tout. Être juge et partie, cela me plait bien. Cela est ma seconde nature. Je suis sénateur pour gagner mon pain mais dans mon for intérieur , je suis l'Éditeur du journal le Potentiel. Je garde donc mes deux fers au feu. Si le pouvoir m'enquiquine trop, je lâche mes fauves du le Potentiel. pour que les Congolais ne m'oublient pas, j'ai décidé de signer mes édito, au grand dam des donneurs des leçons déontologiques. Si je quitte le Sénat demain, je rentre dans l'équipe de rédaction de mon journal. D'ailleurs je ne suis jamais parti, je suis là. Certains articles qui nous parviennent des officines de l' l'ANR (Agence Nationale des Renseignements) pour soutenir le pouvoir en place, il faut mon quitus pour la publication. Donc le Potentiel, c'est mon bébé, je ne lâche pas.7. Réveil-FM: Tout le monde parle de la ferme Kingakati, comme le lieu de la corruption par excellence, comme le Sodome et Gomorrhe de la politique congolaise. Vous y allez souvent ?
Modeste Mutinga: Effectivement la ferme présidentielle de Kingakati a remplacé le bateau Ms Kamanyola du feu Maréchal Mobutu. Kingakati est devenu aujourd'hui le lieu de tous les intrigues, coups-bas contre la République. D'ailleurs le site Wikileaks en parle pour faire virer Vital Kamerhe du perchoir de l'Assemblée nationale, chaque membre du bureau a reçu 200.000 $ à Kingakati. Lorsque j'entends des Congolais de la diaspora citer en référence le "Rapport de la commission Lutundula sur le pillage des ressources minières." pour soi-disant arguer que le pays est vendu. Je m'étonne et je m'interroge. En février 2009, n'est-ce pas Christophe Lutundula Opala, 1er vice-président, et de Mme Brigitte Kalaba, questeur adjoint qui furent les premiers comme membres du bureau de Kamerhe à démissionner ? Ont-ils seulement reçu 200.000 $ à chacun ? Nul ne sait ! Pourquoi s'attaque t-on à Mutinga comme bluffeur, fourbes et roublard alors que les vrais "Kuluna au col blanc" noyautent les institutions ? Il ya une sorte de deux poids deux mesures. En tant que sénateur, je suis au parfum de tout. Lors du vote au Palais du peuple pour le scrutin à un tour de l'élection présidentielle, l'opposition s'en est pris à Evariste Boshab. Mais qui est le premier à avoir pris la parole à tribune pour défendre cette révision constitutionnelle, n'est-ce pas le Député Christophe Lutundula Opala que vous acclamer dans la diaspora? Kingakati, kingakati...Le président Joseph Kabila reçoit à la ferme présidentielle Kingakati, les Députés et Sénateurs de l'AMP, Parti-Etat pour uniquement nous donner des directives. Je suis membre de l’AMP, haut cadre de l’AMP, il est clair que je dois suivre les instructions de l’autorité morale de notre famille politique. Et à la fin, on nous distribue des enveloppes pour nos carburants, où est le mal ? Kingakati n'est pas la porte d'à côté, il y a du chemin pour revenir en centre ville. Il me semble qu'il y a une volonté de diabolisation de la ferme présidentielle de Kingakati où les soldats Rwandais, Zimbabwéens, et Tanzaniens qui gardent celle-ci, nous sécurisent tous.8. Réveil-FM: Peut-on encore parler du pluralisme médiatique au Congo lorsque le président de la République, le Premier ministre, les Députés et Sénateurs ont chacun sa station de radio et chaîne de télévision ?
Modeste Mutinga: Je crois que comme la démocratie, il faut adapter le pluralisme médiatique à chaque pays. Tenir compte de son histoire et de son environnement. Si moi j'ai acquis Radio 7 et Télé 7 c'est parce que les grands Éditeurs de presse ont pour la plupart un journal, une radio et une télévision. Pius Mwabilu a le journal l'Avenir, Rtg@ radio et télé, Michel Ladi Luya a le journal "Palmarès", Mirador radio et télé. Comment voulez-vous moi qui était président de la Haute Autorité des médias ne puisse qu'avoir le Potentiel ? C'est inconcevable ! C'est pourquoi je me suis octroyé ma radio et télé. Aucun des organismes internationaux qui ont pignon sur rue pour défendre le pluralisme médiatique ne nous l'ont reprocher. Bine au contraire ils nous ont encouragés à le faire, car les enjeux étaient de taille. Aujourd'hui, ils nous tournent le dos et proclament haut et fort que nous étions juge et partie ! Pourquoi ont-ils si vite changer d'avis ? Maintenant que le président de la République, le Premier ministre et d'autres parlementaires aient leurs médias, cela ne me concerne pas. Ce qui compte pour moi, c'est le Potentiel qui ne doit pas se laisser damner les pions par d'autres. Moi je ne suis plus président de la Haute Autorité des Médias, je suis Rapporteur du Sénat donc la régulation n'est pas mon affaire. La majorité des médias congolais, c'est pour la mangeoire. C'est pour négocier, monnayer les services lors de la campagne électorale de 2011.Avant le discours du 24 octobre 1990, le paysage audiovisuel visuel congolais monocorde: à côté de l’Office zaïrois de radio-télévision (OZRT) existaient quelques publications de statut privé mais détenues par des proches de Mobutu et entièrement au service du régime. À Kinshasa, Salongo et Elima, créés en 1972, relayaient la propagande gouvernementale et, dans chaque province, un seul journal était autorisé: Jua à Bukavu, Mjumbe à Lubumbashi, Boyoma à Kisangani. Aujourd'hui avec Joseph kabila non seulement le premier ministre et les parlementaires ont leurs médias, nous avons 52 télévisions et plus de 200 radios communautaires et associatives. Mais la présidence compte sur 4 journaux pour sa propagande et ceux-ci ne peuvent jamais le trahir: l'Avenir, la République, le Soft et le Potentiel. Nous sommes les gardiens du temple et de la démocratie au Congo. Nous désinformons pour abrutir le peuple. Nous avons œillets. Nous sommes la voix du gouvernement congolais. Nous défendons ses points de vues. Nous sommes constamment consultés. Nous avons l'expertise en la matière. Nous avons obtenu que la reprise de RFI sur le territoire congolais soit fait avec le départ de Ghislaine Dupont de la rédaction africaine. Nous sommes très forts. Voyez comment notre ministre Lambert Mende-"Vuvuzélateur national" a répondu à la manière de "Carte Blanche" de Mavungu Malanda à Jeune Afrique qui a qualifié notre président de Mobutu Light. Nous sommes payés pour soutenir et défendre le gouvernement congolais. Le pluralisme médiatique existe bel et bien au Congo. Rien qu'à dire nos journaux, vous vous en rendait compte: nous disons tous la même chose avec des mots et des phrases différents. Tout converge vers notre guide éclairé : Joseph kabila, roi du Congo.
9. Réveil-FM: vous pouvez me regarder droit dans les yeux et répondre à cette question: Modeste Mutinga, avez-vous peur ?
Modeste Mutinga: Foncièrement non ! Mais comme tout le monde oui. Car nous sommes en Afrique, rien n'est certain. tout peut basculer. Mes amis mobutistes qui sont avec moi au Sénat me disent qu'ils avaient traversé le fleuve Congo à pied lors de l'entrée de l'AFLDL de M'zée Laurent-Désiré Kabila en 1997. Ma vraie crainte est que je sois pillé avec tous les biens que j'ai amassé. Ce n'est pas trop facile de devenir un Apparatchik d'un régime corrompu. Et lorsqu'on est haut il faut savoir le rester mais rien n'est sûr au Congo-démocratique. Mon salut, c'est encore le Potentiel car je pourrais toujours y revenir et retrouver ma liberté de parole. Je sais aussi que je suis allé trop loin en dribblant tout le monde car personne ne savait que je travaillais pour Joseph Kabila. Les gens l'on découvert lorsque je suis arrivé au Sénat. Les Congolais me pardonneront-ils cette fourberie? Je ne suis pas le premier. A l'époque de la Conférence nationale Souveraine (CNS), beaucoup de ceux qui insultaient le Maréchal Mobutu le matin, étaient à Gbadolité le soir pour recevoir des enveloppes. Donc pas de regret de ma part. J'espère vraiment dans 150 ans, les Congolais se souviendront de moi pour avoir éviter un chaos au pays en annulant contre espèces sonnantes et trébuchantes, le débat démocratique entre Joseph kabila et Jean-Pierre Bemba.10. Réveil-FM: Le mot de la fin ?
Modeste Mutinga: J'invite l'internaute à démêler le vrai du faux dans cette interview. Moi Modeste Mutinga j'ai été sincère.Par Freddy Mulongo
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