Offensive des forces pro-Ouattara (Ph - Reuters)
(AfriSCOOP) — Alors que des coups de feu précipités avec des tirs de canon ont été entendus dans la nuit de lundi à mardi dans plusieurs quartiers d’Abidjan, capitale économique, la Russie a appelé mardi à l’arrêt des combats et au lancement de négociations en Côte d’Ivoire, a appris Afriscoop.
Selon des habitants à Cocody, quartier nord d’Abidjan où se trouve la résidence du président ivoirien Laurent Gbagbo, des tirs précipités par hélicoptère ont été entendus pendant toute la nuit.
« Nous adressons un appel insistant aux deux parties ivoiriennes pour qu’elle cessent immédiatement le bain de sang et entament un dialogue avec l’objectif d’une solution politique à ce conflit », a déclaré le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué dont Reuters a eu copie.
Le camp dirigé par le président élu et reconnu internationalement, Alassane Ouattara, a déclaré lundi l’assaut final pour prendre le contrôle total de ce pays d’Afrique de l’Ouest, premier producteur de cacao.
La Russie avait menacé d’utiliser son droit de veto l’an dernier au Conseil de sécurité pour faire avorter un projet d’intervention militaire de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) dans le pays.
Le président français Nicolas Sarkozy a autorisé les forces françaises à participer aux opérations de la Mission des Nations Unies en Côte d’Ivoire (Onuci) pour "neutraliser" les armes lourdes utilisées par les forces loyales au président sortant Laurent Gbagbo contre les populations civiles et les personnels des Nations Unies à Abidjan, a déclaré lundi soir l’Elysée.
La Télévision publique ivoirienne RTI a, de nouveau, cessé d’émettre lundi. Des hélicoptères de l’ONU et de la force française Licorne ont tiré lundi à Abidjan sur la résidence de Codody et sur des camps militaires pro-Gbagbo.
Un contentieux post-électoral oppose le Président Laurent Gbagbo, déclaré élu par le Conseil Constitutionnel, plus haute juridiction chargée de donner les résultats définitifs en Côte d’Ivoire, à l’opposant Alassane Ouattara reconnu vainqueur par la communauté internationale.
La dernière résolution (1975) de l’ONU sur la Côte d’Ivoire, votée le 30 mars à l’initiative de la France, a demandé « à toutes les parties d’œuvrer à la solution politique d’ensemble de l’Union Africaine (UA) » et s’est félicitée de la décision prise (…) de nommer un haut représentant chargé de la mise en œuvre de la solution politique d’ensemble » par de voies pacifiques. Cette résolution a engagé par ailleurs « toutes les parties à coopérer pleinement » avec ce haut représentant.
Alassane Ouattara a récusé ce haut représentant déjà désigné puis, déclenché les hostilités militaires en ouvrant des fronts à l’ouest, au centre et à l’est du pays avant d’engager la « bataille d’Abidjan ».
L’Afrique du Sud a exprimé mardi ses réserves face aux attaques par l’ONU et la France des derniers bastions du président Laurent Gbagbo à Abidjan, et insisté sur la nécessité de trouver "une solution pacifique" au conflit.
Aux dernières nouvelles, le camp Gbagbo évoque "beaucoup de morts civiles et s’étonne que la France attaque directement la Côte d’Ivoire". Les forces du président ivoirien Laurent Gbagbo contrôlent toujours à Abidjan le palais présidentiel, la résidence de M. Gbagbo et le camp militaire d’Agban, après les frappes de l’ONU et de la France, a affirmé mardi le porte-parole de M. Gbagbo Ahoua Don Mello, information confirmée par le correspondant de France 24 à Abidjan.
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