Le Rwanda n’a pas encore assouvi sa soif de se servir des ressources naturelles de la partie orientale de la République démocratique du Congo. Si au milieu des années 1990, la traque des éléments des Forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR) a été, à plusieurs reprises, l’arme justificative des expéditions de Kigali lors de l’invasion par ses troupes du territoire congolais, aujourd’hui il allègue qu’un groupe rebelle menacerait sa sécurité et son régime depuis le parc des Virunga.
Sans désemparer, le Rwanda semble avoir trouvé une belle parade pour justifier une nouvelle invasion du territoire congolais, toujours dans sa partie Est. L’annonce faite par la police rwandaise faisant état du démantèlement d’un groupe de «terroristes » qui préparerait, à partir du territoire congolais, plus précisément du parc national des Virunga, des attaques «ciblées» au Rwanda rentre dans ce nouveau schéma.
En effet, à en croire AFP et d’autres médias étrangers qui ont relayé l’information, au Rwanda, la police a annoncé l'arrestation de six membres d’ «un réseau en mission pour mener des actes de terreur au Rwanda», en provenance de la RDC. Ils se référaient à un communiqué officiel de la police rwandaise, rédigé en anglais qui indiquait que « La police nationale du Rwanda, en collaboration avec d’autres organes de sécurité, a arrêté un réseau de terreur en mission pour mener des actes de terreur au Rwanda ».
Selon ledit communiqué, « Les criminels arrêtés sont dirigés par le colonel Norbert Ndererimana communément appelé Gaheza et qui commande un groupe armé basé à Binza, Rutchuru, dans le Parc national des Virunga, Nord-Kivu, Est de la RDC ».
D'après la police rwandaise, les hommes arrêtés « visaient des endroits fortement peuplés, des stocks de carburant, des véhicules transportant du carburant, des dirigeants nationaux et des diplomates ».
Par ailleurs, Kigali est convaincu que ce groupe a des liens étroits avec des personnes hostiles à son régime, basées notamment en Ouganda, avec l’Afrique du Sud, comme centre de commandement.
Les hommes arrêtés (le colonel Ndererimana et cinq de ses hommes), Selon la police, «ont déclaré avoir reçu des ordres de Kayumba et d’Emmanuel Habyarimana », ancien ministre de la Défense du gouvernement du président Paul Kagame, « pour mener des actes de terreur au Rwanda ». Ancien chef d’état-major de l’armée rwandaise, le général Faustin Kayumba Nyamwasa vit actuellement en exil en Afrique du Sud, alors que le général Habyarimana est exilé en Europe.
Membre fondateur du Congrès national rwandais, un parti d'opposition en exil, Faustin Kayumba Nyamwasa avait été indexé l'année dernière déjà, comme instigateur d'une série d'attentats à la grenade à Kigali. Ce que l'incriminé a toujours démenti, indique RFI. Par contre, lui-même a été la cible d’un attentat en Afrique du Sud.
LE NOUVEAU TOUR
Les révélations de la police rwandaise sont la preuve de la détermination du régime de Kigali d’assurer le contrôle de la partie Est de la RDC. L’allégation sur l’existence sur le territoire congolais d’un groupe « terroriste » qui menacerait sa sécurité va lui servir d’argument en bêton pour justifier une nouvelle incursion de ses troupes de l’autre côté des frontières communes.Ainsi, comme avec les FDLR, le Rwanda aurait trouvé le prétexte pour renvoyer, à nouveau, ses troupes en RDC aux fins, cette fois-ci, de traquer et neutraliser le groupe rebelle qui s’est créé à l’intérieur du parc des Virunga. L’on est donc parti pour une nouvelle traversée des frontières des hommes armés de Kigali. Et comme toujours, Kinshasa risque, comme par le passé, de subir les opérations en tombant sous le charme de la ruse de Kigali.
« On peut se tromper une fois, mais pas toutes les fois », rappelle une vieille sagesse. Il ne faudrait donc pas laisser de l’espace à Kigali en lui permettant de se servir de la présence, non encore prouvée du côté officiel congolais, de groupe « terroriste » dans le parc des Virunga, pour légitimer une nouvelle invasion du territoire congolais. Les Congolais qui souffrent déjà des effets pervers de la présence des FDLR, n’ont aucun intérêt de servir de base arrière à de nouveaux conflits armés.
Dans ces aventures belliqueuses, c’est toujours les paisibles populations congolaises qui paient le lourd tribut de cette présence des groupes armés étrangers. Les opérations conjointes n’ayant pas produit des effets tendant à enrayer ces forces négatives, il serait illusoire de permettre à l’armée rwandaise d’effectuer une énième traversée des frontières nationales. Cette fois-ci, l’alibi ne tient pas debout.
[Le Potentiel]
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