Inculpation de l’ancien chef de l’Etat pour « crimes économiques » Comment le PDCI et le RDR ont armé les mentalités contre Gbagbo en 10 ans C’est une première dans l’histoire de la Côte d’Ivoire. Un ancien Président de la République éjecté du pouvoir par un coup d’Etat militaire perpétré par des puissances étrangères (France-Onu-Etats-Unis) et son épouse viennent d’être inculpés par la justice ivoirienne. Laurent Gbagbo, puisque c’est de lui qu’il s’agit, passera bientôt devant la justice pour, dit-on, répondre de ses actes. Selon le Procureur de la République Simplice Koffi Kouadio, il est reproché à l’ex-couple présidentiel les faits de « vols aggravés, détournement de deniers publics, pillage, corruption et d’atteinte à l’économie nationale ». Curieusement, on ne retrouve nulle part dans les chefs d’accusation ayant servi de base à l’inculpation de l’ex-chef de l’Etat et de l’ex-Première Dame, les vaines diatribes ressassées depuis une décennie par l’ancien bloc de l’opposition réuni au sein du Rhdp, et portant sur les supposés crimes de sang qu’aurait commis Laurent Gbagbo durant son règne. Où sont passés les « crimes de sang » farfelus attribués depuis 2000 à Gbagbo et à Simone ? Qu’est-ce qui explique donc ce revirement spectaculaire des nouvelles autorités ivoiriennes, qui ont régulièrement peint dans tous les médias internationaux et particulièrement français, l’ancien couple présidentiel comme un monstre odieux ? Personne n’ose pour le moment donner une réponse claire à cette question de bon sens. Ce que l’on sait, c’est que depuis 2000, Alassane Ouattara et ses hommes ont habitué les Ivoiriens à ces accusations gratuites contre le Président Laurent Gbagbo et son épouse. Très futés dans l’art de la manipulation, ils ont réussi, à travers les mensonges, à liguer le monde entier contre Laurent Gbagbo, le présentant parfois comme un personnage infréquentable. Tout commence en octobre 2000. Le charnier de Yopougon Alors que le Président Laurent Gbagbo s’apprête à prêter serment après sa brillante victoire sur le Général Robert Guéi, le 26 octobre 2000, Alassane Ouattara jette ses militants dans les rues d’Abidjan pour, dit-il, y récupérer le pouvoir. La capitale économique est à feu et à sang, et les manifestants du Rassemblement des républicains (Rdr) d’Alassane Dramane Ouattara tirent sur tout ce qui bouge. Curieusement, le lendemain, sur les ondes d’une Radio étrangère, les Ivoiriens apprennent la découverte d’un charnier derrière la Maison d’arrêt et de correction d’Abidjan (Maca) située à Yopougon. Là où les chiffres officiels font état de 57 corps, le Rdr et ses responsables parlent d’une centaine de corps. Pire, sans aucune enquête sur l’identité des personnes enchevêtrées à cet endroit, le parti de Ouattara fait croire à l’opinion nationale et internationale que tous les corps composant ledit charnier sont ceux de jeunes musulmans ressortissants du Nord de la Côte d’Ivoire. Cette histoire poursuit Gbagbo jusqu’à ce qu’un procès vienne rétablir la vérité. Les gendarmes mis en cause dans cette scabreuse affaire montée de toutes pièces par le Rdr ayant été blanchis, faute de preuves. Néanmoins, cette histoire contribuera à ternir l’image de Laurent Gbagbo au plan politique et diplomatique. L’affaire des enfants esclaves Après l’épisode du charnier de Yopougon, le Rdr et ses responsables retournent dans leur laboratoire de fabrique de mensonges. Ils en ressortent subitement avec une affaire d’exploitation des enfants dans les plantations de cacao. Le tapage médiatique qui accompagne leur sadique campagne est tel, que la Côte d’Ivoire n’est pas loin de perdre sa place de premier pays producteur du cacao au monde. Les Etats-Unis et d’autres partenaires de la Côte d’Ivoire menacent même d’interdire l’importation du cacao ivoirien sur leurs sols. Heureusement que des organisations internationales effectuent des déplacements sur le terrain pour rétablir la vérité. Poudrière identitaire de Benoît Chaueur Pour ternir davantage l’image de Laurent Gbagbo et se donner des arguments pour déstabiliser son régime, le Rdr se voit obligé de se faire des alliés dans tous les pays européens. Sur leur liste se trouve un certain Benoît Chaueur, de nationalité belge. A ce dernier, les officines ouattaristes de manipulation confient la réalisation d’un film sur les velléités exclusionnistes et génocidaires de Laurent Gbagbo. C’est ce qu’il fait lorsqu’il débarque en Côte d’Ivoire. Dans une production intitulée « Côte d’Ivoire, poudrière identitaire », le mercenaire encagoulé fait savoir que dans ce pays, tous les ingrédients sont mis en œuvre par Laurent Gbagbo et son régime pour l’extermination systématique des musulmans et des populations du Nord. Ce pseudo-sociologue fait diffuser son film partout en Europe. L’image de Laurent Gbagbo prend là encore un autre coup. Mais après une contre offensive menée par Mamadou Ben Soumahoro en Belgique, l’ex-chef de l’Etat reprend le dessus. La bourrique de sociologue rentre dans sa coquille et la ferme à jamais. Escadrons de la mort Quand survient la crise militaro-politique en septembre 2002, il y a des gens qui sont liquidés par des hommes en tenues militaires. Il s’agit du Dr Benoît Dacoury Tabley, ancien médecin personnel de Laurent Gbagbo quand il était encore dans l’opposition (et frère cadet de Louis-André Dacoury-Tabley, l’ancien numéro 2 de la rébellion), Emile Tehé, président d’un parti politique inconnu et le comédien Camara Yéréfé dit « H ». Sans preuve aucune, le Rdr accuse le régime de Laurent Gbagbo d’avoir constitué une équipe de tueurs à gages qu’il baptise à coup de battage médiatique « escadrons de la mort ». Dans toute la presse hexagonale, on accuse Simone Gbagbo d’être le cerveau de ces fameux « escadrons de la mort ». Pourtant, les personnages en question sont des anonymes en Côte d’Ivoire. Inconnus qu’ils sont sur le terrain politique, ils ne gênent nullement le pouvoir en place à l’époque au point de mettre à leurs trousses des tueurs. Là encore, la vérité l’emporte sur les mensonges de ses adversaires. Simone Gbagbo intente même des procès en France contre certains journaux hexagonaux, et la justice française condamne entre autres, le magazine Paris Match pour diffamation. Voici comment cette affabulation rocambolesque du Rdr s’est évanouie. Affaire Jean Hélène et Guy André Kiffer Après l’assassinat du journaliste franco-belge, Jean Hélène, l’opposition accuse une fois encore le président Laurent Gbagbo et son régime d’avoir commandité le coup. Le Sergent de police Dago Séry, reconnu coupable par la justice à l’issue d’un procès, est condamné à 17 ans d’emprisonnement ferme. Mais pour les opposants qui soutiennent la rébellion et qui veulent à tout prix manger du Gbagbo, cela ne suffit pas. Ils sortent un autre feuilleton. Celui de la disparition d’un autre soi-disant journaliste, Guy André Kieffer, lui aussi, un franco-belge. Simone Ehivet Gbagbo, l’épouse du Président est nommément accusée. Même si elle gagne son procès contre le journal français « Le Monde », cette curieuse disparition devient le chiffon rouge brandit contre Laurent Gbagbo dans tous les débats où la France ne veut pas le voir. Crise postélectorale La crise postélectorale sert également d’occasion aux adversaires du président Laurent Gbagbo pour multiplier les accusations farfelues. L’ex-chef de l’Etat est accusé de massacrer des populations civiles et les étrangers vivant en Côte d’ Ivoire. Dans cette folie mensongère, Laurent Gbagbo est accusé d’avoir massacré 6 femmes parmi celles qui manifestent à Abobo pour son départ du pouvoir. Et c’est pour tout cela, selon le Rhdp et ses alliés, qu’il méritait d’aller devant le Tribunal pénal international. Ce sont ces prétendues violations massives des droits de l’Homme attribuées à l’ancien chef de l’Etat ivoirien, qui ont servi à la France pour tromper l’Onu et obtenir une résolution du Conseil de sécurité pour déclencher sa guerre contre Laurent Gbagbo sous le fallacieux prétexte de « droit d’ingérence humanitaire ». Conséquence, c’est que les adversaires de Laurent Gbagbo ont tout fait pour faire croire aux populations du Nord qu’il existe dans ce pays un individu qui ne les aime pas. A côté d’eux, il y a un groupe dont les esprits ont été armés contre Laurent Gbagbo. D’où la guerre fratricide qui vient d’endeuiller le pays. Et c’est cela qui justifie les massacres des populations d’Anonkoua Kouté, à Abobo, Duékoué et plusieurs villages Abbey, Akyé, Bété, Dida et de l’ouest parce qu’elles ont voté Gbagbo. C’est cela qui justifie aussi la bastonnade pendant le vote de ses représentants dans le Nord du pays et qu’on pourchasse d’autres dans les autres villes et contrées du pays. Pendant 10 ans, le PDCI-RDA d’Henri Konan Bédié et le RDR d’Alassane Dramane Ouattara ont accusé Laurent (et Simone) Gbagbo de tous les péchés d’Israël. Au moment où ils ont maintenant l’occasion de lui faire payer pour tous ces « crimes » imaginaires, voici que la justice ivoirienne aux ordres de Ouattara se défausse sur de prétendus « crimes économiques ». Tout simplement honteux. Gninika Ganiakoué |
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samedi 20 août 2011
Où sont passées les accusations de crimes de sang contre Gbagbo
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