Reconnaître sans fausse honte que notre pays est sous-tutelle peut nos conduire à mesurer les chances que nous y avons d’organiser des élections répondant à une vison patriotique d’un autre Congo.
Si nos multiples partis politiques étaient conduits par le souci de l’intérêt général, ils se mettraient ensemble dans un ou deux grands partis populaires soucieux de mettre fin au néocolonialisme et à l’impérialisme intelligent. Jusqu’à ce jour, ils ne semblent pas comprendre que s’engager sur cette voie est indispensable !
Les intérêts personnels et la gloriole semblent prendre le pas sur le souci de voir renaître un Congo libre et prospère où le bonheur national brut est partagé. Il y a un débat de fond que nos carriéristes politiques évitent.
Ont-ils une vision, des moyens et des hommes et des femmes capables d’incarner cette vision et d’utiliser ces moyens à bon escient ? Leur approche de la communauté internationale laisse souvent à désirer.
Qui dirige le Congo ?
La réponse rapide à cette question est : « les gouvernants actuels ».
Jusqu’où les gouvernants actuels exercent-ils leur autorité dans notre pays ?
Quels sont les moyens réels dont ils disposent ?
Si ce sont eux qui dirigent, pourquoi n’ont-ils pas réussi à déplacer le CNDP de l’est à un autre endroit de notre pays ?
Que fait l’ONU dans un pays dit souverain ?
Comment expliquer qu’après avoir crié sur les toits qu’une bonne partie de notre dette (odieuse) extérieure allait être épongée, les gouvernants actuels n' aient pas pesé de tout leur poids dans la balance des membres du Club de Paris et du FMI pour que cela devienne effectif ?
Quel est leur poids dans la balance des actuels gouvernants du monde ?
Aller aux probables élections de 2011 sans répondre en permanence à ces questions et à certaines autres qui leur seraient semblables serait courir derrière le vent. Le gouverneur du Congo nous paraît être l’actuel responsable de la Monusco. Il est le représentant des membres permanents du Conseil de sécurité. C’est à ce Conseil qu’il rend des comptes.
La preuve est là : la Monuc (transformée en Monusco) n’a pas quitté notre pays quand les gouvernants actuels l’ont souhaité. Elle est restée sur place en disant, à plusieurs reprises, son incapacité à protéger les civils, cibles des milices au service des multinationales occidentales exploitant nos matières premières stratégiques. A plusieurs reprises, nos populations s’en sont prises à la Monuc en décriant son incapacité à les protéger et contre les armées étrangères et contre les FARDC.
Qui sont les membres permanents du Conseil de sécurité ?
Les USA, la Grande-Bretagne, la Russie, la Chine et la France. Qui mène la guerre de basse intensité au Congo ? Les USA et leurs alliés naturels. Qui voulaient-ils détrôner en Afrique centrale ? La France. Contre quel pays la France et les autres membres du Club de Paris se battent-ils au Congo ? La Chine.
Avec quel pays la France vient-elle de signer (le 04/11/2011) des contrats économiques dans l’aéronautique, le nucléaire et les télécommunications de seize milliards d’euros ? La Chine. Quel pays aide les USA économiquement depuis plusieurs décennies maintenant ? La Chine.
Pourquoi tous ces pays se font-ils la guerre froide, chaude, tiède à travers le monde, souvent par des marionnettes interposées ? Pour avoir accès aux matières premières stratégiques. L’accès à celles-ci permet de les classifier en première, deuxième, troisième puissance mondiale.
Pour ces pays gagnés au capitalisme sauvage, la guerre avouée ou larvée est un moyen d’avoir accès aux matières premières stratégiques, de contrôler leurs sources d’approvisionnement et d’avoir la mainmise sur le monde.
Le moteur de cette guerre est la concurrence (à mort) et la compétitivité. Craignant, jusqu’à un certain niveau, leurs opinions publiques et forts de leurs expériences historiques, ils ont enterré la hache de la guerre traditionnelle chez eux sans faire la même chose dans plusieurs coins de la planète.
Tous, sans exception, sont partisans du néolibéralisme et ont transformé le monde en un simple marché. Affaiblir les Etats, infléchir les règles du vivre-ensemble de façon qu’elles servent la cause de la privatisation et de la libéralisation est leur spécialité. Ils sont aidés en cela par « les petites mains médiatiques » et les autres experts philosophes, économistes, sociologues, etc.
Comment procèdent-ils ?
Tantôt de manière agressive, tantôt doucement, tantôt de manière invisible…Souvent, ils sont cyniques et patients dans la poursuite de leurs objectifs. Chacun de ces pays a des slogans qu’il vend : la défense de la démocratie, la lutte contre le terrorisme, le marché gagnant-gagnant (même quand la terre-mère est achetée comme une simple marchandise, etc.)
Notre pays est pris dans cet étau de l’expansion du capitalisme sauvage, de l’impérialisme intelligent et du marché sans frontières. Les armes de la guerre permanente, de la faim sous toutes ses formes et de la dette extérieure sont utilisées pour le pousser à se rendre entre les mains de ses bourreaux. Et l’ONU veille pour que cela se passe dans les conditions dictées par ses maîtres tapis au sein du Conseil de sécurité comme membres permanents.
Tel est le contexte de tutelle dans lequel plusieurs d’entre nous rêvent d’aller aux élections en comptant sur les moyens des maîtres du jeu. Etonnant !
Pendant que les maîtres du jeu se regroupent dans les différents G (8, 20, 30, 40), plusieurs d’entre nous qui aspirent à faire de la politique leur carrière à vie font du bruit dans plus de 400 partis politiques divisés sur les possibilités d’accès à la mangeoire nationale où ceux qui les y ont précédés croquent l’os jeté par les mêmes maîtres en le nommant « pouvoir » !
N’y a-t-il pas quelque chose de drôlement incompréhensible ? Ces messieurs et dames ont-ils une vision du Congo de demain ? Une vision qui soit patriotique ? Quels sont les moyens dont-ils disposent, matériellement, techniquement, spirituellement, culturellement pour récupérer l’initiative historique afin que les Congolais deviennent maîtres chez nous, là ?
Quels sont les hommes et les femmes dont disposent nos plus de 400 partis politiques, des hommes et des femmes pouvant incarner la vision d’un Congo terre de paix, de prospérité et de bonheur national brut partagé et servir de relais pour les générations futures ?
Matériellement, nos plus de 400 partis politiques sont-ils capables d’organiser une collecte de fonds pouvant financer les probables élections de 2011 sans que puissent interférer, de près ou de loin les adeptes du tout marché ?
Techniquement, sont-ils prêts à se mobiliser pour le recensement des Congolais(es), la production des urnes congolaises et des logiciels que les Congolais(es) eux-mêmes ? Militairement, sont-ils capables d’obtenir le cantonnement de toutes les milices faisant office des FARDC avant, pendant et après la campagne électorale ?
Culturellement, quel est leur héritage ? De qui le tire-t-il ? De Lumumba, de Nkrumah ? De Frans Fanon ? D’Aimé Césaire ? De Mabika Kalanda ?
Invité au Congrès pour la liberté et la culture à Ibadan en 1959, Lumumba, face aux menaces du colonialisme et de l’impérialisme, avait prôné une voie intelligente. Dans un discours d’une grande clarté, il avait dit : « Pour moi, il n’y a qu’une voie. Cette voie, c’est le rassemblement de tous les Africains au sein des mouvements populaires ou des partis unifiés. »
Il pensait que « toutes les tendances peuvent coexister au sein de ces partis de regroupement national et chacun aura son mot à dire tant dans la discussion des problèmes qui se posent au pays, qu’à la direction des affaires publiques. » En homme politique averti, Lumumba estimait que « plus nous serons unis, mieux nous résisterons à l’oppression, à la corruption et aux manœuvres de division auxquels se livrent les spécialistes de la politique du « diviser pour régner ».
Patrice-Emery voulait « attirer l’attention de tous qu’il est hautement sage de déjouer, dès le début, les manœuvres possibles de ceux qui voudraient profiter de nos rivalités politiques apparentes pour nous opposer les uns aux autres et retarder ainsi notre libération du régime colonial. » (Nous soulignons.)
Déjà en 1959, partant de l’expérience, Lumumba soutenait que « dans nos territoires africains, l’opposition que certains éléments créent au nom de la démocratie n’est pas souvent inspirée par le souci du bien général ; la recherche de la gloriole et des intérêts personnels en est le principal, si pas l’unique mobile. » (LireAfricains, levons-nous ! Discours de Patrice Lumumba, prononcé à Ibadan (Nigéria), 22 mars 1959 suivi de Nous préférons La Liberté. Discours de Sékou Touré, prononcé face au général de Gaulle, à Conakry (Guinée), 25 août 1958, Editions Points, Paris, 2010)
Si nous remplaçons, dans ce discours, colonialisme par néocolonialisme, impérialisme par impérialisme intelligent, il garde toute son actualité. Spirituellement, les dirigeants de nos plus de 400 partis politiques pourraient questionner leurs véritables mobiles et voir si, en fusionnant, ils ne s’engageraient pas sur la voie du renoncement aux intérêts personnels égoïstes et à la gloriole.
Il y a, à travers les discours de Lumumba, tout un patrimoine culturel et politique dans lequel nos apprentis politiciens devraient puiser pour éviter de reconduire les dérives du passé-présent. (Leur arrive-t-il de lire ?)
Il est important que les acteurs-créateurs d’un autre Congo travaillent durement pour devenir ces hommes et ces femmes incarnant une vision réaliste de « la voie congolaise » et panafricaine et mobilisant les fonds propres pour rompre avec la dépendance qui rend chimérique la conquête d’une véritable souveraineté.
Il y a là un débat théorique remettant profondément en question les rêves de plusieurs carriéristes politiques comptant sur une nébuleuse qu’ils nomment communauté internationale. Ce débat n’est pas fait sérieusement.
Opposer les fanatiques de la résistance contre le néocolonialisme et l’impérialisme intelligent et ceux des probables élections de 2011 sans aller aux fondements de la tutelle sous laquelle notre pays est tenu depuis les années 90 relève, à notre avis, de la facilité intellectuelle.
Allons-nous continuer à participer de la no man’slandisation de notre espace vital en nous contentant de croquer l’os jeté par les nouveaux maîtres du monde ?
Les élections organisées dans les conditions actuelles ne seront pas une réponse à cette question. Ce n’est qu’un point de vue.
J.-P. Mbelu
Kongolibre
Si nos multiples partis politiques étaient conduits par le souci de l’intérêt général, ils se mettraient ensemble dans un ou deux grands partis populaires soucieux de mettre fin au néocolonialisme et à l’impérialisme intelligent. Jusqu’à ce jour, ils ne semblent pas comprendre que s’engager sur cette voie est indispensable !
Les intérêts personnels et la gloriole semblent prendre le pas sur le souci de voir renaître un Congo libre et prospère où le bonheur national brut est partagé. Il y a un débat de fond que nos carriéristes politiques évitent.
Ont-ils une vision, des moyens et des hommes et des femmes capables d’incarner cette vision et d’utiliser ces moyens à bon escient ? Leur approche de la communauté internationale laisse souvent à désirer.
Qui dirige le Congo ?
La réponse rapide à cette question est : « les gouvernants actuels ».
Jusqu’où les gouvernants actuels exercent-ils leur autorité dans notre pays ?
Quels sont les moyens réels dont ils disposent ?
Si ce sont eux qui dirigent, pourquoi n’ont-ils pas réussi à déplacer le CNDP de l’est à un autre endroit de notre pays ?
Que fait l’ONU dans un pays dit souverain ?
Comment expliquer qu’après avoir crié sur les toits qu’une bonne partie de notre dette (odieuse) extérieure allait être épongée, les gouvernants actuels n' aient pas pesé de tout leur poids dans la balance des membres du Club de Paris et du FMI pour que cela devienne effectif ?
Quel est leur poids dans la balance des actuels gouvernants du monde ?
Aller aux probables élections de 2011 sans répondre en permanence à ces questions et à certaines autres qui leur seraient semblables serait courir derrière le vent. Le gouverneur du Congo nous paraît être l’actuel responsable de la Monusco. Il est le représentant des membres permanents du Conseil de sécurité. C’est à ce Conseil qu’il rend des comptes.
La preuve est là : la Monuc (transformée en Monusco) n’a pas quitté notre pays quand les gouvernants actuels l’ont souhaité. Elle est restée sur place en disant, à plusieurs reprises, son incapacité à protéger les civils, cibles des milices au service des multinationales occidentales exploitant nos matières premières stratégiques. A plusieurs reprises, nos populations s’en sont prises à la Monuc en décriant son incapacité à les protéger et contre les armées étrangères et contre les FARDC.
Qui sont les membres permanents du Conseil de sécurité ?
Les USA, la Grande-Bretagne, la Russie, la Chine et la France. Qui mène la guerre de basse intensité au Congo ? Les USA et leurs alliés naturels. Qui voulaient-ils détrôner en Afrique centrale ? La France. Contre quel pays la France et les autres membres du Club de Paris se battent-ils au Congo ? La Chine.
Avec quel pays la France vient-elle de signer (le 04/11/2011) des contrats économiques dans l’aéronautique, le nucléaire et les télécommunications de seize milliards d’euros ? La Chine. Quel pays aide les USA économiquement depuis plusieurs décennies maintenant ? La Chine.
Pourquoi tous ces pays se font-ils la guerre froide, chaude, tiède à travers le monde, souvent par des marionnettes interposées ? Pour avoir accès aux matières premières stratégiques. L’accès à celles-ci permet de les classifier en première, deuxième, troisième puissance mondiale.
Pour ces pays gagnés au capitalisme sauvage, la guerre avouée ou larvée est un moyen d’avoir accès aux matières premières stratégiques, de contrôler leurs sources d’approvisionnement et d’avoir la mainmise sur le monde.
Le moteur de cette guerre est la concurrence (à mort) et la compétitivité. Craignant, jusqu’à un certain niveau, leurs opinions publiques et forts de leurs expériences historiques, ils ont enterré la hache de la guerre traditionnelle chez eux sans faire la même chose dans plusieurs coins de la planète.
Tous, sans exception, sont partisans du néolibéralisme et ont transformé le monde en un simple marché. Affaiblir les Etats, infléchir les règles du vivre-ensemble de façon qu’elles servent la cause de la privatisation et de la libéralisation est leur spécialité. Ils sont aidés en cela par « les petites mains médiatiques » et les autres experts philosophes, économistes, sociologues, etc.
Comment procèdent-ils ?
Tantôt de manière agressive, tantôt doucement, tantôt de manière invisible…Souvent, ils sont cyniques et patients dans la poursuite de leurs objectifs. Chacun de ces pays a des slogans qu’il vend : la défense de la démocratie, la lutte contre le terrorisme, le marché gagnant-gagnant (même quand la terre-mère est achetée comme une simple marchandise, etc.)
Notre pays est pris dans cet étau de l’expansion du capitalisme sauvage, de l’impérialisme intelligent et du marché sans frontières. Les armes de la guerre permanente, de la faim sous toutes ses formes et de la dette extérieure sont utilisées pour le pousser à se rendre entre les mains de ses bourreaux. Et l’ONU veille pour que cela se passe dans les conditions dictées par ses maîtres tapis au sein du Conseil de sécurité comme membres permanents.
Tel est le contexte de tutelle dans lequel plusieurs d’entre nous rêvent d’aller aux élections en comptant sur les moyens des maîtres du jeu. Etonnant !
Pendant que les maîtres du jeu se regroupent dans les différents G (8, 20, 30, 40), plusieurs d’entre nous qui aspirent à faire de la politique leur carrière à vie font du bruit dans plus de 400 partis politiques divisés sur les possibilités d’accès à la mangeoire nationale où ceux qui les y ont précédés croquent l’os jeté par les mêmes maîtres en le nommant « pouvoir » !
N’y a-t-il pas quelque chose de drôlement incompréhensible ? Ces messieurs et dames ont-ils une vision du Congo de demain ? Une vision qui soit patriotique ? Quels sont les moyens dont-ils disposent, matériellement, techniquement, spirituellement, culturellement pour récupérer l’initiative historique afin que les Congolais deviennent maîtres chez nous, là ?
Quels sont les hommes et les femmes dont disposent nos plus de 400 partis politiques, des hommes et des femmes pouvant incarner la vision d’un Congo terre de paix, de prospérité et de bonheur national brut partagé et servir de relais pour les générations futures ?
Matériellement, nos plus de 400 partis politiques sont-ils capables d’organiser une collecte de fonds pouvant financer les probables élections de 2011 sans que puissent interférer, de près ou de loin les adeptes du tout marché ?
Techniquement, sont-ils prêts à se mobiliser pour le recensement des Congolais(es), la production des urnes congolaises et des logiciels que les Congolais(es) eux-mêmes ? Militairement, sont-ils capables d’obtenir le cantonnement de toutes les milices faisant office des FARDC avant, pendant et après la campagne électorale ?
Culturellement, quel est leur héritage ? De qui le tire-t-il ? De Lumumba, de Nkrumah ? De Frans Fanon ? D’Aimé Césaire ? De Mabika Kalanda ?
Invité au Congrès pour la liberté et la culture à Ibadan en 1959, Lumumba, face aux menaces du colonialisme et de l’impérialisme, avait prôné une voie intelligente. Dans un discours d’une grande clarté, il avait dit : « Pour moi, il n’y a qu’une voie. Cette voie, c’est le rassemblement de tous les Africains au sein des mouvements populaires ou des partis unifiés. »
Il pensait que « toutes les tendances peuvent coexister au sein de ces partis de regroupement national et chacun aura son mot à dire tant dans la discussion des problèmes qui se posent au pays, qu’à la direction des affaires publiques. » En homme politique averti, Lumumba estimait que « plus nous serons unis, mieux nous résisterons à l’oppression, à la corruption et aux manœuvres de division auxquels se livrent les spécialistes de la politique du « diviser pour régner ».
Patrice-Emery voulait « attirer l’attention de tous qu’il est hautement sage de déjouer, dès le début, les manœuvres possibles de ceux qui voudraient profiter de nos rivalités politiques apparentes pour nous opposer les uns aux autres et retarder ainsi notre libération du régime colonial. » (Nous soulignons.)
Déjà en 1959, partant de l’expérience, Lumumba soutenait que « dans nos territoires africains, l’opposition que certains éléments créent au nom de la démocratie n’est pas souvent inspirée par le souci du bien général ; la recherche de la gloriole et des intérêts personnels en est le principal, si pas l’unique mobile. » (LireAfricains, levons-nous ! Discours de Patrice Lumumba, prononcé à Ibadan (Nigéria), 22 mars 1959 suivi de Nous préférons La Liberté. Discours de Sékou Touré, prononcé face au général de Gaulle, à Conakry (Guinée), 25 août 1958, Editions Points, Paris, 2010)
Si nous remplaçons, dans ce discours, colonialisme par néocolonialisme, impérialisme par impérialisme intelligent, il garde toute son actualité. Spirituellement, les dirigeants de nos plus de 400 partis politiques pourraient questionner leurs véritables mobiles et voir si, en fusionnant, ils ne s’engageraient pas sur la voie du renoncement aux intérêts personnels égoïstes et à la gloriole.
Il y a, à travers les discours de Lumumba, tout un patrimoine culturel et politique dans lequel nos apprentis politiciens devraient puiser pour éviter de reconduire les dérives du passé-présent. (Leur arrive-t-il de lire ?)
Il est important que les acteurs-créateurs d’un autre Congo travaillent durement pour devenir ces hommes et ces femmes incarnant une vision réaliste de « la voie congolaise » et panafricaine et mobilisant les fonds propres pour rompre avec la dépendance qui rend chimérique la conquête d’une véritable souveraineté.
Il y a là un débat théorique remettant profondément en question les rêves de plusieurs carriéristes politiques comptant sur une nébuleuse qu’ils nomment communauté internationale. Ce débat n’est pas fait sérieusement.
Opposer les fanatiques de la résistance contre le néocolonialisme et l’impérialisme intelligent et ceux des probables élections de 2011 sans aller aux fondements de la tutelle sous laquelle notre pays est tenu depuis les années 90 relève, à notre avis, de la facilité intellectuelle.
Allons-nous continuer à participer de la no man’slandisation de notre espace vital en nous contentant de croquer l’os jeté par les nouveaux maîtres du monde ?
Les élections organisées dans les conditions actuelles ne seront pas une réponse à cette question. Ce n’est qu’un point de vue.
J.-P. Mbelu
Kongolibre
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