mercredi 3 août 2011

RDC : Le Peuple Congolais exige

03/08/2011
UDPS - La police interpelle les manifestants ce 4 Juillet 2011 à Kinshasa, lors de la protestation des partisans de l’UDPS contre la Ceni

RDC, le peuple exige le respect des conditions préalables comme condition sine qua none à l’organisation des élections crédibles et apaisées !

Le monde entier observe avec grande curiosité et beaucoup attention le sursaut intransigeant et rigoureux quasi surprenant des partis de l’opposition face aux multiples maux et lacunes qu’incarne le processus électoral en cours. L’exigence des conditions préalables est un devoir universel légitime et primordial de tout un peuple qui veut aller aux élections dans un contexte démocratique. Sans respect des préalables électoraux, il ne peut y avoir d’élections crédibles et apaisées. Il ne peut y avoir un régime démocratique responsable. En d’autres termes, le moindre refus de garantir et de faire respecter les préalables électoraux indispensables équivaut à un refus manifeste d’organiser des élections libres et transparentes, dans un processus crédible et apaisé.

Au Congo dit « Démocratique », les signaux sont au rouge, devant la persistance de l’insécurité, surtout à l’est du pays, faute d’une Armée républicaine non justifiable jusqu’à ce jour; le manque délibéré de recensement de la population; le non-retour des millions des Déplacés internes dans leurs villages, la non-tenue des élections locales prévues en 2006-2007; la modification constitutionnelle a l’avant-veille des élections et les conditions sociales lamentables de la population congolaise; l’endettement masqué suite à la demande de co-financements inexpliqué de ces élections « souveraines » par des partenaires extérieurs compliquent davantage la situation et disqualifient massivement le processus électoral en cours.

En effet, dès le départ, depuis plusieurs mois, bien avant la tenue controversée de ce forum des partis politiques le 15 juillet 2011, bon nombres d’organisations congolaises et internationales avaient tiré la sonnette d’alarme pour contester, a juste titre, la programmation sans respect des conditions préalables des élections en RD Congo dans le contexte actuel.

A présent, il était plus que temps, devant le piège tendu par la CENI (Commission Electorale Nationale Indépendante) lors du forum des partis politiques qu’elle avait organisé le 15 juillet 2011 en vue de la signature du « Code de bonne conduite en période électorale », l’occasion a été saisie par toutes les Forces Vives du Changement pour remettre les pendules à l’heure. Désormais, selon plus d’un observateur averti, les termes « élections galvaudées » ne suffisent plus pour caractériser le processus actuel. Les partis politiques de l’opposition ont enfin, unanimement et clairement, exprimé leur ras-le-bol face à cette mascarade électorale à ciel ouvert qu’incarne le processus en cours. De même, l’émoi justifié, suite aux contestations rigoureuses et les dénonciations multiples exprimées face aux irrégularités flagrantes observées dans ce processus électoral par l’ensemble des Forces politiques et sociales du Changement, rejoignent ainsi les inquiétudes de la plus vaste majorité du peuple congolais, ainsi que de certains observateurs nationaux et internationaux sur le danger des élections non-crédibles et non-apaisées, telles que programmées pour novembre 2011 en RD Congo. Les « félicitations » venues d’outre-mer pour la clôture du processus d’enrôlement d’électeurs et pour la re-visitation du ficher électoral ne soulagent nullement les maux qui rongent profondément ce processus électoral décrié par les Congolais eux-mêmes sur l’étendue du territoire national. Ainsi, comme l’on pouvait bien s’y attendre, les partis politiques de l’opposition et toutes les Forces Vives du Changement font maintenant preuve d’un grand sursaut patriotique responsable et exigent, a priori a l’unanimité, l’obtention et le respect strict des conditions préalables pour garantir les élections crédibles et apaisées en RD Congo. Ces exigences demeurent la condition sine qua none pour garantir des élections transparentes et démocratiquement acceptables.

Il est très important de souligner que ce sursaut patriotique salutaire tant attendu de la part des partis de l’opposition et de toutes les Forces Vives du Changement est accueilli avec grand soulagement et grande satisfaction par l’ensemble de la population congolaise. A présent, chaque Congolaise et chaque Congolais devrait être conscient(e) de ce fait, qu’avec ces exigences claires et unanimes des préalables électoraux, qui doivent être suivies (espérons-le) d’un respect strict dans leur application comme condition sine qua none pour la réalisation des élections crédibles et apaisées, commence enfin le véritable processus électoral démocratique en République Démocratique du Congo.

Par cette exigence unanime des préalables électoraux, les Congolais veulent tirer des leçons des erreurs du passé, des erreurs fatales commises, entre autres, lors des élections de 2006 qui compromettent rudement leur existence. Devant ces exigences légitimes et incontournables, tout le monde doit s’en tenir avec rigueur et un sens de responsabilité patriotique sans complaisance pour mettre fin à l’anarchie dégradante sur tous les plans et à la décadence humaine en cours. Il en va donc du salut collectif pour le présent et l’avenir de tout un peuple, voire de tout un continent, ainsi que de la sécurité et de l’équilibre global, avec un Kongo redressé et stabilisé à l’intérieur de toutes ses frontières.

Cependant, sans le respect strict des conditions préalables telles qu’exigées par le peuple congolais, il est impossible de faire des élections tout court. Et par conséquent, les élections crédibles et apaisées seraient automatiquement exclues et impensables dans ce contexte incertain et opaque. Un chaos supplémentaires s’en suivrait immédiatement. D’où la nécessité d’éviter a tout prix ce chaos supplémentaire programmé dans un pays délabré. Si le gouvernants actuels sont incapables de faire respecter tous les préalables électoraux exigés par le peuple congolais, il aura alors optée pour sa démission en toute responsabilité. Car c’est ça la démocratie, le respect des exigences pour le bien-être du peuple et de la nation : Vox Populi, Vox Dei (la Voix du Peuple, c’est la Voix de Dieu.) La CENI se doit de la respecter.

Devant l’éventualité d’une telle situation démissionnaire des gouvernants, les Forces Vives politiques et sociales pour le Changement doivent ainsi prendre les choses en main pour mettre en place les conditions requises pour les élections démocratiques et apaisées.

Par ailleurs, c’est ici le moment de rappeler aux partenaires internationaux de la RD Congo leur soutien qui consistent, non pas à financer précipitamment des élections dans un contexte nébuleux et inapproprié, mais de soutenir la mise en place des exigences du peuple congolais formulées unanimement par les partis de l’opposition et Forces Vives de la nation pour le respect des préalables électoraux, afin de prévenir le chaos, d’une part, et de faire usage de la Charte des Nations Unies pour faire pression aux gouvernements rwandais et ougandais par des sanctions les poussant à mettre un terme à la déstabilisation meurtrière (directe ou indirecte) et aux pillages des ressources du Congo, telles que mentionnés dans plusieurs rapports de l’ONU et d’autres organisations nationales et internationales, d’autre part. C’est seulement à ce niveau que pourraient se manifester et s’accentuer la contribution et le soutien généreux justifié des partenaires internationaux de la RD Congo, après tant d’années d’une guerre monstrueuse qui a fait plus de 8 Millions des victimes éplorées en toute impunité, en flagrante violation des droits internationaux et de la Charte des Nations Unies, en présence de la MONUC et de la MONUSCO.

Ci-dessous, les préalables électoraux exigés par le peuple congolais à leurs gouvernants et à la CENI comme conditionsine qua none pour des élections crédibles et apaisées :

L’audit du fichier électoral ;
Le vote et publication de la liste électorale avant le dépôt des candidatures ;
L’implication de l’Opposition dans la gestion du serveur central ;
La mise en réseau des centres, bureaux et serveurs ;
La sécurisation du processus électoral par la mise en place de la Cour Constitutionnelle et des autres juridictions devant intervenir dans le processus, du CSAC (Conseil Supérieur de l’Audiovisuel et de la Communication) et l’implication de la CENI dans la libération des combattants arrêtés notamment ceux de l’UDPS;
La publication de toutes les opérations qui ont lieu et l’impression des bulletins de vote ;
L’audit des finances de la CENI et de la CEI ;
La mise en place au niveau du secrétariat exécutif national et du secrétariat exécutif provincial des antennes locales de la CENI ;
La formalisation effective du cadre de concertation ;
L’indépendance effective et réelle de la CENI

A défaut de respecter et de garantir ces préalables incontournables, la CENI aura mis volontairement à mal tout le processus électoral, hypothéquant ainsi sa crédibilité en refusant d’organiser des élections démocratiques libres, transparentes et apaisées dans les délais constitutionnels. Dans ce cas, les élections ne pourront pas avoir lieu dans les délais prévus par la constitution en vigueur en République dite démocratique du Congo. Le monde entier nous observe. L’opinion internationale est officiellement prise à témoin. Le peuple congolais se trouve désormais devant un tournant décisif de son histoire et de toute son existence. Son avenir et son devenir commun en dépend et, par conséquent, aucune erreur n’est permise à ce niveau.

Toutes les Forces Vives du Changement sont appelées a demeurer fermes et intransigeantes face aux cafouillages pour prévenir un chaos supplémentaire et garantir, dans des conditions requises, le droit électoral élémentaire pour le peuple du Congo, ainsi que le changement adéquat du régime pour le redressement et la cohésion pacifique de la nation tout entière, au bénéfice de tous. C’est-a-dire, le peuple congolais et ses partenaires internationaux. Ces défis vitaux doivent être relevés par tous sans complaisance en toute responsabilité, avec honneur et dignite.

Un peuple averti en vaut sept fois soixante- dix-sept générations.

Jeanne-Marie Sindani
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