Cinquante ans après son indépendance, la République démocratique du Congo s’apprête à vivre sa deuxième élection présidentielle au suffrage direct. Retour, en dix dates, sur l’histoire tourmentée d'un pays rongé par les conflits.
Par Gaëlle LE ROUX (texte)
30 juin 1960 - Le Congo belge accède à l’indépendance et devient la République du Congo - avant de devenir la République démocratique du Congo en 1964. Joseph Kasa-Vubu en est le premier président, démocratiquement élu par la toute nouvelle Assemblée nationale. Patrice Lumumba, l’un des pères de l’indépendance, est nommé Premier ministre. Une dizaine de jours plus tard, Moise Tshombe, leader et homme d'affaires pro-belge, prend le contrôle de la province du Kantanga, dans le sud du pays, et déclare son indépendance. Les Nations Unies envoient des troupes sur place pour rétablir l'ordre et réintégrer la province au reste du pays. Ils y parviennent deux ans plus tard.
17 janvier 1961 - Patrice Lumumba, partisan d’un rapprochement du géant africain avec le bloc soviétique, est enlevé sur ordre du commandant en chef des armées, Joseph-Désiré Mobutu. Ce dernier avait tenté cinq mois plus tôt, en septembre 1960, de renverser le gouvernement pour mettre fin à une mésentente entre le chef de l'État et le Premier ministre. Lumumba est ensuite emmené dans la région sécessionniste du Katanga et assassiné. Le degré d’implication de la CIA et du gouvernement belge n’a toujours pas été clairement établi.
24 novembre 1965 - Joseph-Désiré Mobutu Sese Seko s’empare officiellement du pouvoir lors d’un coup d’État contre Joseph Kasa-Vubu. Il est alors applaudi par la communauté internationale et une grande partie de la classe politique congolaise, paralysée par de profonds désaccords à la tête du pays.
24 juin 1967 - Mobutu entérine une nouvelle Constitution, instaurant un régime autoritaire au parti unique, le Mouvement Populaire de la Révolution (MPR). Cinq ans plus tard, il s’autoproclame maréchal-président.
Avril 1990 - Une nouvelle Constitution est adoptée après plusieurs mois de vives contestations sociales. Le multipartisme est de nouveau admis en République démocratique du Congo, que Mobutu a rebaptisé Zaïre au début des années 70 dans un souci de rompre avec l’époque coloniale. Plus de 200 partis politiques voient le jour.
17 mai 1997 - La première guerre du Congo, impliquant plusieurs pays frontaliers, fait rage depuis plusieurs mois. L’Alliance des forces démocratiques pour la libération du Congo (AFDL), soutenue par le Rwanda et l’Ouganda, entre dans la capitale Kinshasa en mai. Le 17, Laurent-Désiré Kabila, leader de l’AFDL se proclame président du pays, mettant ainsi fin au conflit. Le Zaïre redevient République démocratique du Congo. Mobutu, réfugié au Maroc, meurt quelques mois plus tard des suites d’un cancer. Un an plus tard, la deuxième guerre du Congo éclate, elle implique en tout neuf pays et une trentaine de groupes armés.
16 janvier 2001 - Laurent-Désiré Kabila est assassiné par son garde du corps. Son fils Joseph est désigné pour lui succéder. Ce dernier met en place un gouvernement de transition deux ans plus tard.
30 juin 2003 - Signature de l’accord de paix mettant officiellement un terme à la deuxième guerre du Congo. Selon les ONG, près de quatre millions de personnes ont trouvé la mort, tuées dans les combats ou victimes de maladie et de famine. Des millions de déplacés trouveront refuge dans les pays voisins du Congo.
28 mars 2004 - Tentative de coup d’État contre Joseph Kabila. Des hommes armés prennent le contrôle de deux camps militaires, d’une base navale et d’une base aérienne de Kinshasa. Le coup d’État impliquait des membres de l’ancienne garde rapprochée de Mobutu.
27 novembre 2006 - Joseph Kabila est déclaré vainqueur de la seconde élection présidentielle congolaise au suffrage direct face à Jean-Pierre Bemba, ancien vice-président dans le gouvernement de transition et proche de Mobutu. L’entre-deux tours est marqué par des violences. Des partisans des deux camps s’affrontent notamment à l’arme lourde dans les rues de Kinshasa.
Photo : National Archives and Records Administration, Mobutu Sese Seko et, à sa droite, le président Nixon.
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