dimanche 1 janvier 2012

Ces Libyens qui regrettent Mouammar Kadhafi




Des quartiers délabrés et marqués par la guerre, il y en a beaucoup en Libye: immeubles éventrés, balles saillantes, familles meurtries… La Libye post-Kadhafi ne fait pas rêver tous les Libyens, c’est en tout cas ce que montre un reportage de la chaîne qatarie Al-Jazeera.
«Lorsque j'ai commencé à parler aux gens, j'ai entendu un chant que je n'avais pas entendu depuis bien avant la révolution», rapporte Al-Jazeera
«Wa bas Mouammar», qui se traduit par «Mouammar, ça suffit». C'est un chant pro-Kadhafi, qui signifie que Mouammar Kadhafi, aujourd’hui mort, serait l’homme dont tous les Libyens auraient besoin.

Ce chant a été entendu dans la ville de Bani Walid, un bastion des partisans de Mouammar Kadhafi lors de la guerre menée contre les rebelles.

Mais les chants s’arrêtent dès que les habitants remarquent le journaliste d’al-Jazeera. «Lorsque j’ai avoué ma profession, ils ont soudain repris leur chant pro-Kadhafi» écrit le journaliste.

Le journaliste décrit le désastre humain et matériel engendré par cette guerre qui a duré plus de huit mois. «Que s’est-il passé?», demande le journaliste aux enfants présents dans la rue.
«Ce sont les rebelles. Ils ont volé nos maisons, puis les soldats [pro-Kadhafi] ont dû se battre pour les récupérer», répondent les habitants. «Nous sommes Kadhafi», disent les jeunes garçons.

«Nous sommes Kadhafi Nous sommes Libyens» affirme un habitant de la ville.  Cette révolution ne nous a rien apporté. Nous sommes encore des esclaves. Il n'y a pas de sécurité. Kadhafi était un homme mauvais, mais… il n'a jamais bombardé ma maison. La situation est-elle meilleure aujourd’hui?», ajoute ce Libyen.
Outre les critiques à l’égard des médias, c’est la guerre qui est au centre des discours. L’ère de Kadhafi est regrettée.

Cette idée, de nombreux Libyens la partagent. «Nous n’avons reçu aucune aide du nouveau gouvernement», déclare l’un des habitants.

Face aux violents affrontements entre les tribus qui perdurent, l’ère Kadhafi se voit redorer.

Lu sur Al-Jazeera
SlateAfrique

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