mercredi 6 juin 2012

RDC: Le refus de parler......


le 05-06-2012

Témoin proche ou lointain des accords de Lemera et Kigali, il est supposé tout savoir sur les vraies intentions du Rwanda à l'endroit de la RDC.

L'opinion nationale et internationale reste arrimée à la très pertinente question orale avec débat introduite il y a peu à l'Assemblée nationale par son éminent auteur, le député Martin Fayulu.

Soucieuse d'être édifiée sur les origines lointaines des guerres à répétition qui endeuillent la partie orientale du pays comme c'est le cas de le dire présentement, cette opinion nationale et internationale est désireuse d'entendre parler Azarias Ruberwa Manywa!

En effet, ancien vice président de la République issu du Rassemblement Congolais pour la démocratie (RCD), le précité a été témoin proche ou lointain des accords de Lemera et Kigali qui avaient amené le Rwanda à parrainer la guerre ayant porté l'Alliance des Forces Démocratiques pour la Libération du Congo/Zaïre (AFDL) au pouvoir à Kinshasa.

Le refus de parler!

A ce titre de témoin privilégié, Azarias Ruberwa Manywa est donc supposé tout savoir sur la lettre et l'esprit dédits accords et plus particulièrement sur le libellé des exigences du Rwanda et les éventuelles, concessions ou promesses faites par les bénéficiaires de son concours, entendez par là les leaders de l'AFDL qui allaient accéder au pouvoir par la suite.

Mais il reste toujours possible que les exigences du Rwanda et les éventuelles concessions ou promesses faites par les leaders de l'AFDL à l'époque n'eurent pas fait l'objet en leur temps d'un accord écrit, un accord même tacite, conclu devant témoins étant également valable sur toute la ligne!

Il est évident que tant d'autres personnalités politiques de la RDC encore en vie ont été acteurs ou témoins proches ou lointains des accords de Lemera et Kigali, nous citerons à titre exemplatif Déogratias Bugera (dernier signataire encore en vie de ces accords après les disparitions de Kisase Ngandu, LD Kabila et Anselme Masasu) et Bizima Karaha, et tant d'autres encore qui s'étaient vite effacés en passant le témoin à Azarias Ruberwa qui devint Vice-président de la République à la faveur des accords politiques conclus plus tard à Pretoria et à Sun City en Afrique du Sud où l'ombre de Kigali n'avait jamais cessé de planer sur ses négociations.

Il est regrettable qu'au moment où le pays est en flamme, des personnalités politiques du rang de Ruberwa ayant eu un rôle axial à jouer au sommet de l'Etat et disposant d'une mine d'informations sur la situation qui y prévaut aujourd'hui refusent ostensiblement de prendre part au débat.

D'après des observateurs avisés de la scène politique congolaise, le huis clos décrété par le président de l'Assemblée nationale sur la question orale posée par le député de l'opposition Martin Fayulu est contreproductif car il ne fait qu'accroître la méfiance et de la suspicion de l'opinion en général à l'endroit de cette institution législative et de contrôle de l'Exécutif central.

Et que dire du silence des personnalités politiques qui refusent de témoigner dans cette grave affaire des guerres incessantes qui prend tout un peuple en otage depuis près de deux décennies ?

La réponse à cette lancinante question est bien simple le refus de parler quand on connaît la vérité est pire qu'un crime!

LA TEMPETE DES TROPIQUES
KAMBALE MUTOGHERWA

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