mardi 17 juillet 2012

Agression de la Rdc par le Rwanda : Ban KI-MOON, un réveil inique et ironique

17/07/2012 

                                            Ban KI-MOON

Plus de trois mois se sont écoulés depuis que la situation sécuritaire s’est dégradée à nouveau dans l’est de la République Démocratique du Congo. Quatre mois après, Ban Ki Moon se résout de rompre avec le silence pour intervenir dans le dossier.

Face à l’agression du Rwanda à l’endroit de la Rdc, le secrétaire général de l’ONU a trouvé mieux de jouer à l’apaisement.

Comme si le sang des Congolais (qui continue de couler jusqu’à ce jour) ne méritait pas une attention particulière. Le n°1 des Nations unies a invité Joseph Kabila et Paul Kagame à « poursuivre le dialogue afin de réduire les tensions et mettre fin à la crise ».

Face à la gravité de la situation, l’opinion retiendra que la sortie du porte-parole de l’ONU n’était rien d’autre qu’une forme d’aveu d’impuissance ou de camouflet de complicité.

La gravité de la situation sécuritaire dans le Grand Kivu continue à susciter des réactions tant sur le plan national qu’international. Depuis le début de cette énième guerre d’agression imposée à la République Démocratique du Congo par son voisin (le Rwanda), les voix se sont levées pour fustiger la participation active de Kigali aussi bien à la préparation qu’à l’exécution de ce plan.

Tout compte fait, les mutins du Mouvement du 23 mars (M-23) bénéficient d’un appui substantiel en hommes, armes, munitions, moyens financiers et autres tactiques militaires pour mener leurs opérations sur le territoire congolais.

Et pourtant, la communauté internationale, n’a pas encore ouvertement haussé le ton pour condamner l’attitude du Rwanda ou, au besoin, pris des mesures qui s’imposent contre ce pays qui trouble la paix au sein de la Région des Grands lacs.

Représentée par l’Organisation des nations unies et son Conseil de sécurité, cette nébuleuse en est encore aux rapports.

Elle y va d’enquêtes en enquêtes, comme si tout ce qui a été fait dans ce sens n’en valait pas la peine. Consulté à ce sujet, les internationalistes de tout bord conviennent qu’à ce niveau, seul le Secrétaire général de l’ONU peut se mettre à l’évidence de la gravité de la situation.

Par conséquent, il peut, de part ses prérogatives, enjoindre (en faisant des propositions), au Conseil de sécurité de prendre les mesures qui s’imposent et/ou sanctionner le coupable.

Chose étonnante, Ban-Ki-Moon intervient tardivement dans le dossier. Un appel au dialogue qui intervient quatre mois après que les M23, soutenu par le Rwanda, a semé mort et désolation dans l’Est de la Rdc.

Faudrait-il attendre que des milliers des Congolais soient tués, d’autres obligés de fuir leurs milieux de vie habituels pour que le n°1 des Nations unies se réveille, (d’ailleurs pour rien NDLR) ?

La question mérite d’être posée.

Un réveil inique et ironique
L’opinion se souviendra qu’un panel d’experts de l’ONU venait de présenter un rapport faisant état des résultats d’une enquête qui a été menée dans l’Est de la Rdc et au Rwanda en rapport avec la crise au Congo.

Lequel (rapport) a été corroboré par d’autres élaborés par la Mission onusienne au Congo (Monusco) et l’Ong internationale Human Rigths Watch. Maintenant que Ban Ki Moon renoue avec la parole pour appeler au dialogue, il se comporte comme s’il avait oublié que le Rwanda n’a jamais approuvé une seule phrase, voir un seul mot, de tous ses rapports.

Sinon, sur quoi veut-il que les deux chefs d’Etat se mettent à dialoguer ? La démarche du Secrétaire général semble aller dans le sens de maintenir un statu quo, permettant aux alliés de Kigali de continuer de commettre des atrocités sur des populations civiles congolaises.

Et ce, sous la barde des casques bleus de l’ONU qui assistent indolents aux tueries, pillages et destructions du patrimoine culturel et environnemental de la RDC.

Si bien que la population se demande pourquoi ce réveil tardif, inique et ironique.

La moindre des choses que la communauté internationale – dont sont membres lele Rwanda et la RDC –, devait faire, serait de constater que Kigali a été désigné clairement dans la conception et la mise en œuvre du plan de déstabilisation du Congo. Dès lors, l’ONU devait condamner énergiquement l’attitude des autorités rwandaises qui continuent de nier leur implication dans la crise congolaise.

Aussi, Ban-Ki-Moon devrait appeler le Conseil de sécurité à prendre des résolutions pouvant contraindre le Rwanda à se conformer aux prescrits des instruments juridiques internationaux et à cesser toute forme d’agression à la Rdc.

Sinon, le même Conseil devrait avoir le courage de réexaminer le mandat de la Monusco pour lui permettre de réagir efficacement aux attaques des alliés de Kigali sur le territoire congolais.

Si tel n’est pas le cas, l’opinion publique retiendra que la sortie du porte-parole de l’ONU n’était rien d’autre qu’une forme d’aveu d’impuissance ou de camouflet de complicité. Ou plus encore un feu de paille !

[Jean-Luc SKAM]
Congovirtuel

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