samedi 14 juillet 2012

Le Nord-Kivu et les démons de la prédation


La bataille Chine-USA en Afrique

par Nzwamba Simanga, samedi 14 juillet 2012

Il devient évident que la guerre au Nord-Kivu est la manifestation du conflit qui oppose la Chine aux États-Unis pour l'accès aux matières premières et dans lequel les USA se trouve en sérieuse difficulté.

Il n'y a pas de hasard et c'est cela qui explique certainement les déclarations schizophrènes de l'envoyé de Obama à Kinshasa qui soudain se souvient, comme par magie, que la RDC a le droit d'anéantir toute rébellion sur son sol plutôt que de négocier, comme cela à toujours été fortement suggéré dans le passé.


Les USA dévorant les ressources de la planète.

Les Américains sont mis en échec dans la bataille diplomatique internationale qui se joue actuellement sur ce dossier au point de vouloir sauver les meubles et quitte à sacrifier certains alliés d'hier comme il est usuel de le faire lors d'une partie d'échec.

Et cette rivalité Chine-USA en RDC prend le visage d'une une crise identitaire locale, aux yeux des communs des mortels sur le terrain, au point d'entraîner une opposition entre une communauté réputée persécutée (Tutsi) contre d'autres réputées persécutrices. 

Cette formule émotive, qui jette un écran de fumée sur les enjeux réels, est d'une redoutable efficacité. On l'a vu en Côte d'Ivoire avec les Dioula contre les persécutions supposées ou réelles du pouvoir central, au Mali avec les Touareg, en Libye avec ses tribus, au Nigéria lors de la guerre du Biafra (1967-1970) avec les Igbo, au Soudan, etc. 


         Nilotiques, Bantu, Pygmées de l'anthropologie physique dans la littérature ethnographique.

Bref, depuis longtemps en Afrique les guerres présentées au public comme "ethniques", et dont les prétextes des interventions extérieures se font au nom de la défense des minorités, sont en réalité les manifestations visibles des luttes que d'autres se livrent dans l'ombre pour le contrôle de l'accès aux ressources.

La littérature ethnographique, qui pullule dans les écoles en Afrique, est l'instrument de choix qui permet d'entretenir et amplifier les contradictions identitaires avec sa cohorte de soldats intellectuels qui servent de démineurs en avant poste médiatique, les Africanistes et autres nébuleux "experts" blancs de l'Afrique. 

Les enfants conscientisent dès leur jeune âge les pseudo-thèses scientifiques véhiculées dans cette littérature (Nilotiques, Bantu, Pygmées, par ailleurs) au point que ces thèses deviennent l'arme fatale idéale d'autodestruction qui facilitera l'assaut final de prédation venu de l'extérieur. 


L'Afrique britannique du Caire au Cap selon Cecil Rhodes. (1892)

Résultat, les Négros s'entretueront à l'extrême pour des raisons de fierté basées sur les suggestions de la littérature ethnographique et après le chaos prémédité, les prédateurs n'auront qu'à se pencher pour se servir gratuitement de toutes les ressources convoitées.

« Aujourd'hui, et pour une longue période de temps encore, le sort de l'Afrique est indissolublement lié à celui de la race blanche. L'Afrique deviendra ce que l'Europe et l'Amérique feront d'elle. 

Les Africains ne sont pas en état, dans les conditions compliquées de la vie moderne, de prendre leur avenir en mains, et l'Europe n'est pas disposée à leur abandonner le contrôle de l'Afrique. » Diedrich Westermann, "Noirs et blancs en Afrique" (Payot, 1937)

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire