vendredi 23 novembre 2012

Nord Kivu: vers un basculement? .



22 novembre 2012
Alors que les habitants de Bukavu craignaient l’arrivée des rebelles du M23 dont les premières colonnes étaient signalées à Katana, la situation semble avoir basculé, tant sur le plan politique que militaire.

Le M23, qui se trouvait à Sake, au nord de Goma, en a été chassé par les forces gouvernementales alliés à des groupes Mai Mai, après trois heures de combat.

Du côté congolais, on assure que les militaires rwandais, après avoir soutenu les rebelles, ont repassé la frontière jeudi tandis que des bombardements congolais sur la ville rwandaise de Gisenyi, en milieu de semaine, auraient fait des victimes.

Mais la bataille est surtout diplomatique : alors qu’il se préparait à tenir une conférence de presse à Goma, le président du M23, Jean Marie Runiga, est brusquement parti pour Kampala, rappelé par le président Museveni.

Rappelons que la veille, les trois présidents, Kabila, Kagame et Museveni, avaient appelé le mouvement rebelle à se retirer de la ville de Goma et à stopper l’offensive tandis que le M23, de son côté, exigeait un dialogue avec le chef de l’Etat, portant sur des revendications d’ordre militaire mais aussi sur des problèmes de gouvernance et de démocratie.

En début de soirée, on s’attendait à ce que le M23 annonce son retrait de Goma, à la suite de fortes pressions exercées qui auraient été exercées par le secrétaire général de l’ONU Ban Ki Moon dans un message personnel aux deux présidents.

Il apparaît aussi que les pays de la SADCC (conférence des Etats d’Afrique australe) n’entendaient pas rester indifférents face aux développements de la situation au Kivu et au risque de déstabilisation à Kinshasa et que des pays comme l’Angola ou le Zimbabwe auraient accéléré des plans d’intervention directe.

Cette internationalisation de la guerre aurait fait reculer la région d’une décennie, au temps où six armées africaines s’affrontaient en terre congolaise. Un risque que nul ne voulait prendre.

Restera à savoir, si les hostilités devaient prendre fin, quel aura été le prix consenti par le président Kabila.

Le carnet de Colette Braeckman

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