dimanche 11 novembre 2012

Ouganda-Rwanda-ONU ou la politique du chantage

 

Le chantage est devenu le moyen le plus sûr pour les Généraux Joweri Kaguta Museveni et Paul Kagame d’obtenir la réalisation de leur volonté dans la région des Grands Lacs en général et à l’Est de la RDC, en particulier.

Ainsi donc, comme l’a fait le Général rwandais Paul Kagame en 2010 en ce qui concerne le Mapping report, en menaçant de retirer le contingent des militaires rwandais de la mission de l’ONU au Darfour, de la même manière vient de procéder le Général ougandais, Joweri Kaguta Museveni, à l’égard du rapport des experts de l’ONU qui l’accuse de soutenir le mouvement rebelle M23 qui participe à la déstabilisation de l’Est de la RDC.

En effet le Président Joweri Kaguta Museveni et ses généraux ont décidé de retirer le contingent ougandais de la force UA/ONU de la Somalie, mais aussi de la République centrafricaine et de la RDC suite au rapport des experts de l’ONU montrant que l’Ouganda appuie les rebelles du M23 à l’Est de la RDC.

Une délégation ougandaise s’est ainsi rendue  à New-York, siège des Nations-Unies, pour demander la modification du contenu de leur rapport sans quoi l’Ouganda retirerait ses contingents de toutes les missions de la paix dans lesquelles il participe.

Ce chantage rappelle celui effectué par le Général Paul Kagame le 5 juillet 2010 à la veille de la publication du Mapping report. A l’époque, le numéro un rwandais, par la voix de sa Ministre des affaires étrangères, avait réclamé la non-publication du rapport où à tout le moins, une version retirant les accusations portées contre son armée, et principalement l’accusation de génocide, sous peine de retirer les troupes rwandaises des opérations de maintien de la paix de l’ONU.

Ce n’est que suite à la fuite de l’avant projet du rapport largement médiatisé que l’ONU avait été contrainte de maintenir la publication du rapport, mais cette dernière avait tout de même pris le soin, de vider le rapport d’une partie de sa substance.  

De la même manière par l’intermédiaire d’un communiqué, le Président en exercice du Conseil de Sécurité de l’ONU, l’ambassadeur H.S. Puri après avoir rencontré la délégation ougandaise, vient d’indiquer que le rapport d’investigation élaboré par des experts de l’ONU n’a pas encore été examiné par le comité des sanctions de l’ONU en ce qui concerne la RDC et que les points de vue exprimés par des experts indépendants ne reflètent pas nécessairement les points de vue de l’ONU.

Une seule et unique question se pose alors: Est-ce que finalement ce rapport sortira sous la même forme que les experts l’ont rédigé ou il sera vidé de toute sa substance? Nous le serons dans quelques jours.

Pour le moment l’Ouganda n’est pas encore parvenue à convaincre tous les 15 membres du Conseil de sécurité de l’ONU, mais il faut craindre que le Général Museveni ne sollicite l’appui de l’influente diplomatie rwandaise pour qu’elle mette en action ses divers conseillers, dont Tony BLAIR, disséminés partout dans le monde, pour qu’ils interviennent auprès des différents membres surtout permanents du Conseil de sécurité de l’ONU.

Jeph MBONEYE
Jambonews.net

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