Mardi, 20 Novembre 2012
Après l’indépendance tant revendiquée, que des déchirements, que des récupérations politiciennes n’a-t-on pas stigmatisées étant donné qu’un remède astucieusement trouvé la veille par les politiques congolais se révèle le lendemain, en réalité, un obstacle plus récurrent que le problème auquel les uns et les autres étaient censés apporter des solutions idoines !
A moins de limiter le souvenir au niveau de son nez, il y a hiatus entre les résultats escomptés par les pères de l’indépendance et le fruit cueilli aujourd’hui.
D’ailleurs, lorsque sans en croire leurs oreilles certaines personnes éprouvent de la peine à entendre une certaine classe de tunnel maudire P.E. Lumumba mort atrocement sans tombe identifiée d’avoir arraché l’indépendance des mains du colon, c’est sans nul doute à cause de la gestion de cet acquit par les politiciens congolais véreux d’hier et d’aujourd’hui.
C’est comme ceux qui ont condamné celui qui a découvert la formule E=m .c ² (énergie égale masse multipliée par célérité au carré), tout simplement parce que les utilisateurs ont trouvé par là de quoi inventer des années après une bombe capable de mettre en moule Hiroshima et Nagasaki.
De même, à l’époque du Maréchal Mobutu, que des négociations n’avaient eu lieu dans ce pays ou ailleurs, autour des questions dont dépend la vie de la Rdc.
Avant, pendant et après la Conférence nationale souveraine, tout a ramené loin de la case du départ, en arrière !
Le pays a régressé de plusieurs décennies ; renaître de ses cendres devenait une véritable utopie.
A quoi des va-et-vient au Palais des marbres 1, 2, 3 voire 4 ont-ils servi ? Sinon à pérenniser les assises de ceux qui prônent en chœur ‘’ôte-toi de la que je m’y mette’’, récitant un pater à leur manière : ‘’que mon règne vienne’’. Mais leur fin n’a jamais été enviable.
Escamotant certaines périodes de l’histoire, le début des années 2000 a ouvert une brèche qui a amplifié le malheur du Congolais.
Les Accords de Sun City en Afrique du Sud ont consacré l’entrée dans les rangs des Forces armées de la République démocratique du Congo (Fardc) à l’époque FAC (Forces armées congolaises) des militaires et assimilés qui sèment aujourd’hui la peur et la terreur dans le grand Kivu. Et ceux qui les avaient amenés à des grades supérieurs semblent aujourd’hui s’enkyster.
Les tenants pour un autre dialogue aujourd’hui devront dire dans quel type de pays ils se trouvent.
Que de se liguer comme un seul homme depuis toutes les institutions où du reste ils sont valablement représentés, ils lancent des mots cachant leurs visées contre tout le processus démocratique engrangé, les élections, les institutions de la République,… ce perpétuel recommencement sous couvert des négociations ne vise qu’à remettre l’ordre institutionnel en cause, et par ricochet à détruire une fois encore ce qui a pu être bâti après maints efforts par le régime en place.
CIRGL : le ver est dans le fruit
A quoi peuvent bien mener les initiatives de la Conférence internationale sur la Région des Grands Lacs (CIRGL) dans la situation de guerre qui prend des allures de plus en plus inquiétantes dans la partie orientale de la République démocratique du Congo ?
Kigali juge et partie, Kampala qui a la présidence en exercice pointé du doigt dans le soutien au Mouvement du 23 mars par plusieurs rapports dont celui publié dernièrement par les experts de Nations Unies ;… pas de raison d’espérer, en tout cas, sur cette piste-là.
Les autorités congolaises auront bien tiré des leçons. Le salut dans cette guerre qui du reste n’en est pas une, ne proviendra pas de la CIRGL.
On ne le dira jamais assez, Museveni et Kagame convolent aux mêmes noces, afin de concrétiser leur rêve de balkanisation de la Rdc et dire enfin ‘’Tetelestaï’’ (Tout est accompli en langue grecque) à leur mandants.
D’ores et déjà, sans que l’option militaire n’exclue les négociations et vice-versa, la sortie de l’auberge serait de négocier non pas avec le M23 mais avec Kigali.
Le porte-parole du Gouvernement congolais l’a encore rappelé hier, il a vu juste : pas question de négocier avec les rebelles.
« Le M23 est une fiction mise en place par le Rwanda pour couvrir les activités criminelles chez nous », affirme Lambert Mende, comme pour dire que ce n’est pas avec un bébé porté qu’il faut s’asseoir autour de la même table ; c’est plutôt avec un adulte marchant de ses deux pieds. Paradigme du Rwanda et du fameux M23.
De fil en aguille, il appert qu’un tête-à-tête Kinshasa – Kigali, sous l’œil vigilant d’une communauté internationale impartiale cette fois-ci, peut taire les armes sans autre forme de procès. Sinon à quoi bon voir couler éternellement le sang des paisibles Congolais meurtris, cadet des soucis du monde.
Et donc, renchérit Lambert Mende, « nous ne discutons pas des ultimatums d’une fiction. Nous discutons avec la réalité de l’agresseur. Donc, je ne ferai pas de commentaires sur ces propos du M23. Nous envisageons des discussions avec le Rwanda, qui utilise le M23 pour couvrir l’agression et échapper aux sanctions internationales .
C’est le but de cette dernière agression sur Goma : nous amener à désigner un autre agresseur, pour retirer cette épée de Damoclès des pressions internationales, qui vont certainement s’accélérer avec la fin du rapport du comité de sanction des Nations Unies.
C’est cela qui coûte toutes ces destructions auxquelles le Rwanda s’adonne ». Bref, le M23 ne constituent que des forces fictives, dirigées du dedans au dehors, armées jusqu’aux dents et alignées contre la Rdc par le Rwanda. C’est la meilleure définition que l’on peut utilement en retenir.
Deux poids, deux mesures
Pourquoi le Mali intéresse la Communauté internationale plus que la Rdc ?
Pourtant, là il n’y a pas implication d’un pays étranger. Pourquoi le conflit israélo-palestinien préoccupe un grand nombre de par le monde jusqu’à bousculer l’agenda du Secrétaire général des Nations Unies Ban- Ki Moon hier ?
Pourquoi tant d’atermoiements lorsqu’au Conseil de sécurité les cris de plus de 7 millions des Congolais dont le sang a coulé reste silencieux ?
Cette politique de deux poids deux mesures, condamnable à tous les niveaux où elle est appliquée devient la base de l’éboulement des nations, faut-il l’affirmer.
Et la Rdc doit tirer toutes les conséquences qui s’imposent et s’assumer en toute responsabilité. Autrement, le soleil ne se lèvera pas de si tôt sur elle.
Emmanuel Badibanga
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