Mardi, 19 Mars 2013
Enfin les masques seront-ils entrain de tomber, c’est la question que se posent les congolais depuis l’annonce de la reddition spectaculaire du généralissime de pacotille Bosco Ntaganda le lundi 18 mars 2013 à l’ambassade des Etats-Unis d’Amériques.
Recherché par la Cour Pénale internationale (CPI) de La Haye aux Pays-Bas depuis 2006, le fugitif soupçonné des crimes de guerre et contre l’humanité notamment l’enrôlement d’enfants soldats et viols commis dans les régions de l’Ituri et du Kivu au début des années 2000 sous la coupe du CNDP de son compère Laurent Nkunda Batware, un autre sujet rwandais refugié dans le même pays.
La réapparition de Ntaganda là ou on l’attendait le moins : Kigali, la capitale de son pays d’origine, le Rwanda cher au «très démocrate» autocratique président à vie Paul Kagamé ne remonte t-elle pas d’un savant calcul et un agenda politique facile à comprendre ?
En effet, le Rwanda prendra la présidence tournante du Conseil de Sécurité des Nations unies le 1er avril prochain pour un mois, comme l’annonçait mercredi à Kigali le ministre rwandais des Affaires étrangères et de la Coopération, Mme Louise Mushikiwabo.
Dire que la responsable de la diplomatie rwandaise disait ne pas être au courant de l’arrivée sur le territoire de son pays des fugitifs rwandophone du M23 avant de le reconnaitre le soir venu. Dire aussi que pour une fois, Kinshasa avait la bonne info.
Les sources contactées par www.congoone à Goma comme à Kigali ont confirmé les propos du gouvernement congolais sur le franchissement de la frontière rwandaise dans la journée du dimanche 17 mars 2013 de cette colonne de plus de 600 hommes des troupes du M23 pros Kigali et deux de leurs principaux leaders Runiga et Ntaganda. Tout ce beau monde étant encadré par les officiels militaires et des services secrets rwandais.
En confirmant la présence de Ntaganda à l'intérieur de son ambassade de Kigali et en précisant même que celui-ci avait demandé à être transféré à la CPI aux Pays-Bas, le gouvernement américain par Victoria Nuland, sa porte-parole au Département d’Etat à Washington ne joue pas le vrai jeu vis-à-vis du Congo à démocratiser.
Et pour cause, la connivence et la duplicité avec le régime rwandais dans la tragédie de l’Est du Congo sont aujourd’hui mis à nu. Faudra t-il souligner que ni Kigali, ni Washington ne sont signataires du Traite de Rome fondateur de la CPI, ce qui implique que ces deux pays n’ont aucune obligation de transférer le fugitif généralissime à la Haye.
Et ce, même si Fatou Bensouda, la procureure de la CPI estime que ce rebelle demeure l’un des principaux instigateurs de l’instabilité qui prévaut sur l’ensemble de la région des Grands lacs et qu’il fallait l’arrêter impérativement.
Là où le scenario de cette réapparition mystérieuse parait bien écrit et trop beau comme à Hollywood mais à la sauce banane plantain verte rwandaise; ce que de Kigali à Kinshasa en passant par Washington, plus personne n’avait des nouvelles sur Bosco Ntaganda depuis fin 2010 lorsqu’il s’était fait oublier alors que les pressions internationales réclamaient son arrestation et son transfèrement immédiats à La Haye.
Cet ancien numéro deux de la rébellion rwandophone du Congrès National pour la Défense du Peuple (CNDP), avait succédé en janvier 2009 à Laurent Nkunda Batware à la tête du mouvement, après l’arrestation de ce dernier par le Rwanda.
Qu’on éventre le boa une fois pour toute…Arrêter Taganda c’est bien mais cela ne sera jamais la solution. Car les complices et autres profiteurs de la situation dramatique du Kivu sont plus que nombreux. En commençant par Joseph Kabila en personne comme le révélait James Kabarebe, ministre rwandais de la Défense.
Dans son entretien avec la journaliste belge Colette Braeckman du quotidien de la rue de La lois Le Soir(http://blog.lesoir.be/colette-braeckman/2012/08/29/cartes-sur-table-les-quatre-verites-du-general-james-kabarebe/), l’ancien Chef d’Etat major des forces de l’AFDL au Congo-Kinshasa entre juillet 1997 et août 1998 porte des accusations très graves contre Joseph Kabila qui serait l’ami personnel, le complice et protecteur de Bosco Taganda.
Sans oublier de mentionner l’amateurisme du gouvernement congolais dans la gestion des conflits dans cette partie Est de son territoire et le manque d’un leadership politique responsable à la tête du pays.
Qui ne souvient pas que Joseph Kabila en personne avait opposé une fin de non recevoir et un non catégorique quant a l’arrestation du même fugitif qui se la coulait douce dans sa ferme de Rutshuru, allant jusqu'à qualifier Bosco Ntaganda de gage pour la paix à l’Est avec qui il avait signe les Accords de 23 mars 2009 pour la réintégration des forces négatives du CNDP au sein des forces armées congolaises.
Accords sur la base desquels était né la nouvelle rébellion dénommée M23 qui accuse Kabila de n’avoir pas respecté le pacte convenu entre le CNDP et son gouvernement en 2009. Plusieurs mois des combats intermittents de mai à décembre 2012 verront la victoire des forces rebelles sur une armée congolaise régulière débordée sur tous les flancs, allant jusqu’à occuper la ville de Goma. Acculé, le régime de la kabilie finira par accepter des négociations sous l’égide de l’Ouganda.
La signature le 24 février 2013 de l’Accord d’Addis Abeba sur les questions de la paix et la stabilité dans la région des Grands Lacs sans la participation des rebelles du M23 marquera la rupture en deux factions du mouvement rebelle fin février 2013 entre les pros Sultani Makenga proches de l’Ouganda et ceux de Jean-Marie Runiga proches de Ntaganda et pro Kigali.
Au cœur de cette scission, les accusations mutuelles de connivence avec Ntaganda pour les pros Makenga et de la pactisation avec Kabila pour les pros Runiga.
Ce que le peuple congolais attend et voudrait savoir demeure que Ntaganda soit livré le plus vite que possible devant la justice internationale et qu’il dénonce ses complices afin qu’ils soient aussi poursuivi.
Si des mandats d’arrêt de la CPI sont lancés contre Omar El Bachir du Soudan et Uhuru Kenyatta du Kenya, pourquoi ne le sera-t-il contre Joseph Kabila ?
Clément Wa Mbuyi
Congoone
Enfin les masques seront-ils entrain de tomber, c’est la question que se posent les congolais depuis l’annonce de la reddition spectaculaire du généralissime de pacotille Bosco Ntaganda le lundi 18 mars 2013 à l’ambassade des Etats-Unis d’Amériques.
Recherché par la Cour Pénale internationale (CPI) de La Haye aux Pays-Bas depuis 2006, le fugitif soupçonné des crimes de guerre et contre l’humanité notamment l’enrôlement d’enfants soldats et viols commis dans les régions de l’Ituri et du Kivu au début des années 2000 sous la coupe du CNDP de son compère Laurent Nkunda Batware, un autre sujet rwandais refugié dans le même pays.
La réapparition de Ntaganda là ou on l’attendait le moins : Kigali, la capitale de son pays d’origine, le Rwanda cher au «très démocrate» autocratique président à vie Paul Kagamé ne remonte t-elle pas d’un savant calcul et un agenda politique facile à comprendre ?
En effet, le Rwanda prendra la présidence tournante du Conseil de Sécurité des Nations unies le 1er avril prochain pour un mois, comme l’annonçait mercredi à Kigali le ministre rwandais des Affaires étrangères et de la Coopération, Mme Louise Mushikiwabo.
Dire que la responsable de la diplomatie rwandaise disait ne pas être au courant de l’arrivée sur le territoire de son pays des fugitifs rwandophone du M23 avant de le reconnaitre le soir venu. Dire aussi que pour une fois, Kinshasa avait la bonne info.
Les sources contactées par www.congoone à Goma comme à Kigali ont confirmé les propos du gouvernement congolais sur le franchissement de la frontière rwandaise dans la journée du dimanche 17 mars 2013 de cette colonne de plus de 600 hommes des troupes du M23 pros Kigali et deux de leurs principaux leaders Runiga et Ntaganda. Tout ce beau monde étant encadré par les officiels militaires et des services secrets rwandais.
En confirmant la présence de Ntaganda à l'intérieur de son ambassade de Kigali et en précisant même que celui-ci avait demandé à être transféré à la CPI aux Pays-Bas, le gouvernement américain par Victoria Nuland, sa porte-parole au Département d’Etat à Washington ne joue pas le vrai jeu vis-à-vis du Congo à démocratiser.
Et pour cause, la connivence et la duplicité avec le régime rwandais dans la tragédie de l’Est du Congo sont aujourd’hui mis à nu. Faudra t-il souligner que ni Kigali, ni Washington ne sont signataires du Traite de Rome fondateur de la CPI, ce qui implique que ces deux pays n’ont aucune obligation de transférer le fugitif généralissime à la Haye.
Et ce, même si Fatou Bensouda, la procureure de la CPI estime que ce rebelle demeure l’un des principaux instigateurs de l’instabilité qui prévaut sur l’ensemble de la région des Grands lacs et qu’il fallait l’arrêter impérativement.
Là où le scenario de cette réapparition mystérieuse parait bien écrit et trop beau comme à Hollywood mais à la sauce banane plantain verte rwandaise; ce que de Kigali à Kinshasa en passant par Washington, plus personne n’avait des nouvelles sur Bosco Ntaganda depuis fin 2010 lorsqu’il s’était fait oublier alors que les pressions internationales réclamaient son arrestation et son transfèrement immédiats à La Haye.
Cet ancien numéro deux de la rébellion rwandophone du Congrès National pour la Défense du Peuple (CNDP), avait succédé en janvier 2009 à Laurent Nkunda Batware à la tête du mouvement, après l’arrestation de ce dernier par le Rwanda.
Qu’on éventre le boa une fois pour toute…Arrêter Taganda c’est bien mais cela ne sera jamais la solution. Car les complices et autres profiteurs de la situation dramatique du Kivu sont plus que nombreux. En commençant par Joseph Kabila en personne comme le révélait James Kabarebe, ministre rwandais de la Défense.
Dans son entretien avec la journaliste belge Colette Braeckman du quotidien de la rue de La lois Le Soir(http://blog.lesoir.be/colette-braeckman/2012/08/29/cartes-sur-table-les-quatre-verites-du-general-james-kabarebe/), l’ancien Chef d’Etat major des forces de l’AFDL au Congo-Kinshasa entre juillet 1997 et août 1998 porte des accusations très graves contre Joseph Kabila qui serait l’ami personnel, le complice et protecteur de Bosco Taganda.
Sans oublier de mentionner l’amateurisme du gouvernement congolais dans la gestion des conflits dans cette partie Est de son territoire et le manque d’un leadership politique responsable à la tête du pays.
Qui ne souvient pas que Joseph Kabila en personne avait opposé une fin de non recevoir et un non catégorique quant a l’arrestation du même fugitif qui se la coulait douce dans sa ferme de Rutshuru, allant jusqu'à qualifier Bosco Ntaganda de gage pour la paix à l’Est avec qui il avait signe les Accords de 23 mars 2009 pour la réintégration des forces négatives du CNDP au sein des forces armées congolaises.
Accords sur la base desquels était né la nouvelle rébellion dénommée M23 qui accuse Kabila de n’avoir pas respecté le pacte convenu entre le CNDP et son gouvernement en 2009. Plusieurs mois des combats intermittents de mai à décembre 2012 verront la victoire des forces rebelles sur une armée congolaise régulière débordée sur tous les flancs, allant jusqu’à occuper la ville de Goma. Acculé, le régime de la kabilie finira par accepter des négociations sous l’égide de l’Ouganda.
La signature le 24 février 2013 de l’Accord d’Addis Abeba sur les questions de la paix et la stabilité dans la région des Grands Lacs sans la participation des rebelles du M23 marquera la rupture en deux factions du mouvement rebelle fin février 2013 entre les pros Sultani Makenga proches de l’Ouganda et ceux de Jean-Marie Runiga proches de Ntaganda et pro Kigali.
Au cœur de cette scission, les accusations mutuelles de connivence avec Ntaganda pour les pros Makenga et de la pactisation avec Kabila pour les pros Runiga.
Ce que le peuple congolais attend et voudrait savoir demeure que Ntaganda soit livré le plus vite que possible devant la justice internationale et qu’il dénonce ses complices afin qu’ils soient aussi poursuivi.
Si des mandats d’arrêt de la CPI sont lancés contre Omar El Bachir du Soudan et Uhuru Kenyatta du Kenya, pourquoi ne le sera-t-il contre Joseph Kabila ?
Clément Wa Mbuyi
Congoone
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