vendredi 22 mars 2013

RDC : Le schéma de déstabilisation de l'Est du pays est le même depuis 16 ans

18/03/2013


Laurent NKUNDABATWARE

En RDC, un nouveau plan contre le Kivu dévoilé. Les étapes de ce schéma présentées mardi 5 mars 2013 à la presse. Dans un bref délai, la création d'une " terra nullius " dans des provinces richissimes en matières premières et hydrocarbures.

Lors d'un point de presse animé mardi 5 mars 2013 à Kinshasa, le président national de la Démocratie chrétienne (DC) et porte-parole de la Majorité présidentielle populaire (MPP), Eugène Diomi Ndongala, a dénoncé un plan de somalisation de la région du kivu, à l'Est de la République démocratique du Congo (RDC).

Toujours fidèle à Etienne Tshisekedi, Diomi Ndongala a soutenu que le schéma de déstabilisation de l'Est de la RDC est le même depuis 16 ans.

Les étapes du plan machiavélique


Présentant les étapes de ce plan, l'orateur a dénoncé la création d'une rébellion de " Proxy " à prédominance mono ethnique tutsi, comme cela a été le cas pour l'AFDL, le RCD, le RCD/Goma, le CNDP et le M23.

Ensuite, poursuit-il, c'est le déclenchement des hostilités ainsi que l'occupation du territoire congolais à la suite des massacres et déplacements massifs de la population. L'armée régulière qui ressent encore les méfaits de précédents brassages avec des rébellions se trouvera en difficulté de faire face à l'agression.

Aujourd'hui, sous couvert de la rentrée désordonnée et anarchique des réfugiés " congolais " du Rwanda, les terres des déplacés sont occupées par des immigrés non propriétaires, protégés par des mutins brassés dans l'armée. D'ailleurs, ces derniers avouent, sans gêne, vouloir rester au Kivu pour protéger les populations tutsi.

Entre-temps, des Mai Mai et autres groupes sont créés et armés en tant que groupes alliés des troupes régulières contre les rebelles tutsi, malheureusement selon une logique d'affrontements ethniques.

Une fois l'accord " politique " signé entre le gouvernement de Kinshasa et les rebelles pro-tutsi, ceux-ci sont réintégrés dans les troupes régulières tout en demeurant une armée dans une armée avec privilège de grades, sans contrôle d'identité ni de nationalité, surtout avec le privilège de demeurer au Kivu d'où ils déclencheront, au moment opportun, une nouvelle mutinerie qui constituera le noyau de la prochaine rébellion de Proxy filo rwandaise.

L'orateur a souligné que l'infiltration ne se limite pas qu'aux rangs de l'armée, mais touche largement la sphère politique du pays, conséquence d'un accord politique.

A en croire Diomi, le dernier " jonglage " des alliances que semblent annoncer les évènements en cours à Kitchanga, conduiront vraisemblablement à une énième campagne contre les groupes rebelles résiduels, à l'instar de Amani Leo I et II, Kimia I et II…, lancées dans le passé contre les FDLR et la nébuleuse Mai Mai.

Ces campagnes militaires aux dénominations trompeusement paisibles ont toujours été un échec total. Par contre, elles ont provoqué une augmentation exponentielle des déplacés de guerre (plus de 2 500 000), un nombre indéterminé de morts ainsi que des combats sans fin qui ont accru des tensions ethniques au Kivu et la paupérisation de sa population.

L'objectif final de la somalisation du Kivu


Le porte-parole de la MPP révèle que l'objectif final de la somalisation du Kivu est, dans un bref délai, la création d'une " terra nullius " dans des provinces richissimes en matières premières, hydrocarbures et avec de grandes potentialités agricoles.

A long terme, le but visé est la constitution d'un Etat autonome dont la configuration ethnique aura été modifiée dans l'optique de permettre la tenue d'un référendum d'auto-détermination dans un Kivu démographiquement restructuré.

Diomi empoisonné !


Répondant à une question de la presse, l'honorable Eugène Diomi Ndongala a déclaré être victime d'un empoisonnement, et que cela nécessite des soins à l'étranger pour se tirer du danger de mort qui le guette.

Incapable d'effectuer ce déplacement en dehors de la République démocratique du Congo (RDC), il se dit " otage des services de sécurité " qui surveillent tous ses mouvements.

La dernière fois qu'il a tenté de traverser le fleuve pour Brazzaville pour des raisons de soin, a-t-il rappelé, il en a été empêché par les mêmes services.

D'ailleurs, " même mon chargé de communication, Verdict, croupit depuis plusieurs mois aux geôles de l'ANR ", a-t-il dit, de même que beaucoup d'autres combattants de la Démocratie chrétienne (DC), coffrés sans jugement et de manière injuste dans la prison centrale de Makala.

Néanmoins, des observateurs notent que tous les tutsi ne sont pas nécessairement impliqués dans cette entreprise criminelle de balkanisation de la République démocratique du Congo.

D’ailleurs, certains d’entre eux qui siègent dans les institutions du pays, ne cessent de condamner ce plan qui ne fait que déstabiliser toute la sous-région des Grands-Lacs.

[Lefils Matady]
© KongoTimes

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