23/04/2013
Chanson de Gabriel Pierné, dessin de George Delaw (Holletts-rarebooks)
Gais, gais, marions-nous. Ce mardi soir, ce ne sont pas les manifestants hostiles au « mariage pour tous » qui seront à la fête : ce sont les millions de personnes, homosexuelles ou non, qui se réjouissent de la fin d’une discrimination manifeste.
Une partie de la droite claironne qu’elle reviendra sur la loi dès la prochaine alternance, mais une telle abrogation est illusoire. Ce genre de loi, qui marque un progrès sociétal, est quasi-impossible à défaire.
Juridiquement, ce serait hasardeux : il faudrait alors créer une discrimination bizarre entre les couples homos déjà mariés (et qui le resteraient) et les autres qui ne pourraient plus s’épouser... Qu’en dirait le Conseil constitutionnel ou la Cour européenne des droits de l’Homme ?
Politiquement, ce serait une piège pour la droite : quel discours tiendraient les candidats « abrogateurs » à leurs électeurs, qui auront alors dans leur entourage des amis ou des parents homosexuels mariés ou fiancés ?
La droite jurait naguère qu’elle reviendrait sur les 35 heures, elle n’a jamais osé le faire, toute décomplexée qu’elle fût : pense-t-on sérieusement qu’en 2017, lorsque la France – et même la France Barjot – aura pris conscience que le ciel n’est pas tombé sur nos têtes avec la loi Taubira, cette même droite ira rouvrir cette querelle rance ?
Maintenant, place aux bonnes nouvelles
L’adoption du mariage pour tous a été difficile ; elle a donné lieu à un spasme homophobe, associé à des violences verbales et parfois physiques. Mais la bonne nouvelle, c’est que ces violences vont maintenant reculer en France.
C’est en tout cas ce qui s’est passé dans tous les pays qui ont reconnu aux homosexuels le droit de se marier.
Au début de l’année, nous avions publié un récit rédigé par Laurent Chambon, cofondateur de Minorités, un prof installé aux Pays-Bas et marié avec un homme.
Nous l’avions titré de façon provocatrice « Douze ans de mariage gay en Hollande : un bilan terrifiant ». A notre surprise, ce texte a reçu plus de 750 000 visites d’internautes venus lire... ce qui allait se passer en France dans les douze prochaines années.
Laurent Chambon nous expliquait qu’il ne s’est rien passé, ou presque rien, depuis la réforme. Le mariage homosexuel est entré rapidement dans les mœurs. Politiquement, il est devenu un non-sujet. Les chrétiens-démocrates ont nommé des ministres ouvertement homosexuels.
Même l’extrême-droite politique, ayant conscience que ses électeurs « ne comprendraient pas pourquoi on discriminerait son voisin, son enfant, son frère, sa sœur ou soi-même », est devenue pro-mariage gay.
Les seuls qui ont laissé des plumes dans l’histoire sont l’église catholique (qui a perdu des fidèles lassés par son homophobie), quelques imams (désavoués par leurs ouailles) et quelques haineux (condamnés plus lourdement qu’avant en cas de violences ou d’injures contre des homosexuels).
Bref, la tolérance a progressé, l’homophobie a reculé. Et l’amour du prochain (cher à tous !) en est sorti vainqueur par KO.
Pascal Riché | Cofondateur
Chanson de Gabriel Pierné, dessin de George Delaw (Holletts-rarebooks)
Gais, gais, marions-nous. Ce mardi soir, ce ne sont pas les manifestants hostiles au « mariage pour tous » qui seront à la fête : ce sont les millions de personnes, homosexuelles ou non, qui se réjouissent de la fin d’une discrimination manifeste.
Une partie de la droite claironne qu’elle reviendra sur la loi dès la prochaine alternance, mais une telle abrogation est illusoire. Ce genre de loi, qui marque un progrès sociétal, est quasi-impossible à défaire.
Juridiquement, ce serait hasardeux : il faudrait alors créer une discrimination bizarre entre les couples homos déjà mariés (et qui le resteraient) et les autres qui ne pourraient plus s’épouser... Qu’en dirait le Conseil constitutionnel ou la Cour européenne des droits de l’Homme ?
Politiquement, ce serait une piège pour la droite : quel discours tiendraient les candidats « abrogateurs » à leurs électeurs, qui auront alors dans leur entourage des amis ou des parents homosexuels mariés ou fiancés ?
La droite jurait naguère qu’elle reviendrait sur les 35 heures, elle n’a jamais osé le faire, toute décomplexée qu’elle fût : pense-t-on sérieusement qu’en 2017, lorsque la France – et même la France Barjot – aura pris conscience que le ciel n’est pas tombé sur nos têtes avec la loi Taubira, cette même droite ira rouvrir cette querelle rance ?
Maintenant, place aux bonnes nouvelles
L’adoption du mariage pour tous a été difficile ; elle a donné lieu à un spasme homophobe, associé à des violences verbales et parfois physiques. Mais la bonne nouvelle, c’est que ces violences vont maintenant reculer en France.
C’est en tout cas ce qui s’est passé dans tous les pays qui ont reconnu aux homosexuels le droit de se marier.
Au début de l’année, nous avions publié un récit rédigé par Laurent Chambon, cofondateur de Minorités, un prof installé aux Pays-Bas et marié avec un homme.
Nous l’avions titré de façon provocatrice « Douze ans de mariage gay en Hollande : un bilan terrifiant ». A notre surprise, ce texte a reçu plus de 750 000 visites d’internautes venus lire... ce qui allait se passer en France dans les douze prochaines années.
Laurent Chambon nous expliquait qu’il ne s’est rien passé, ou presque rien, depuis la réforme. Le mariage homosexuel est entré rapidement dans les mœurs. Politiquement, il est devenu un non-sujet. Les chrétiens-démocrates ont nommé des ministres ouvertement homosexuels.
Même l’extrême-droite politique, ayant conscience que ses électeurs « ne comprendraient pas pourquoi on discriminerait son voisin, son enfant, son frère, sa sœur ou soi-même », est devenue pro-mariage gay.
Les seuls qui ont laissé des plumes dans l’histoire sont l’église catholique (qui a perdu des fidèles lassés par son homophobie), quelques imams (désavoués par leurs ouailles) et quelques haineux (condamnés plus lourdement qu’avant en cas de violences ou d’injures contre des homosexuels).
Bref, la tolérance a progressé, l’homophobie a reculé. Et l’amour du prochain (cher à tous !) en est sorti vainqueur par KO.
Pascal Riché | Cofondateur
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