JOHANNESBURG – La ministre sud-africaine de la Défense Nosoviwe Mapisa-Nqakula a affirmé vendredi que les soldats sud-africains allaient baby-sitter les Congolais dans le cadre de la brigade onusienne qui doit être déployée en République démocratique du Congo (RDC), en raison de l’incurie de l’armée de Kinshasa face à la rébellion du M23
Nous avons la responsabilité de les assister, nous avons la responsabilité, je crois, de faire du baby-sitting chez eux jusqu’à ce qu’ils aient établi leurs propres structures gouvernementales comme nous l’avons fait dans notre pays depuis les élections multiraciales de 1994 qui ont instauré la démocratie, a-t-elle déclaré devant des journalistes au Cap.
Alors que l’Afrique du Sud doit renvoyer un millier de soldats dans l’Est de la RDC, Mme Mapisa-Nqakula a vertement critiqué la gestion de l’armée congolaise.
Tous les gouvernements qui ne s’occupent pas de leurs soldats s’exposent à des problèmes. (…) Si vous n’avez pas les systèmes bien structurés qui font que vos soldats savent qu’ils peuvent aller à la banque et toucher leur salaire à la fin du mois, vous allez avoir des problèmes, a-t-elle relevé, selon l’agence Sapa.
C’est malheureux de devoir dire ça, mais c’est le genre de choses pour lesquelles nous allons essayer d’aider en République démocratique du Congo, a ajouté la ministre sud-africaine, notant que Pretoria ne pouvait pas laisser des éléments criminels prendre le contrôle du pays.
La brigade d’intervention de l’ONU doit être prête d’ici un à deux mois, selon le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon. Composée de 3.000 soldats –tanzaniens, malawites et sud-africains– et dotée d’un mandat offensif, elle doit renforcer la Mission de l’ONU pour la stabilisation de la RDC (Monusco), forte de 17.000 hommes et chargée de la protection des civils.
Par ailleurs, Nosoviwe Mapisa-Nqakula est revenue sur la question des soldats sud-africains en Centrafrique.
Elle a précisé que quelques dizaines de soldats avaient été déployés en Ouganda et en RDC, voisins de la Centrafrique, pour évaluer la situation après les combats entre forces sud-africaines et les rebelles du Séléka qui entraient à Bangui, fin mars, à la veille de la fuite du président centrafricain François Bozizé.
La ministre a cependant démenti que Pretoria eût jamais songé à contre-attaquer pour reprendre Bangui à partir des pays voisins. Le gouvernement sud-africain a été fortement critiqué chez lui pour son implication en Centrafrique, qui, selon l’opposition, aurait été motivé par la défense d’intérêts privés.
Les combats avaient fait 14 morts chez les Sud-Africains, incapables de résister au Séléka qui, ensuite, avait pris Bangui.
Mme Mapisa-Nqakula a répété que l’Afrique du Sud ne renverrait des troupes en Centrafrique que dans le cadre d’une force régionale.
Source : AFP
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