Il est encore temps de reporter la présidentielle malienne
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Des Maliens reçoivent leur carte d'électeur à Senou, le 29 juin 2013 / REUTERS
Les insuffisances du processus électoral sont trop nombreuses pour que le scrutin ait lieu dans trois semaines.
Des élections bâclées. C'est le risque si le Mali
s’obstine à maintenait le premier tour du scrutin présidentiel le 28
juillet 2013.
Le site d'information Mali Actualités souligne à ce propos qu'un pouvoir politique élu sur fond de contestation due aux insuffisances dans la mise en place du scrutin aurait du mal à asseoir son autorité et le pays repartirait dans une période d’instabilité.
Mamadou Diamoutani, le président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) interrogé par Mali Actualités, a pointé ces insuffisances et annoncé «[qu’]il
serait extrêmement difficile d’organiser le premier tour de l’élection
présidentielle le 28 juillet … [parce qu’il y a] encore beaucoup de
défis à relever».
Un report du scrutin semble ainsi tout indiqué pour éviter la
précipitation et des manquements au processus électoral, soutient Mali
Actualités.
D’après le site, quelques semaines supplémentaires
serviraient à renforcer la situation sécuritaire grâce au déploiement des forces de la Minusma dans les régions les plus sensibles et notamment à Kidal.
Ce délai devrait également permettre d’établir avec exactitude les
listes électorales et de garantir aux nombreux Maliens déplacés un moyen
de voter.
Enfin, un ajournement de deux ou trois mois permettrait d’adopter un calendrier plus adapté: une campagne électorale en plein ramadan
dans un Etat dont la population est à 90% musulmane n’est pas
appropriée.
De cette manière, le suffrage présidentiel serait couplé au
scrutin législatif, prévu pour septembre 2013 (ce qui réduirait par ailleurs le coût des élections).
Seulement, pour Mali Actualités, reporter les élections comporte
aussi des risques, et notamment une fortification des putschistes de
2012 ou encore une tentative d’influence du gouvernement de transition
sur le processus électoral.
Mais ces risques semblent minimes au regard
des défaillances qui guettent l’élection du 28 juillet. Pour que la
société civile malienne retrouve sa stabilité, le processus démocratique doit être sans faille.
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