mercredi 21 août 2013

Le M23 impose une quittance d’« effort de guerre » aux ménages de Rutshuru

 Wednesday, 21 August 2013 


 

Le mouvement rebelle du 23 Mars (M23) imposerait à la population une « taxe » pour « effort de guerre » sur le territoire de Rutshuru, selon des informations obtenues par Le Potentiel.

Depuis le début août, les rebelles du M23 réclamerait aux citoyens 2000 FC par maison, réclamant à d’autres des haricots, du maïs, etc. 


Selon les dires du Président de la jeunesse de Rutshuru, Sinzahera Wolf, cette « contribution » serait obligatoire. « Les gens donnent. Chez M23, on ne blague pas avec les canons », a-t-il expliqué en entrevue.

Le porte-parole civil du M23, Amani Kabacha a démenti cette information par téléphone. 


Selon lui, il s’agirait de « supputations, et si ce n’est pas des supputations, alors ce sont des imaginations, juste pour essayer un peu de nuire ».

Le Potentiel a pourtant pu se procurer une copie des « jetons » qui seraient utilisés pour la collecte de fonds et de nourriture auprès de la population. 


Sur ce dernier, où la mention « effort de guerre » trône en premier plan, on peut lire que « trois cuvettes de maïs » ont été fournies par un cultivateur.

Pour M. Wolf, cette « taxation » serait représentative des problèmes financiers que vit le M23.

Encore une fois, le représentant du M23 s’est fermement opposé à une idée de la sorte. 


« On ne peut pas voir un militaire du M23 qui passe de maison en maison pour demander des taxes. Ça ne peut jamais exister », a-t-il déclaré.

Selon les informations reçues, les collectes seraient effectuées par un agent civil du mouvement du M23, travaillant au bureau du territoire de Rutshuru.

UNE PRESENCE QUI DATE

La présence du M23 à Rutshuru, au Nord-Kivu, ne date pas d’hier. 


En 2008, alors connus sous le nom de CNDP, les rebelles avaient pris la ville. Les organisations humanitaires les avaient accusés du massacre de 150 personnes à Kiwanja.

Le 8 juillet dernier, la localité a été de nouveau prise par le M23, sans affrontements cette fois, les forces gouvernementales ayant déjà déserté Rutshuru.

Jeudi dernier, finalement, la société civile du Nord-Kivu a accusé le mouvement rebelle d’avoir kidnappé Saïdi Kasongo, son coordonnateur dans le territoire de Rutshuru.

Le porte-parole civil des rebelles accuse de son côté les organisations humanitaires, telle que Human Rights Watch, de « salir le nom du M23 », et invite les organisations à « venir sur le terrain » pour observer la situation réelle.

D’ici là, le président de la jeunesse de Rutshuru demande à l’État congolais de s’engager dans la résolution du conflit. 


« Il est très aberrant de voir que nos autorités continuent à dormir, au moment où le pays est en train de connaître une chute terrible. Et le gens continuent à mourir», a-t-il déploré.
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DAPHNE LEMELIN,UNIVERSITE LAVAL (CANADA)
Le Potentiel

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