mardi 24 septembre 2013

Paka Djuma : de l’eldorado à la prostitution. La moitié des filles du quartier dans l’arène du sexe à souhait

Mercredi, 31 Juillet 2013



Plus de la moitié des filles habitant le quartier de Paka-Djuma à Kingabwa dans la commune de Limete se livrent à la prostitution à cause de la pauvreté. 


C’est le constat fait par les responsables de l’Ong LAZARUS qui évolue dans le domaine de la lutte contre la prostitution des filles mineures. 

Cette Ong s’adonne à l’encadrement des filles mineures. Ce quartier est né de façon spontanée à la suite des effets de l’exode rural dans les années 1980.

Les étangs qui environnaient les rivières, ont été gagnés par un bidonville sous forme d’un labyrinthe sans rue au point de se perdre une fois dedans. La plupart de ses habitants proviennent de la province de l’Equateur en quête d’un eldorado à Kinshasa.



L’effet Kinshasa Kiesse yaya immortalisé par un animateur de l’OZRT, vantant Kinshasa poto moyindo, à l’époque, a tourné au vinaigre pour la plupart de paysans qui sont venus dans capitale congolaise pour mieux vivre. 


Ils devaient faire face aux dures réalités de la métropole congolaise. Les hommes se sont donnés aux petits métiers et quant aux femmes, la plupart se sont lancées au métier le plus vieux au monde, la prostitution.

Par ailleurs, d’après les témoignages recourus sur place, ces pauvres femmes venus d’Ikela, de Bokungu, etc ont été influencées par certaines rumeurs selon lesquelles la prostitution nourrissait mieux les professionnelles du sexe à Kinshasa. Beaucoup d’entre elles sont venues en masse pour vivre cet eldarado.

Mais hélas, c’est un effet en chaînes qui se créaient dans ce ghetto, de la maman à sa fille, une génération spontanée des professionnelles de sexe qui demeure inébranlable. 60 % de la population de Paka Djuma est analphabète. 


Le risque de transmission de VIH/Sida est trop élevé compte tenu des pratiques sexuelles à haut risque et d’une manière artisanale sans pudeur. Dans ce quartier, on viole même des hommes aux heures tardives.


L’Ong Lazarus se donne à l’alphabétisation de ces jeunes filles. La mission de cette Ong est de leur apprendre à lire et à écrire, les aider à se prendre en charge afin de les protéger contre les grossesses indésirables et les maladies sexuellement transmissibles. 


Certes, il est difficile de redresser un arbre déjà penché… ces jeunes femmes sont sous-informées de bon usage et de mode de prévention contre le VIH/Sida. 

Elles s’adonnent au sexe à souhait. Le règne de l’ingéniosité de la pauvreté et de la promiscuité

Pour la petite histoire, Paka Djuma, c’est un quartier perdu de la ville de Kinshasa…celui-ci ne suit pas l’élan de la modernisation d’autres quartiers de la métropole congolaise. 



C’est un bidonville unique en son genre, par son infrastructure hors normes et surtout par la mentalité de ceux qui le gouvernent.

La plupart des habitants de Paka Djuma n’ont rien de citadins mais par contre, ils constituent la main-d’œuvre dans le cadre de petits métiers au centre ville de Kinshasa.

C’est un village perdu dans la ville aux abords de la rivière Kalamu aux allures d’un camp de réfugies. Il se situe à quelques mètres de l’entreprise de fosses septiques. Il est coincé entre la voie ferrée de l’Onatra et la route qui mène vers l’Ecole de l’Aviation de Ndolo.

Le quartier Paka Djuma s’illustre par une ingéniosité de la pauvreté et une forte promiscuité. 


A la première vue, on découvre des habitations constituées des amas de pièces de ferrailles, des plastiques et de triplex couverts des tôles usés surplombées de câbles électriques à moitié dénudés dressés d’une manière désordonnée. 

D’autres encore serpentent les ruelles de ce quartier exposant ainsi les passants à l’électrocution. Comme témoigne un habitant de Paka Djuma : « ici, on ne vit pas mais plutôt on vivote dans la misère la plus noire. Sortir de ce quartier, c’est une délivrance…un miracle ».

Le premier sentiment qui se dégage de ce quartier, c’est de la répugnance et de l’horreur. 


Les personnes étrangères de ce quartier ne semblent pas être les bienvenues au regard répugnant de certains habitants de ce quartier. Un bidonville qui apporte de la main-d’œuvre…

C’est un quartier d’ambiance outre mesure. Les jeunes s’adonnent à la consommation de l’alcool local « le lotoko », à forte teneur. Deux tiers des habitants vendent cette boisson en toute quiétude. 


A l’entrée de ce quartier de la ville, il est étalé aussi des whiskies en sachet et en bouteille de qualité douteuse. Ces habitants de quartier Paka Djuma constituent aussi la main-d’œuvre pour le centre d’affaires de la ville de Kinshasa.

A la première heure, ces Kinois envahissent les trottoirs de quartiers huppés, certains sont des vendeurs ambulants, d’autres des ouvriers de multiples chantiers. Le coût exorbitant du loyer au centre ville de Kinshasa les a poussés à se refugier dans ce quartier misérable. 


Le petit Ndombasi, cireur au centre ville, habitant de Paka Djuma témoigne que déguerpi dans leur ancienne habitation dans la concession Socopao, ses parents chômeurs ont jugé bon de se retirer dans ce quartier.

Il ajoute qu’il nourrit sa famille grâce à ce coup de main. Vieux Mogrosso est à son dernier gobelet de lotoko. Il témoigne qu’il construit plusieurs fosses septiques chez les nantis. 


Et que le destin de sa vie a fait qu’il n’a pas fait autant pour sa petite famille. Ces enfants font leurs besoins dans la nature environnante ou carrément dans la rivière Kalamu.

Il s’affaire maintenant à construire un trou dans une pièce en lambeau pour les plus âgés. C’est le style dans ce quartier, des latrines se réduisent à des petits trous abrités sous quelques lambeaux de tissus communément appelés « coup direct ». 


Et, la plupart de ces installations sont situés aux abords de la rivière Kalamu pour faciliter l’évacuation des excréments.
______________
Saint Hervé M’Buy

1 commentaire:

  1. c'est vraiment regrettable, les ONG et autres organismes doivent penser a l'education des jeunes de ce quartier en mettant en place une strategie appropriee pour les motiver a etre actifs.

    RépondreSupprimer