Mardi, septembre 24th, 2013
Les forces de l’ordre kényanes ont lancé dimanche soir un assaut contre les islamistes retranchés dans un centre commercial de Nairobi, voulant les neutraliser « dans la nuit », et découvert des corps supplémentaires, le bilan de l’attaque grimpant ainsi à 68 morts.
Selon la Croix-Rouge, « neuf corps » supplémentaires ont été découverts lors de l’assaut, lancé alors que la nuit tombait sur la capitale kényane.
Selon une source policière, certains assaillants étaient alors « toujours armés », lançaient des « grenades » et tiraient « sur les policiers.
Peu avant minuit, l’armée kényane a répété sur son compte Twitter espérer apporter « une conclusion rapide ». Elle a affirmé que la plupart des otages, dont le nombre restait inconnu, avaient été libérés, et la majeure partie du bâtiment sécurisée.
Ni les journalistes présents à un poste de secours installé à proximité du centre commercial Westgate, ni les secouristes présents à un poste avancé à Westgate même n’ont cependant vu arriver ces otages.
Plus de 1.000 personnes ont été secourues depuis l’attaque lancée samedi à la mi-journée contre le centre commercial de luxe, bondé de Kényans et d’expatriés venus faire leurs courses du week-end ou attablés à la terrasse de cafés et de restaurants.
Mais selon les autorités kényanes, 10 à 15 assaillants se trouvaient encore dans le bâtiment dimanche.
Selon un militaire kényan, un précédent assaut avait été lancé dimanche pour venir à bout du commando, mais s’était soldé par un échec.
Plus tôt dans la journée aussi, une source sécuritaire s’exprimant sous couvert d’anonymat avait évoqué la présence d’agents israéliens aux côtés des forces kényanes pour tenter de maîtriser les islamistes — le Westgate Mall est réputé être en partie la propriété d’Israéliens.
Plusieurs étrangers, dont deux Françaises, trois Britanniques, un Sud-africain, une Sud-Coréenne, une Néerlandaise, un Péruvien et deux Indiens ont été tués dans l’attaque, ainsi qu’un célèbre poète et homme d’Etat ghanéen, Kofi Awoonor.
Des Américains et de nombreux autres Occidentaux -cibles privilégiées des assaillants- figurent parmi les blessés, estimés à 175 par Nairobi.
Le président kényan Uhuru Kenyatta a annoncé que son neveu et la fiancée de ce dernier figuraient parmi les personnes tuées. Les responsables de l’attaque « devront payer pour leurs actes ignobles et bestiaux », a-t-il menacé.
Toute la journée, les blessés ont continué d’arriver dans les hôpitaux des alentours.
« Notre hôpital est complètement plein, nous avons été contraints d’envoyer des patients vers d’autres établissements », a indiqué un médecin de l’hôpital M.P. Shah.
« Les assaillants tiraient dans le tas »
Le commando islamiste avait pénétré samedi dans le centre commercial, ouvrant le feu à l’arme automatique et à la grenade sur la foule des clients et employés du centre.
Jusque dans la soirée, alors que les affrontements se poursuivaient, clients apeurés et employés traumatisés, piégés dans le centre, ont continué d’en émerger par petits groupes, au fur et à mesure de la lente progression des forces de l’ordre.
Blessés et cadavres ensanglantés ont été évacués par les services de secours.
Il s’agit de l’attentat le plus meurtrier à Nairobi depuis une attaque-suicide d’Al-Qaïda en août 1998 contre l’ambassade des Etats-Unis, qui avait fait plus de 200 morts.
Des intérêts israéliens au Kenya ont déjà été la cible d’attaques revendiquées par Al-Qaïda : en 2002, un attentat suicide mené par trois kamikazes contre un hôtel fréquenté par de nombreux touristes israéliens avait tué 12 Kényans et trois touristes israéliens près de la ville côtière de Mombasa.
Presque simultanément, un avion israélien avec 261 passagers à bord avait échappé de peu aux tirs de deux missiles à son décollage, également à Mombasa.
L’attaque du Westgate a été revendiquée samedi soir par les insurgés islamistes shebab somaliens, liés à Al-Qaïda, qui l’ont présentée comme une opération de représailles à l’intervention des troupes kényanes en Somalie.
Une employée du centre commercial, Zipporah Wanjiru, qui a réchappé à l’attaque en se cachant sous une table, a raconté en larmes que les agresseurs « tiraient dans le tas. « C’était comme un film de voir les gens sous des pluies de balles comme ça ».
« Je servais des clients quand ces hommes sont arrivés », a dit un autre employé, Titus Alede. « Ils ne voulaient pas d’argent, ils tiraient sur les gens sans rien demander… Ils ont dit +vous avez tué notre peuple en Somalie, c’est à votre tour de payer+ ».
Une cible idéale et facile
Ouvert en 2007, le Westgate abrite restaurants, cafés, banques, un grand supermarché et un cinéma multiplexe qui attirent des milliers de personnes chaque jour.
Dans une capitale connue comme le « hub » de l’Afrique de l’Est, où vivent de nombreux expatriés rayonnant dans toute la région, l’endroit était régulièrement cité par les sociétés de sécurité comme une cible possible de groupes liés à Al-Qaïda comme les shebab.
Washington a dénoncé un acte « ignoble », la présidence française un « lâche attentat » unanimement condamné par le Conseil de sécurité de l’ONU.
Le vice-président William Ruto a demandé un ajournement de son procès devant la Cour pénale internationale (CPI) pour revenir gérer la crise. Sa demande devrait être examinée lundi matin.
M. Ruto est jugé pour son rôle présumé dans les violences post-électorales kényanes de fin 2007-début 2008, qui avaient fait plus de 1.000 morts.
Samedi, les shebab ont expliqué sur leur compte Twitter que « ce que les Kényans voient à Westgate, c’est de la justice punitive pour les crimes commis par leurs soldats » en Somalie « contre les musulmans ».
Entrée fin 2011 en Somalie, l’armée kényane se maintient dans le sud du pays dans le cadre d’une force africaine soutenant le gouvernement somalien qui a infligé de nombreuses défaites aux islamistes.
« Seuls les infidèles ont été tués », ont prétendu les shebab, affirmant que leurs « moujahidine » avaient épargné les musulmans présents sur place en les « escortant » hors du centre.
Les forces de l’ordre kényanes ont lancé dimanche soir un assaut contre les islamistes retranchés dans un centre commercial de Nairobi, voulant les neutraliser « dans la nuit », et découvert des corps supplémentaires, le bilan de l’attaque grimpant ainsi à 68 morts.
Selon la Croix-Rouge, « neuf corps » supplémentaires ont été découverts lors de l’assaut, lancé alors que la nuit tombait sur la capitale kényane.
Selon une source policière, certains assaillants étaient alors « toujours armés », lançaient des « grenades » et tiraient « sur les policiers.
Peu avant minuit, l’armée kényane a répété sur son compte Twitter espérer apporter « une conclusion rapide ». Elle a affirmé que la plupart des otages, dont le nombre restait inconnu, avaient été libérés, et la majeure partie du bâtiment sécurisée.
Ni les journalistes présents à un poste de secours installé à proximité du centre commercial Westgate, ni les secouristes présents à un poste avancé à Westgate même n’ont cependant vu arriver ces otages.
Plus de 1.000 personnes ont été secourues depuis l’attaque lancée samedi à la mi-journée contre le centre commercial de luxe, bondé de Kényans et d’expatriés venus faire leurs courses du week-end ou attablés à la terrasse de cafés et de restaurants.
Mais selon les autorités kényanes, 10 à 15 assaillants se trouvaient encore dans le bâtiment dimanche.
Selon un militaire kényan, un précédent assaut avait été lancé dimanche pour venir à bout du commando, mais s’était soldé par un échec.
Plus tôt dans la journée aussi, une source sécuritaire s’exprimant sous couvert d’anonymat avait évoqué la présence d’agents israéliens aux côtés des forces kényanes pour tenter de maîtriser les islamistes — le Westgate Mall est réputé être en partie la propriété d’Israéliens.
Plusieurs étrangers, dont deux Françaises, trois Britanniques, un Sud-africain, une Sud-Coréenne, une Néerlandaise, un Péruvien et deux Indiens ont été tués dans l’attaque, ainsi qu’un célèbre poète et homme d’Etat ghanéen, Kofi Awoonor.
Des Américains et de nombreux autres Occidentaux -cibles privilégiées des assaillants- figurent parmi les blessés, estimés à 175 par Nairobi.
Le président kényan Uhuru Kenyatta a annoncé que son neveu et la fiancée de ce dernier figuraient parmi les personnes tuées. Les responsables de l’attaque « devront payer pour leurs actes ignobles et bestiaux », a-t-il menacé.
Toute la journée, les blessés ont continué d’arriver dans les hôpitaux des alentours.
« Notre hôpital est complètement plein, nous avons été contraints d’envoyer des patients vers d’autres établissements », a indiqué un médecin de l’hôpital M.P. Shah.
« Les assaillants tiraient dans le tas »
Le commando islamiste avait pénétré samedi dans le centre commercial, ouvrant le feu à l’arme automatique et à la grenade sur la foule des clients et employés du centre.
Jusque dans la soirée, alors que les affrontements se poursuivaient, clients apeurés et employés traumatisés, piégés dans le centre, ont continué d’en émerger par petits groupes, au fur et à mesure de la lente progression des forces de l’ordre.
Blessés et cadavres ensanglantés ont été évacués par les services de secours.
Il s’agit de l’attentat le plus meurtrier à Nairobi depuis une attaque-suicide d’Al-Qaïda en août 1998 contre l’ambassade des Etats-Unis, qui avait fait plus de 200 morts.
Des intérêts israéliens au Kenya ont déjà été la cible d’attaques revendiquées par Al-Qaïda : en 2002, un attentat suicide mené par trois kamikazes contre un hôtel fréquenté par de nombreux touristes israéliens avait tué 12 Kényans et trois touristes israéliens près de la ville côtière de Mombasa.
Presque simultanément, un avion israélien avec 261 passagers à bord avait échappé de peu aux tirs de deux missiles à son décollage, également à Mombasa.
L’attaque du Westgate a été revendiquée samedi soir par les insurgés islamistes shebab somaliens, liés à Al-Qaïda, qui l’ont présentée comme une opération de représailles à l’intervention des troupes kényanes en Somalie.
Une employée du centre commercial, Zipporah Wanjiru, qui a réchappé à l’attaque en se cachant sous une table, a raconté en larmes que les agresseurs « tiraient dans le tas. « C’était comme un film de voir les gens sous des pluies de balles comme ça ».
« Je servais des clients quand ces hommes sont arrivés », a dit un autre employé, Titus Alede. « Ils ne voulaient pas d’argent, ils tiraient sur les gens sans rien demander… Ils ont dit +vous avez tué notre peuple en Somalie, c’est à votre tour de payer+ ».
Une cible idéale et facile
Ouvert en 2007, le Westgate abrite restaurants, cafés, banques, un grand supermarché et un cinéma multiplexe qui attirent des milliers de personnes chaque jour.
Dans une capitale connue comme le « hub » de l’Afrique de l’Est, où vivent de nombreux expatriés rayonnant dans toute la région, l’endroit était régulièrement cité par les sociétés de sécurité comme une cible possible de groupes liés à Al-Qaïda comme les shebab.
Washington a dénoncé un acte « ignoble », la présidence française un « lâche attentat » unanimement condamné par le Conseil de sécurité de l’ONU.
Le vice-président William Ruto a demandé un ajournement de son procès devant la Cour pénale internationale (CPI) pour revenir gérer la crise. Sa demande devrait être examinée lundi matin.
M. Ruto est jugé pour son rôle présumé dans les violences post-électorales kényanes de fin 2007-début 2008, qui avaient fait plus de 1.000 morts.
Samedi, les shebab ont expliqué sur leur compte Twitter que « ce que les Kényans voient à Westgate, c’est de la justice punitive pour les crimes commis par leurs soldats » en Somalie « contre les musulmans ».
Entrée fin 2011 en Somalie, l’armée kényane se maintient dans le sud du pays dans le cadre d’une force africaine soutenant le gouvernement somalien qui a infligé de nombreuses défaites aux islamistes.
« Seuls les infidèles ont été tués », ont prétendu les shebab, affirmant que leurs « moujahidine » avaient épargné les musulmans présents sur place en les « escortant » hors du centre.
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