dimanche 22 décembre 2013

Les combats s'intensifient au Soudan du Sud

Dimanche 22 décembre 2013

 

Des Sud-Soudanais fuient la ville de Juba alors que les violences s'intensifient. Photo : AFP/TONY KARUMBA

Les forces gouvernementales sud-soudanaises ont intensifié leurs opérations dimanche pour reprendre aux rebelles la ville de Bor, à 200 km au nord de la capitale Juba, a annoncé le ministre des Affaires étrangères Benjamin Marial.

Les troupes loyalistes ont également empêché les partisans de l'ancien vice-président Riek Machar, limogé en juillet dernier, de s'approcher des champs pétrolifères de l'État d'Unity, a-t-il ajouté.

Lors des affrontements à Bor, capitale de l'État de Jonglei, des soldats gouvernementaux sont tombés sur un groupe rebelle dans lequel se trouvait Riek Machar, a affirmé le ministre.

« Riek a réussi à s'échapper en bateau sur le Nil et à rejoindre son village d'Adok. Il a ensuite gagné Bentiu [la capitale administrative de l'État d'Unity] où la nuit précédente ses forces avaient attaqué les bâtiments gouvernementaux », a précisé Benjamin Marial.

Des renforts ont été dépêchés à Bor, dont le gouvernement avait reconnu mercredi la perte et qui fut le théâtre en 1991 d'un massacre commis par les Nuer - ethnie de Machar - contre les Dinka - ethnie du président sud-soudanais Salva Kiir.

« Le gouvernement doit imposer son autorité et a envoyé des troupes pour chasser les renégats du centre de la ville [...] Nous sommes en train de chasser les rebelles », a dit le ministre des Affaires étrangères.

Il a tenu à préciser que les insurgés n'occupaient pas les champs pétrolifères et que la production était maintenue, même si des évacuations d'employés ont eu lieu.

Une semaine de combats

Les combats ont commencé à Juba il y a une semaine et le président Kiir a accusé Machar de vouloir le renverser. Les affrontements se sont ensuite étendus à d'autres régions, forçant 42 000 personnes à chercher refuge dans les bases des Nations unies et de nombreux expatriés à quitter le pays.

La communauté internationale et les pays d'Afrique de l'Est ont demandé la fin de ces combats qui ont fait plusieurs centaines de morts.

Riek Machar a démenti dès le début des violences avoir voulu mener un coup d'État, mais il a reconnu depuis lors avoir pris le commandement des forces antigouvernementales.

Samedi, le ministre sud-soudanais de l'Information, Michael Makuei, a annoncé que le commandant d'une division gouvernementale dans l'État d'Unity, John Koang, avait fait défection pour rejoindre les forces de Machar, qui l'a aussitôt nommé gouverneur de cet État.

À Khartoum, l'ambassadeur du Soudan du Sud, Mayen Dut Wol, a affirmé que la production pétrolière de son pays - environ 245 000 barils par jour - n'était pas affectée par les combats. Le pétrole représente la quasi-totalité des revenus du Soudan du Sud.

Des entrepôts de l'ONU et de plusieurs ONG ont été pillés dans l'État de Jonglei - à Akobo et à Bor - ainsi que dans celui d'Unity, selon les Nations unies.

Samedi, trois appareils américains Osprey CV-22 ont été atteints par des tirs alors qu'ils tentaient d'évacuer des ressortissants américains pris dans les combats. Quatre militaires américains ont été blessés par ces tirs. 


Radio-Canada.ca

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