mercredi 19 février 2014
Photo: Stephen Graham/IRIN
Les ruines d’une maison incendiée par les rebelles du mouvement Kata Katanga dans le centre de la province du KatangaLUBUMBASHI, 17 février 2014 (IRIN) -
La Mission des Nations Unies en République démocratique du Congo (RDC) prévoit de déployer des troupes supplémentaires dans la province méridionale du Katanga, a dit à IRIN le haut responsable de la Mission.
L’objectif est de répondre à la crise humanitaire qui affecte la région, alors même que les forces de maintien de la paix se heurtent à des groupes difficiles à appréhender le long des frontières avec l’Ouganda et le Rwanda.
Les autorités de la RDC et les groupes de la société civile ont appelé les Nations Unies à intervenir plus énergiquement au Katanga, où des groupes armés revendiquant la sécession de la province ont brûlé des dizaines villages et affronté les forces gouvernementales. Jusqu’à 400 000 personnes ont fui leur domicile.
La stabilisation du Katanga est cruciale pour le pays en raison des importantes ressources naturelles, notamment minérales, dont elle dispose : l’essentiel du budget national provient des revenus de l’exploitation minière et de l’exportation des minéraux du Katanga, comme le cuivre et le coltan.
Compte tenu de l’importance du Katanga, toute intervention extérieure serait sensible d’un point de vue politique.
Martin Kobler, chef de la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO), a indiqué que les commandants de la Mission réfléchissaient à l’envoi de soldats pour appuyer les 450 Béninois actuellement stationnés au Katanga.
Il a indiqué que les troupes supplémentaires permettraient à la MONUSCO d’escorter les convois chargés d’acheminer l’aide humanitaire.
« Je suis fermement convaincu que nous devons renforcer notre présence militaire là-bas pour donner de l’espoir aux populations et, dans la mesure du possible, prévenir des évènements tels que les incendies de villages », a dit aux journalistes d’IRIN M. Kobler, lors d’un entretien téléphonique en date du 10 février. « Nous allons le faire, car notre présence sur place est impérative ».
Il a toutefois prévenu qu’ils ne seraient pas en mesure de prévenir tous les actes de violence, ajoutant qu’il revenait au gouvernement de la RDC de mettre fin à la rébellion, y compris en apportant une réponse aux revendications sociales portant sur le sous-développement, et au différend entre le Katanga et les autorités centrales concernant le partage des richesses de la région.
« Nous ne sommes pas là pour résoudre les problèmes. Le gouvernement doit résoudre les problèmes, et nous pouvons aider le gouvernement à le faire ».
La crise du Katanga arrive au mauvais moment pour la mission des Nations Unies. Les Nations Unies font pression sur le gouvernement et les bailleurs de fonds internationaux pour qu’ils développent rapidement un programme de démobilisation des rebelles vaincus du mouvement M23, alors que les soldats de la MONUSCO et les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) affrontent deux mouvements rebelles dans l’est du pays.
Les raisons de la violence
Depuis octobre, des petits groupes armés de fusils d’assaut AK 47, d’arcs et de flèches ont incendié des dizaines de villages situés dans une zone pauvre du centre du Katanga, surnommée le « triangle de la mort ». Il s’agit de la phase la plus récente et la plus meurtrière du soulèvement qui dure depuis deux ans.
D’après un rapport récemment rendu public par un groupe d’experts nommés par le Conseil de sécurité des Nations Unies, les violences dans le triangle sont l’œuvre des Kata Katanga (« couper le Katanga » en Swahili), un réseau peu structuré de groupes sécessionnistes.
Le rapport a identifié le commandant militaire de Kata Katanga comme étant Kyungu Mutanga, un chef rebelle plus connu sous le nom de Gédéon, qui s’est échappé de prison en 2011. Il avait été condamné à mort pour des actes de terreur commis contre des populations civiles de la région en 2009.
Les violences qui se sont produites autour des villes de Manono, Mitwaba et Pweto – les trois sommets du célèbre triangle – ont suivi un schéma tristement banal.
Les habitants et les groupes de défense des droits de l’homme évoquent les meurtres et actes de torture commis par les rebelles, et les extorsions et mauvais traitements perpétrés par les FARDC.
Comme lors du cycle précédent de violences, les rebelles ont incendié des villages et ils auraient forcé des enfants à rejoindre leurs rangs.
Des responsables et des travailleurs humanitaires présents dans la région ont dit que, dans certaines zones, les violences sont venues s’ajouter aux querelles politiques locales et aux efforts déployés pour contrôler les activités minières lucratives.
Bon nombre de chefs traditionnels ont été tués ou ont pris la fuite. Les tensions ont aussi dégénéré en affrontements meurtriers entre les Bantous et les Pygmées.
Appels à l’action
Moise Katumbi, le gouverneur de la province du Katanga, avait appelé la MONUSCO à ne pas simplement permettre l’acheminement de l’aide humanitaire.
« Les gens se focalisent sur l’est du Congo et ils oublient le Katanga », a dit aux journalistes d’IRIN M. Katumbi lors d’un entretien réalisé à la fin du mois de janvier. « Nous avons besoin que cette intervention [de la MONUSCO] ait lieu […] Ils peuvent anéantir ces petits groupes en deux mois ».
Justicia, un groupe de défense des droits de l’homme, a également exhorté la MONUSCO à intervenir.
Dans une lettre ouverte adressée à M. Kobler et au président de la RDC Joseph Kabila, l’organisation a indiqué que des activistes avaient même commencé à menacer Lubumbashi, la capitale provinciale et le siège principal des entreprises étrangères de l’industrie minière en RDC.
En mars 2013, les habitants de Lubumbashi ont été choqués de voir quelque 300 membres des Kata Katanga entrer dans la ville, sans rencontrer d’opposition. Les forces de sécurité ont ouvert le feu après que les manifestants ont descendu le drapeau de la RDC qui flottait sur une place du centre-ville et hissé le drapeau de l’éphémère État du Katanga, né après l’indépendance du Congo en 1960.
Des dizaines de personnes auraient été tuées ou blessées.
La ville a de nouveau été secouée en décembre : des heurts auraient éclaté entre l’armée et des partisans de Paul Joseph Mukungubila, candidat malheureux à l’élection présidentielle et fervent opposant de M. Kabila, peu de temps après que des heurts similaires ont éclaté à Kinshasa, donnant lieu à des rumeurs de tentative de coup d’État.
« Insuffisant »
M. Kobler a dit que la MONUSCO examinait la possibilité de déployer de nouvelles troupes dans plusieurs zones, notamment à Pweto et à Kalemie, une ville située dans le nord du pays.
Il n’a donné ni chiffres ni calendrier, mais il a indiqué que ces forces ne pourraient prévenir le genre de raids éclair qui ont secoué la zone isolée du « triangle ».
Photo: Stephen Graham/IRIN
Des combattants démobilisés du mouvement Kata Katanga dans un centre de détention délabré de Manono, une ville de la RDC
Les FARDC n’avaient qu’un bataillon dans la région, a-t-il ajouté : « Très loin d’être suffisant ».
De plus, il a indiqué qu’il revenait aux autorités congolaises de résoudre les « problèmes politiques » liés à la rébellion. Il a fait allusion aux allégations selon lesquelles des militants auraient été soutenus en sous-main par des dirigeants provinciaux et nationaux sur fond d’épreuve de force au sein de l’élite politique du pays.
Les incidents de décembre se sont produits suite à la nomination d’un nouveau chef de la Police nationale après l’éviction de son prédécesseur, John Numbi. Membre éminent du cercle rapproché de M. Kabila, il avait été suspendu de ses fonctions en 2010 après la mort d’un célèbre militant des droits de l’homme.
Le rapport des experts des Nations Unies accuse M. Numbi d’avoir fourni des armes aux membres des Kata Katanga et d’avoir permis aux miliciens d’utiliser sa ferme des environs de Lubumbashi comme base d’opérations, comme la marche sur la ville en mars.
M. Numbi a démenti avoir des liens avec les Kata Katanga ou M. Mukungubila. Les soldats de l’armée ont effectué un raid sur la propriété de M. Numbi en janvier et plusieurs suspects auraient été placés en détention.
M. Kobler a esquivé les questions sur la manœuvre politique, mais il a dit que la lutte contre la pauvreté et la distribution inégale des richesses dans la province ainsi que l’amélioration des relations entre Lubumbashi et Kinshasa permettraient de saper la rébellion.
Les dirigeants provinciaux demandent au gouvernement central d’octroyer 40 pour cent du revenu national généré dans la province au Katanga, conformément à la Constitution.
Pas de solution à l’horizon
À plus court terme, les autorités ont tenté d’affaiblir les Kata Katanga en attirant les combattants à coup d’allocations de démobilisation ou de promesses d’intégration au sein des forces de sécurité de la RDC.
En novembre, un haut commandant rebelle et 400 de ses soldats se sont rendus. Depuis, plusieurs centaines de défections auraient été enregistrées. Mais la spirale de la violence s’est accélérée.
M. Katumbi, gouverneur de la province du Katanga, a dit que les dirigeants rebelles, y compris Gédéon, devraient comparaître devant la Cour pénale internationale pour des crimes tels que le recrutement d’enfants soldats afin de briser le cycle de la violence en RDC.
Pour d’autres, la priorité était de convaincre les Kata Katanga d’abandonner le combat.
« Il faut d’abord rétablir la paix. Ensuite, nous pourrons essayer de trouver qui a fait quoi et qui mérite d’être présenté devant la justice », a dit Francis Kazembe, administrateur de la ville de Manono et de ses environs.
Le gouvernement a dit qu’il serait intransigeant envers les opposants, soulevant la possibilité d’une éventuelle offensive militaire.
Les responsables locaux et les travailleurs humanitaires craignent que l’armée ait des difficultés à faire la distinction entre les rebelles et les civils et que des innocents ne soient tués. En tout cas, personne ne croit vraiment qu’une solution soit en vue.
Si les dirigeants rebelles disent poursuivre des objectifs politiques ambitieux, d’anciens combattants soulignent que trouver une solution à la pauvreté dans une région qui ne s’est pas remise des guerres qui ont secoué la RDC permettrait de prévenir toute résurgence d’activisme.
« Il n’y a pas d’écoles, pas de travail, pas assez de nourriture. C’est pour cette raison que nous nous sommes soulevés », a dit Jean Muzela, un homme de 42 ans qui attend la démobilisation dans un lugubre centre de détention temporaire de Manono. « Il faut que le gouvernement comprenne cela ».
Photo: Stephen Graham/IRIN
Les ruines d’une maison incendiée par les rebelles du mouvement Kata Katanga dans le centre de la province du KatangaLUBUMBASHI, 17 février 2014 (IRIN) -
La Mission des Nations Unies en République démocratique du Congo (RDC) prévoit de déployer des troupes supplémentaires dans la province méridionale du Katanga, a dit à IRIN le haut responsable de la Mission.
L’objectif est de répondre à la crise humanitaire qui affecte la région, alors même que les forces de maintien de la paix se heurtent à des groupes difficiles à appréhender le long des frontières avec l’Ouganda et le Rwanda.
Les autorités de la RDC et les groupes de la société civile ont appelé les Nations Unies à intervenir plus énergiquement au Katanga, où des groupes armés revendiquant la sécession de la province ont brûlé des dizaines villages et affronté les forces gouvernementales. Jusqu’à 400 000 personnes ont fui leur domicile.
La stabilisation du Katanga est cruciale pour le pays en raison des importantes ressources naturelles, notamment minérales, dont elle dispose : l’essentiel du budget national provient des revenus de l’exploitation minière et de l’exportation des minéraux du Katanga, comme le cuivre et le coltan.
Compte tenu de l’importance du Katanga, toute intervention extérieure serait sensible d’un point de vue politique.
Martin Kobler, chef de la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO), a indiqué que les commandants de la Mission réfléchissaient à l’envoi de soldats pour appuyer les 450 Béninois actuellement stationnés au Katanga.
Il a indiqué que les troupes supplémentaires permettraient à la MONUSCO d’escorter les convois chargés d’acheminer l’aide humanitaire.
« Je suis fermement convaincu que nous devons renforcer notre présence militaire là-bas pour donner de l’espoir aux populations et, dans la mesure du possible, prévenir des évènements tels que les incendies de villages », a dit aux journalistes d’IRIN M. Kobler, lors d’un entretien téléphonique en date du 10 février. « Nous allons le faire, car notre présence sur place est impérative ».
Il a toutefois prévenu qu’ils ne seraient pas en mesure de prévenir tous les actes de violence, ajoutant qu’il revenait au gouvernement de la RDC de mettre fin à la rébellion, y compris en apportant une réponse aux revendications sociales portant sur le sous-développement, et au différend entre le Katanga et les autorités centrales concernant le partage des richesses de la région.
« Nous ne sommes pas là pour résoudre les problèmes. Le gouvernement doit résoudre les problèmes, et nous pouvons aider le gouvernement à le faire ».
La crise du Katanga arrive au mauvais moment pour la mission des Nations Unies. Les Nations Unies font pression sur le gouvernement et les bailleurs de fonds internationaux pour qu’ils développent rapidement un programme de démobilisation des rebelles vaincus du mouvement M23, alors que les soldats de la MONUSCO et les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) affrontent deux mouvements rebelles dans l’est du pays.
Les raisons de la violence
Depuis octobre, des petits groupes armés de fusils d’assaut AK 47, d’arcs et de flèches ont incendié des dizaines de villages situés dans une zone pauvre du centre du Katanga, surnommée le « triangle de la mort ». Il s’agit de la phase la plus récente et la plus meurtrière du soulèvement qui dure depuis deux ans.
D’après un rapport récemment rendu public par un groupe d’experts nommés par le Conseil de sécurité des Nations Unies, les violences dans le triangle sont l’œuvre des Kata Katanga (« couper le Katanga » en Swahili), un réseau peu structuré de groupes sécessionnistes.
Le rapport a identifié le commandant militaire de Kata Katanga comme étant Kyungu Mutanga, un chef rebelle plus connu sous le nom de Gédéon, qui s’est échappé de prison en 2011. Il avait été condamné à mort pour des actes de terreur commis contre des populations civiles de la région en 2009.
Les violences qui se sont produites autour des villes de Manono, Mitwaba et Pweto – les trois sommets du célèbre triangle – ont suivi un schéma tristement banal.
Les habitants et les groupes de défense des droits de l’homme évoquent les meurtres et actes de torture commis par les rebelles, et les extorsions et mauvais traitements perpétrés par les FARDC.
Comme lors du cycle précédent de violences, les rebelles ont incendié des villages et ils auraient forcé des enfants à rejoindre leurs rangs.
Des responsables et des travailleurs humanitaires présents dans la région ont dit que, dans certaines zones, les violences sont venues s’ajouter aux querelles politiques locales et aux efforts déployés pour contrôler les activités minières lucratives.
Bon nombre de chefs traditionnels ont été tués ou ont pris la fuite. Les tensions ont aussi dégénéré en affrontements meurtriers entre les Bantous et les Pygmées.
Appels à l’action
Moise Katumbi, le gouverneur de la province du Katanga, avait appelé la MONUSCO à ne pas simplement permettre l’acheminement de l’aide humanitaire.
« Les gens se focalisent sur l’est du Congo et ils oublient le Katanga », a dit aux journalistes d’IRIN M. Katumbi lors d’un entretien réalisé à la fin du mois de janvier. « Nous avons besoin que cette intervention [de la MONUSCO] ait lieu […] Ils peuvent anéantir ces petits groupes en deux mois ».
Justicia, un groupe de défense des droits de l’homme, a également exhorté la MONUSCO à intervenir.
Dans une lettre ouverte adressée à M. Kobler et au président de la RDC Joseph Kabila, l’organisation a indiqué que des activistes avaient même commencé à menacer Lubumbashi, la capitale provinciale et le siège principal des entreprises étrangères de l’industrie minière en RDC.
En mars 2013, les habitants de Lubumbashi ont été choqués de voir quelque 300 membres des Kata Katanga entrer dans la ville, sans rencontrer d’opposition. Les forces de sécurité ont ouvert le feu après que les manifestants ont descendu le drapeau de la RDC qui flottait sur une place du centre-ville et hissé le drapeau de l’éphémère État du Katanga, né après l’indépendance du Congo en 1960.
Des dizaines de personnes auraient été tuées ou blessées.
La ville a de nouveau été secouée en décembre : des heurts auraient éclaté entre l’armée et des partisans de Paul Joseph Mukungubila, candidat malheureux à l’élection présidentielle et fervent opposant de M. Kabila, peu de temps après que des heurts similaires ont éclaté à Kinshasa, donnant lieu à des rumeurs de tentative de coup d’État.
« Insuffisant »
M. Kobler a dit que la MONUSCO examinait la possibilité de déployer de nouvelles troupes dans plusieurs zones, notamment à Pweto et à Kalemie, une ville située dans le nord du pays.
Il n’a donné ni chiffres ni calendrier, mais il a indiqué que ces forces ne pourraient prévenir le genre de raids éclair qui ont secoué la zone isolée du « triangle ».
Photo: Stephen Graham/IRIN
Des combattants démobilisés du mouvement Kata Katanga dans un centre de détention délabré de Manono, une ville de la RDC
Les FARDC n’avaient qu’un bataillon dans la région, a-t-il ajouté : « Très loin d’être suffisant ».
De plus, il a indiqué qu’il revenait aux autorités congolaises de résoudre les « problèmes politiques » liés à la rébellion. Il a fait allusion aux allégations selon lesquelles des militants auraient été soutenus en sous-main par des dirigeants provinciaux et nationaux sur fond d’épreuve de force au sein de l’élite politique du pays.
Les incidents de décembre se sont produits suite à la nomination d’un nouveau chef de la Police nationale après l’éviction de son prédécesseur, John Numbi. Membre éminent du cercle rapproché de M. Kabila, il avait été suspendu de ses fonctions en 2010 après la mort d’un célèbre militant des droits de l’homme.
Le rapport des experts des Nations Unies accuse M. Numbi d’avoir fourni des armes aux membres des Kata Katanga et d’avoir permis aux miliciens d’utiliser sa ferme des environs de Lubumbashi comme base d’opérations, comme la marche sur la ville en mars.
M. Numbi a démenti avoir des liens avec les Kata Katanga ou M. Mukungubila. Les soldats de l’armée ont effectué un raid sur la propriété de M. Numbi en janvier et plusieurs suspects auraient été placés en détention.
M. Kobler a esquivé les questions sur la manœuvre politique, mais il a dit que la lutte contre la pauvreté et la distribution inégale des richesses dans la province ainsi que l’amélioration des relations entre Lubumbashi et Kinshasa permettraient de saper la rébellion.
Les dirigeants provinciaux demandent au gouvernement central d’octroyer 40 pour cent du revenu national généré dans la province au Katanga, conformément à la Constitution.
Pas de solution à l’horizon
À plus court terme, les autorités ont tenté d’affaiblir les Kata Katanga en attirant les combattants à coup d’allocations de démobilisation ou de promesses d’intégration au sein des forces de sécurité de la RDC.
En novembre, un haut commandant rebelle et 400 de ses soldats se sont rendus. Depuis, plusieurs centaines de défections auraient été enregistrées. Mais la spirale de la violence s’est accélérée.
M. Katumbi, gouverneur de la province du Katanga, a dit que les dirigeants rebelles, y compris Gédéon, devraient comparaître devant la Cour pénale internationale pour des crimes tels que le recrutement d’enfants soldats afin de briser le cycle de la violence en RDC.
Pour d’autres, la priorité était de convaincre les Kata Katanga d’abandonner le combat.
« Il faut d’abord rétablir la paix. Ensuite, nous pourrons essayer de trouver qui a fait quoi et qui mérite d’être présenté devant la justice », a dit Francis Kazembe, administrateur de la ville de Manono et de ses environs.
Le gouvernement a dit qu’il serait intransigeant envers les opposants, soulevant la possibilité d’une éventuelle offensive militaire.
Les responsables locaux et les travailleurs humanitaires craignent que l’armée ait des difficultés à faire la distinction entre les rebelles et les civils et que des innocents ne soient tués. En tout cas, personne ne croit vraiment qu’une solution soit en vue.
Si les dirigeants rebelles disent poursuivre des objectifs politiques ambitieux, d’anciens combattants soulignent que trouver une solution à la pauvreté dans une région qui ne s’est pas remise des guerres qui ont secoué la RDC permettrait de prévenir toute résurgence d’activisme.
« Il n’y a pas d’écoles, pas de travail, pas assez de nourriture. C’est pour cette raison que nous nous sommes soulevés », a dit Jean Muzela, un homme de 42 ans qui attend la démobilisation dans un lugubre centre de détention temporaire de Manono. « Il faut que le gouvernement comprenne cela ».
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire