vendredi 28 février 2014

L’infiltration des étrangers dans les institutions nationales congolaises comme objectif ultime des négociations de Kampala avec le M 23

Vendredi 28 février 2014


Les raisons pour lesquelles les M 23 ne devraient pas être intégrés dans les institutions nationales de la République démocratique du Congo peuvent être décrites comme juridiquement fondées et irréfutables, scientifiquement convaincantes, philosophiquement rationnelles et moralement justifiables.

Un illustre homme d’État américain a dit qu’«on peut tromper une partie du peuple tout le temps et tout le peuple une partie du temps, mais on ne peut pas tromper tout le peuple tout le temps» (Abraham Lincoln). 


Le jeu de Kinshasa par rapport à sa responsabilité dans les souffrances indicibles qui sont infligées à la population de la partie Est du pays a trop duré. Non content d’avoir transformé l’Est du pays en ville fantôme, Kinshasa cherche des prétextes pour poursuivre son appui à l’immigration clandestine à l’Est du pays et sa politique d’intégration d’éléments étrangers dans les institutions nationales de la République démocratique du Congo amorcée en 1996 au moment où Kigali a recruté Laurent-Désiré Kabila pour maquiller en rébellion son projet d’envahir le Congo.

En effet, conscient que l’agression du Congo constituerait une violation du droit international et soulèverait un tollé général, Museveni a proposé à Kagamé de recruter quelques hommes de paille congolais afin de maquiller la présence du Rwanda : «Go look for Congolese rebels (…) who could act as a fig leaf for Rwandan involvemnt.He (Museveni) introduced him to a veteran Congolese rebel leader based out of Dar es Salaam, Tanzania’s business capital on the Indian Ocean, whom he had met in the 1980s, a talkative and corpulent man called Laurent Kabila» (Jason K. STEARNS,Dancing in the Glory of Monsters. The collapse of the Congo and the Great War of Africa, Public Affairs, New York, 2012, p. 53).

Museveni avait convaincu Kagamé de «not to act brashly» (Jason K. STEARNS,Dancing in the Glory of Monsters. The collapse of the Congo and the Great War of Africa, Public Affairs, New York, 2012, p. 53) et surtout de prendre des précautions nécessaires pour avoir des appuis des États puissants comme les États-Unis, la Grande-Bretagne ou l’Afrique du Sud avant de porter atteinte à la souveraineté du Congo-Zaïre (Jason K. STEARNS, Dancing in the Glory of Monsters. The collapse of the Congo and the Great War of Africa, Public Affairs, New York, 2012, p. 53).

Par ailleurs, il ne faudrait pas oublier que Museveni avait également joué un rôle décisif dans la planification de l’assassinat de l’ancien Président rwandais, Juvénal Habyarimana. C’est lui qui avait attiré ce dernier dans une réunion improvisée qu’il avait convoquée à Arusha. 


Et si le Président Mobutu y avait échappé, c’était grâce à l’aide des services secrets de pays amis au Congo (Charles Onana, Les Secrets du génocide rwandais: enquête sur les mystères d'un président (avec Déo Mushayidi), Éditions Duboiris, 2002).

Enfin, Museveni est le parrain des dirigeants du FPR au pouvoir à Kigali qui, lors de leur exil en ougandais, l’ont aidé à prendre le pouvoir à Kampala en chassant Obote. 


Cordialement détestés par les Ougandais à cause de nombreux abus dont ils s’étaient rendus coupables, les réfugiés rwandais de l’Ouganda deviendront rapidement encombrants pour Museveni qui, pour se débarrasser d’eux, a accepté d’être le pont par lequel devaient passer armes et munitions qui les aideraient à prendre le pouvoir au Rwanda et à envahir l’Est du Congo comme le mentionne le chercheur américain cité plus haut. 

Le génocide rwandais fait partie des effets collatéraux du plan visant à prendre le pouvoir au Rwanda par l’élimination physique du Président Juvénal Habyarimana, le FPR ne pouvant gagner les élections à cause de sa minorité numérique par rapport à l’ethnie majoritaire (Jean KAMBANDA, La planification du génocide des Tutsi et des Hutu par Paul Kagamé, Document, TPIR, Arusha, 1er novembre 2011, p. 7).

Dans le texte des mandats d’arrêt internationaux que le juge Jean-Louis Bruguière avait décernés contre les présumés auteurs de l’attentat contre l’avion de Juvénal Habyarimana, il est fait mention de l’itinéraire qu’avait suivi les missiles dont s’étaient servis les tireurs pour abattre ledit avion et du pays où ces tireurs avaient reçu la formation pour apprendre à les manipuler. 


Il suffit de lire le texte de mandats d’arrêt en question pour s’en convaincre. Et la crédibilité dont jouissent le juge Bruguière et la justice française nous permettent de faire foi à la preuve rassemblée dans ce document de justice.

En ce qui concerne les objectifs qui ont motivé la création du FPR dont certains dirigeants congolais sont et/ou étaient membres, voici ce qu’écrit la justice espagnole :

« A partir de cette plateforme, et avec l’appui initial militaire, logistique et financier du gouvernement de l’Ouganda, un nombre important d’extrémistes rwandais Tutsi basés en Ouganda ont fondé le Front Patriotique Rwandais (F.P.R.), et ce afin d’atteindre trois objectifs : éliminer le plus grand nombre de personnes de l’ethnie Hutu, principalement dans son pays d’origine; prendre le pouvoir par la force, constituer une alliance stratégique de l’ethnie Tutsi, en collaboration d’autres alliés occidentaux, pour terroriser en premier lieu la population du Rwanda, puis ultérieurement toutes les populations de la région des Grands Lacs, afin d’élargir son aire de puissance, de contrôle et d’influence, et d’envahir la région du Zaïre pour s’approprier ses richesses naturelles. 


De cette manière s’est constitué un groupe à structure politico-militaire, constitué par un appareil militaire sous le nom d’Armée Patriotique Rwandaise (A.P.R.), et par un bras politique sous le sigle du Front Patriotique Rwandais (F.P.R.) ».

Museveni n’a donc pas la neutralité requise pour assurer la médiation entre la RDC et le Rwanda : le M 23 étant constitué de soldats ougandais et rwandais. 


Par ailleurs, les pays de vieille tradition démocratique qui considèrent Museveni comme une personne fréquentable ne le feraient pas chez eux compte tenu de la gravité de crimes que ce chef d’État a commis. Curieusement, nos Excellences Messieurs les Ambassadeurs et autres diplomates en charge de la crise du M 23 n’ont pas trouvé mieux que Museveni comme médiateur.

Que ces pays ne le fassent pas pour leurs intérêts, cela se comprend tant que leurs électeurs n’ont jamais été, de loin ou de près, victimes de crimes de Museveni ou de Kagamé. 


Mais grand est notre étonnement lorsque les dirigeants congolais acceptent un tel Museveni comme médiateur dans la crise créée par la plus récente invasion du Congo par les Rwandais et les Ougandais. 

De deux choses, l’une : ou bien, les dirigeants congolais au pouvoir à Kinshasa sont eux aussi, à la solde des intérêts étrangers (belges, américains, britanniques, etc.) et donc des traitres passibles de crimes de trahison, ou bien, ils sont tout simplement incompétents. 

Les preuves que nous avons rassemblées dans ce texte font pencher la balance du côté de la première hypothèse en même temps qu’elles n’excluent pas la seconde. Lorsqu’un homme d’État place les intérêts étrangers au-dessus des intérêts nationaux, il est, sur le plan politique, incompétent.

Il faudrait donc s’interroger sur les vraies raisons pour lesquelles les autorités congolaises cherchent à poursuivre les négociations avec un Mouvement rebelle qui a pourtant été défait par les Forces armées congolaises. 


Jamais pareil cas de figure n’a été vu dans l’histoire de l’humanité. C’est pour cette raison qu’il constitue un casus belli qui sollicite l’intérêt de la réflexion scientifique.

Notre hypothèse est que l’AFDL dont les dirigeants actuels au pouvoir à Kinshasa sont des rejetons n’a jamais coupé le cordon ombilical qui le lie aux pays étrangers dont il le cheval de Troie. 


D’autant plus que les études scientifiques actuellement disponibles concluent que certains dirigeants congolais ont été membres du Front patriotique rwandais et qu’il n’y a à ce jour aucune preuve qu’ils ont rompu tout lien avec ce mouvement (Patrick MBEKO, Le Canada dans les guerres en Afrique centrale. Génocides& Pillage des ressources minières du Congo par le Rwanda interposé, Le Nègre éditeur, Montréal, 2012).

D’aucuns affirment que les dirigeants au pouvoir à Kinshasa auraient été mis en garde contre toute évocation de la pensée de Laurent-Désiré Kabila dans leurs discours. 


Les faits semblent leur donner raison. Les successeurs de Laurent-Désiré Kabila ne l’ont presque jamais cité dans leurs discours officiels. De peur d’énerver les parrains…

Il est donc clair que les négociations de Kampala avec le M 23 ne servent pas les intérêts la RDC, loin s’en faut. C’est ce que nous tentons de démontrer dans les lignes qui suivent. 


En nous appuyant sur diverses sources indépendantes, nous démontrons pourquoi et comment les négociations avec le CNDP n’avaient pour unique objectif que d’infiltrer davantage d’étrangers à la solde de Kigali afin d’affaiblir le Congo et de l’empêcher de résister à son «agression permanente», d’après l’expression d’un illustre juriste congolais. 

Parce qu’il est logiquement difficile à comprendre comme un État partie à la Convention de Genève du 28 juillet 1951 sur les réfugiés peut faire appel à un État persécuteur (ici le Rwanda) pour neutraliser ses nationaux qui ont fui ses persécutions en cherchant refuge dans un État tiers. 

En faisant participer le Rwanda dans les opérations conjointes contre les réfugiés hutus qui ont fui le FPR pour se refugier au Congo, les autorités congolaises ont démontré une fois de plus combien elles sont à la solde de Kigali dont elles servent les intérêts, d’après les propos tenus par Kagamé lui-même lors de la publication du rapport sur le M 23 par le Groupe d’experts des Nations Unies sur le Congo, en juin 2012.

Dans une réflexion consacrée à la deuxième guerre d’agression et d’occupation étrangère de 1998 que le Rwanda, « this tiny central African country » (Anjan SUNDARAM, « Our Man in Kigali », August 3, 212, p. 1) a imposée au Congo , avec l’appui des multinationales américaines, belges, britanniques et canadiennes impliquées dans le pillage des ressources minières dont regorge le sous-sol du Congo, le professeur Mutunda Mwembo mettait en garde l’opinion nationale et internationale sur les pseudo-motivations que brandissaient les agresseurs pour justifier le recours à la force contre un État membre des Nations Unies.

Pour lui, la « nécessité sécuriser la frontière-est de l’Ouganda, du Rwanda et du Burundi, de prévenir et d’annihiler les préparatifs des offensives militaires des rebelles hutu et des milices interahamwe, et d’instaurer un pouvoir démocratique en RDC livrée à une nouvelle dictature », tout cela n’est qu’un tissu de mensonges grotesques des membres d’une ethnie africaine qui a érigé la ruse en vertu. 


« Les véritables enjeux de cette guerre, poursuit l’éminent philosophe congolais, n’ont pas tardé à être démasqués malgré le gigantesque maquillage médiatique d’une presse internationale complètement gagnée à la cause des agresseurs. 

La presse et le gouvernement congolais ont inventorié les intérêts réels poursuivis par les gouvernements tutsi de l’Est de la RDC en reprenant les motivations ci-après : la recherche d’une solution au problème de l’exigüité territoriale du Rwanda surtout, par l’occupation des terres fertiles de la RD Congo et, pourquoi pas la fondation d’un immense empire hima-tutsi, l’appropriation des richesses naturelles et minières de la RD Congo, (…), l’exécution d’un plan commandité et financé par les maîtres de ce monde peu enclins à s’accommoder des nationalistes trop têtus en Afrique, et déterminés à faire sauter des têtes pour sauvegarder leur hégémonie et leurs intérêts financiers et stratégiques » (Mwembo MUTUNDA, « La guerre ou la paix ? L’invasion des pays voisins ou la coopération ? La problématique des frontières et le choix des armes du développement en Afrique », dans Alternative, Périodique d’Analyse et Prospective, n 1, janvier 2000, p. 14)

La poursuite des négociations de Kampala avec le M 23 ne s’inscrit-elle pas dans le sillage de l’exécution de ce plan visant à créer un espace vital pour les voisins ?

Nelson Mandela dont nous célébrons la disparition aujourd’hui a dit que «La marche vers la liberté et la justice est irréversible». Il nous faut mener ce combat pour la liberté quels que soient les risques auxquels il nous expose. La liberté n’a pas de prix.

7. Des espions étrangers intégrés dans l’armée congolaise pour l’affaiblir et la rendre incapable de contrer la balkanisation et l’immigration clandestine

« Les seuls espions avoués sont les ambassadeurs »
Giacomo Casanova

Rappelons d’abord que le CNDP représente les intérêts du Rwanda. Comme le fut le RCD-Goma à l’époque de la tentative du renversement de Laurent-Désiré Kabila en 1998 par l’armée rwandaise. 


D’après la littérature disponible, le CNDP a été créé pour constituer une partie de la réserve de forces pendant qu’une partie rentrait au gouvernement sous le masque du RCD. 

Un chercheur écrit, en effet, « Le CNDP avait été créé au début de la transition par le sommet du Rassemblement congolais pour la démocratie / Goma (RCD/ Goma) : le leadership n’avait pas beaucoup de confiance dans le bon déroulement de la transition et des élections et était réticent à livrer l’entièreté de ses effectifs militaires aux forces nationales. 

Laurent Nkunda rejoint l’armée nationale en 2003 avec le grade de colonel et plus tard de général, mais déjà début 2004, il rejette l’autorité de l’État congolais et se replie à Masisi et à Rutshuru (territoires du Nord-Kivu) avec un groupe de militaire du RCD/Goma, dont il prend le commandement. 

Après des confrontations régulières avec les FARDC, Laurent Nkunda, avec, selon ce que plusieurs rapports internationaux ont démontré, le soutien des forces rwandaises, s’est trouvé en octobre 2008 dans la capacité de prendre le contrôle de Goma. Toutefois, les autorités rwandaises lui ont interdit de le faire » [1].

Le 5 décembre 2008, un accord est conclu à Goma entre Kagamé et Kabila dans l’opacité la plus totale. Et en marge des mécanismes constitutionnels en vigueur. Nul n’en connaît à vrai dire le contenu véritable[2]


Mais tout laisse croire que c’est ce jour-là que l’ordre a été donné à Kabila d’intégrer les troupes du CNDP dans les forces armées congolaises. 

Toutefois, il faut reconnaître aux chercheurs congolais le mérite d’avoir été à la ligne de front de ceux qui posaient des vraies questions pendant que les parlementaires se perdaient dans des discussions sur les aspects somme toute marginaux de l’accord dont l’existence n’est étayée par aucun texte : « L’accord de Goma, se demande Marcel Wetshh’Okonda, ne va-t-il pas être à la base de l’infiltration, par des soldats étrangers, des Forces armées de la République démocratique du Congo, infiltration préjudiciable à leur réhabilitation qui peine à se réaliser ? »[3].

Mais est-il que l’intégration en 2009 des troupes du CNDP dans l’armée congolaise est l’exécution d’un ordre dicté à Kabila par Paul Kagamé[4]. Que le langage diplomatique tente de voiler l’ordre sous l’expression « engagement », cela ne change rien aux faits et à la vérité. 


Il suffit de lire ce qu’écrit International Crisis Group pour s’en convaincre : « Conformément à l’engagement pris auprès de Kagamé, Kabila accepte que les officiers du CNDP intègrent les FARDC à des positions influentes de la chaîne de commandement des opérations anti-FDLR. 

Début 2009, 5800 combattants du CNDP (sur 7.000 déclaré) rejoignent les rangs de l’armée nationale»[5]. À quel moment fut pris un tel engagement et de quelle manière cet engagement a-t-il été coulé sous forme juridique ? 

Autant de questions restées sans réponses. Nous pensons que dans un État sérieux, une telle question peut être soulevée et recevoir une réponse en bonne et due forme sans celui qui la pose ne soit accusé d’attenter à la sécurité de l’État !

Quoi qu’il en soit, ce qu’a observé Crisis Group est confirmé non seulement par le Rapport final que le Groupe d’experts sur la RDC avait publié le 12 décembre 2011 mais aussi par le Rapport d’étape que ces experts publieront le 21 juin 2012. 


Les experts notent que « le Groupe a mis en lumière les risques liés aux pouvoirs grandissants et disproportionnés des anciens commandants et unités du CNDP au sein des opérations Amani Leo dirigés par les FARDC dans les Kivus. Jusqu’à la fin de 2011, le général Ntaganda, ancien chef du CNDP, a exercé le commandement de factode toutes les troupes FARDC dans le Nord-Kivu et le Sud-Kivu. 

Il a utilisé ces pouvoirs pour nommer des ex-officiers du CNDP et de la PARECO qui lui étaient fidèles à des postes de haut commandement et a déployé des unités composées majoritairement d’éléments du CNDP dans des zones d’importance stratégique pour garantir sa sécurité et ses intérêts économiques »[6]

Et Kris Berwouts rappelle, à la suite de Camilla Olson et Steve Hege, que « grâce aux Opérations Umoja Wetu et Kimya 2, les unités du CNDP ont gagné l’accès à, et contrôlent des endroits économiquement intéressants »[7].

Cette observation de chercheurs confirme, si besoin est, les objectifs économiques des guerres et rébellions créées de toutes pièces afin de piller les richesses du sol et du sous-sol de la République démocratique du Congo. 


Les prédateurs s’appuient sur des criminels dont le rôle de semer la terreur dans les carrés miniers et de leur assurer la sécurité. L’on comprend ici les bons rapports qu’ils cherchent à promouvoir avec le FPR au pouvoir à Kigali par où ils passent avant de traverser la frontières pour arriver dans les mines de la RDC.

En effet, selon Camilla Olson et Steve Hege, « l’accord (de Goma de 2009 entre le gouvernement congolais et le CNDP) a conduit à l’intégration des unités du CNDP aux FARDC mais les anciens rebelles ont gardé les mêmes chaînes de commande. 


Au sein des FARDC, le CNDP a obtenu la majorité des postes de commande ainsi que des lignes de front lors des déploiements dans le cadre des opérations militaires contre les FDLR. 

Ces opérations ont permis au CNDP de tripler la taille du territoire sous leur contrôle, comprenant des zones minières lucratives dans les territoires de Masisi, Walikale, kalehe et Mwenga. 

Le CNDP a également renforcé sa domination dans des zones agricoles des territoires de Rutshuru et de Masisi, écartant les chefs traditionnels »[8].

Mais là où la ruse devient intolérable et provoque la nausée, c’est lorsque nous apprenons qu’environs 400 des combattant du CNDP intégrés dans l’armée nationale congolaise étaient des Rwandais et que le nouveau président nommé à la tête du CNDP a été recruté au Rwanda : Les médias nationaux et internationaux se sont limités à insister sur les 5 800 combattants du CNDP qui ont rejoint l’Armée congolaise afin d’éclipser une vérité gênante selon laquelle « plus de 450 d’entre eux vont révéler plus tard à la MONUC leur nationalité rwandaise pour être rapatriés dans leur pays » [9], que « les deux personnalités installées successivement au poste de président – Désiré Kamanzi, puis Philippe Gafishi- ont construit leur carrière professionnelle au Rwanda et sont pratiquement inconnues au Kivu »[10] et que « les anciens collaborateurs de Nkunda dénoncent une reprise en main de leur mouvement par Kigali »[11]


Pourquoi ces médias n’ont-ils pas rapporté urbi et orbi que dès le 25 janvier 2009, l’ancien porte-parole du CNDP leur expliquaient déjà comment les « Rwandais les ont trompé(s) »[12].

Il est inacceptable que des mercenaires à la solde de Kagamé puissent dicter des ordres à un National du Congo. Mais il y a plus grave. Au paragraphe 310 de leur rapport, les experts des Nations Unies apportent l’eau au moulin de ceux qui rejettent les résultats des élections du 28 novembre. 


« Le Groupe d’experts a été témoins d’une manipulation des listes électorales orchestrée par un allié du CNDP, Erasto Ntibaturana, dont le fils, Erasto Bahati, fait campagne en faveur du CNDP à Masisi ». 

Plus loin, les experts écrivent : « toutes les personnes interrogées par le Groupe à Bwiza, y compris des citoyens rwandais, ont confirmé qu’elles s’étaient inscrites sur les listes électorales. 

Même si la période d’inscription a pris fin officiellement fin juin, Erasto a informé le Groupe d’experts à la fin du mois de septembre qu’il avait toujours sous clef une trousse de matériel électoral dans un bureau à Mpati, sans doute pour procéder à des inscriptions illégales »[13].

Dans leur récent rapport publié le 21 juin 2012, les experts des Nations Unies donnent davantage de précisions sur le rôle joué par Ntaganda en faveur de l’élection de Joseph Kabila[14]


Le ralliement du CNDP à la Majorité présidentielle et le soutien de Ntaganda à la réélection de Kabila étaient loin d’être désintéressés : « En échange de leur soutien à la campagne présidentielle, les dirigeants du CNDP espéraient accélérer l’application des accords de paix de mars 2009 et obtenir en particulier la nomination de cadres du CNDP au sein du Gouvernement »[15]

Ces attentes s’inscrivent justement dans le sillage des stratégies d’infiltrations progressives d’étrangers à la solde de Kigali dans les institutions nationales congolaises[16] afin d’obtenir, par le jeu des négociations politiques certaines concessions sur des enjeux vitaux pour la Rwanda.

Quant à Charles Onana, il décrit avec finesse tout le sale boulot joué par l’Union européenne pour que les élections de 2006 ne reflètent pas la vérité des urnes. Il suffit de lire son ouvrage intitulé Europe, crimes et censures au Congo. Les documents qui accusent, Paris, Duboiris, 2012, pour ceux blêmir de honte. Mais le problème ne date pas de janvier 2001. Il est bien antérieur.

L’histoire retiendra que la situation tragique que traverse la République démocratique du Congo trouve en partie son origine dans la décision prise par certains États puissants de faire dérailler le processus démocratique amorcé pendant la Conférence Nationale souveraine et d’empêcher le peuple congolais de désigner par des élections libres et démocratiques un leader compétent pour présider aux destinées de leur pays après le départ de Mobutu rongé par le cancer.

Selon le chercheur belge Olivier LANOTTE, les pays de vieille tradition démocratique appréhendaient, après le départ de Mobutu dont les jours étaient comptés à cause du cancer qui le rongeait, l’accession au pouvoir en République démocratique du Congo, d’un leader nationaliste qui sortirait des élections libres et transparentes et qui de ce fait, pourrait non seulement échapper à leur contrôle et manipulations habituelles mais aussi compromettre «la politique de libéralisation du commerce et des investissements prônée par Washington dans un Zaïre qui a toujours sa place dans l’Afrique dite «utile»» (Olivier LANOTTE, Guerres sans frontières en République démocratique du Congo. De Joseph-Désiré Kabila à Joseph Kabila, Bruxelles, Éditions Complexe et GRIP, 2003 p. 37). On voit donc comment on traite ces pays du sud auxquels on prétend apporter aide et démocratie.

Comme l’a écrit le chercheur précité, «La logique de se débarrasser d’un vieuxléopard incapable de jouer son rôle de parrain dans l’Afrique des Grands Lacs devient ainsi de plus en plus manifeste. Il revient à l’Ouganda de Yoweri Museveni d’assumer le rôle de leadership de la région. 


Et ce, d’autant plus que ce dernier représente, aux yeux de Washington, le seul rempart crédible au prosélytisme déstabilisateur du régime islamique de Khartoum en Afrique subsaharienne» (Olivier LANOTTE, Guerres sans frontières en République démocratique du Congo. 

De Joseph-Désiré Kabila à Joseph Kabila, Bruxelles, Éditions Complexe et GRIP, 2003 p. 37). Et qu’à l’aube de l’invasion du Congo, «d’aucuns veulent en finir une fois pour toutes avec un président zaïrois qui apparaît de plus en plus n’être qu’un léopard en papier. 

Une fois Mobutu mis définitivement sur la touche par le cancer qui le ronge, les élections donneraient immanquablement le pouvoir à Étienne Tshisekedi, lequel n’est guère en odeur de sainteté à Washington» (Olivier LANOTTE, Guerres sans frontières en République démocratique du Congo. De Joseph-Désiré Kabila à Joseph Kabila, Bruxelles, Éditions Complexe et GRIP, 2003 p. 37).

Nous observons que la principale préoccupation de ces pays de vieille tradition démocratique qui se battent pour piller les ressources dont regorgent le sol et le sous-sol du Congo consite, en octobre 1996, non pas à consolider le processus démocratique mais à «gérer le remplacement prévisible du Maréchal plutôt que de subir un vide anarchique peu favorable»[17] à Washington (Olivier LANOTTE, Guerres sans frontières en République démocratique du Congo. De Joseph-Désiré Kabila à Joseph Kabila, Bruxelles, Éditions Complexe et GRIP, 2003 p. 37). 


«Gérer le remplacement prévisible du Maréchal» s’est traduit sur le terrain par des obstacles qui étaient délibérément dressés pour empêcher le peuple congolais de se donner des dirigeants de leur choix, en créant des conflits superficiels terriblement meurtriers entre les différents groupes ethniques qui vivaient en parfaite harmonie, en corrompant des leaders politiques auxquelles étaient miroité un avenir radieux pour eux et pour les membres de leurs familles en autant qu’ils acceptent de faire de larges concessions aux multinationales de leurs pays, en poussant ces leaders à contourner les mécanismes constitutionnels d’accession au pouvoir, en vendant des armes aux mouvements rebelles pour transformer en poudrière toute la sous-région des Grands Lacs Africains, en général et la République démocratique du Congo, en particulier.

Si le mot d’ordre consistait à «gérer le remplacement prévisible du Maréchal» et non à promouvoir la démocratie et les élections libres et transparentes, l’on comprend alors pourquoi, depuis 2006, toutes les élections présidentielles en République démocratique du Congo que financent généreusement les pays de vieille tradition démocratique leurs multinationales ont toujours tourné en cauchemar en se terminant par une débâcle sans précédent. 


Les problèmes auxquels est aujourd’hui confronté le peuple congolais participent, en partie, de cette option initiale levée par les États dits puissants peu avant le départ de Mobutu pour que son remplaçant ne puisse jamais provenir du verdict des urnes. 

Les institutions comme les Nations Unies ou l’Union européennes semblent avoir, elles aussi, été mises à contribution comme l’ont démontré les travaux des chercheurs universitaires indépendants (Charles OANANA, Europe, crimes et censures au Congo. Les documents qui accusent, Paris, Duboiris, 2012).

Et la stratégie est très classique : « Au lendemain de l’intronisation de S. Allende, l’agressivité yankee ne désarme pas. L’objectif à atteindre est désormais le renversement de l’Unité Populaire. 


Dès le mois de novembre, un plan de sanctions économiques est à l’étude, ainsi que l’éviction du Chili de l’OEA (Organisation des États américains). Nixon intervient auprès des grandes institutions financières internationales : la Banque Mondiale, la Banque Interaméricaine de développement, l’Export-Import Bank, pour qu’elles cessent d’accorder des crédits au Chili. 

Entre 1971 et 1973, les Nord-Américains dépensent 5 millions de dollars pour déstabiliser le régime de l’Unité Populaire. En 1973, un million de dollars supplémentaires sont débloqués pour éviter qu’elle ne remporte les élections municipales » (Charles LANCHA, Histoire de l’Amérique hispanique de Bolivar à nos jours, Paris L’Harmattan, 2003, p. 453). 

L’instrumentalisation des institutions internationales au profit des États vainqueurs de la Deuxième Guerre mondiale est une pratique aussi vielle que le monde. On ne s’en offusque même plus.

Cinquante ans après l’indépendance de leurs pays, les dirigeants appelés à assumer les plus hautes fonctions politiques et à développer le Congo continuent malheureusement à être fécondés in vitro dans les officines occidentales. 


Le chercheur Charles Onana en donne des détails précis et troublants dans son livre, devenu le bréviaire de l’élite congolaise, intitulé Europe, crimes et censures au Congo. 

Les documents qui accusent. Ce qui s’est passé en 2006 et 2011 est une honte pour tous nos pays de vieille tradition démocratique. Les actes qu’ils ont posés pour faire dérailler le processus démocratique sont en contradiction avec leurs homélies. 

Beaucoup de ceux qui s’empressent pour aller au chevet du Congo qui vont, selon le chercheur Onana, pour leurs intérêts personnels et les intérêts de leurs pays. Jamais pour le bien-être de la population congolaise et pour les droits de l’homme, la démocratie et les élections libres et transparentes. Il ne serait pas étonnant que la République démocratique du Congo ait donné à chacun de ses partenaires plus que ce qu’elle n’a reçu.

En 2006, les choses étaient tellement flagrantes pour la République démocratique du Congo que même l’ancien ministre belge de la défense a qualifié cette force européenne de «force d’occupation» : Il a dit : « Ici, on a commencé par planter le drapeau avant même d’envisager ce qu’on allait faire. […]. S’il n’y avait pas de demande de la part du Congo, cela devient une force d’occupation » (Raf CUSTERS, « Arrière-pensées européennes en République démocratique du Congo », juillet 2006, dans Le Monde diplomatique, n 121, 2011, p. 38).

Ce numéro spécial de Le Monde diplomatique regroupe un certain nombre de travaux des chercheurs de haut vol qui démontrent comment ces «guerres dites humanitaires» ne sont en réalité que des guerres motivées par l’intention de piller les richesses qui se trouvent dans les pays non industrialisés : pétrole, mines, bois, eau, etc. 


Les guerres qui sévissent en République démocratique du Congo depuis bientôt 20 ans sont les guerres des minières et dont le seul et unique objectif est de créer les conditions favorables au pillage des richesses dont regorgent le sol et le sous-sol du pays. 

Les fils de ce pays observent, impuissants, au pillage de leur pays. Pacifiques, ils refusent de recourir aux moyens de violence et de terreur. Mais, le monde ne veut pas les entendre. 

Les Canadiens d’origine congolaise souhaiteraient voir leur pays s’engager contre le pillage du Congo. 

En 2006, la Communauté internationale avait besoin d’un candidat à la tête du Congo qui puisse laisser Paul Kagamé mener à terme son agenda de pillage des richesses du Congo et de tueries des populations congolaises. Il suffit de lire l’ouvrage de Charles Onana pour s’en convaincre.

Depuis l’Accord Global et Inclusif conclu à Sun City, les négociations politiques congolo-congolaises ont toujours servi de tremplin à certains groupes à solde de l’étranger pour se tailler la part de lion dans les attributions de places au sein des institutions nationales. 


Les groupes ethniques majoritaires ne sont pas forcément ceux qui sont le plus représentés dans l’armée, dans les postes le plus importants dans les services secrets ou dans l’administration nationale. 

Le Congo ne doit pas être la reproduction de la situation anormale du Rwanda de Kagamé où le 85% de postes les plus importants au sein de l’armée, du Gouvernement, dans la diplomatie, etc. sont probablement détenus par le groupe ethnique qui représente 14% de la population. 

Le Congo a déjà été exorcisé de cette problématique parce qu’il gère dans une harmonie relative ses 450 ethnies sans qu’il soit besoin de se « génocider » mutuellement comme des sauvages aux instincts indomptables.

Les dirigeants rwandais n’ont pas de plan en matière foncière. Ils n’ont pas de solution à soumettre à leurs électeurs pour résoudre l’équation foncière. Ils tentent de le résoudre par la ruse en incitant les groupes à leur solde d’inscrire les revendications foncières dans les négociations politiques. 


Il n’est donc pas surprenant que les revendications relatives aux terres soient au cœur de l’accord du 23 mars 2009 comme nous le rappellent d’ailleurs les experts des Nations Unies : « A la mi-2011, le CNDP a de nouveau exigé formellement du Gouvernement de la RDC à Kinshasa que soient appliqués les accords de paix signés en mars 2009, en particulier les dispositions relatives aux questions foncières » [18]

Ceci prouve à quel point la question de terres est cruciale pour le Rwanda. L’objectif inavoué du CNDP et du M 23 est d’obtenir du pouvoir congolais des concessions foncières au profit des dirigeants rwandais comme viennent de le démontrer les révélations faisant état de l’appui de Kigali aux mutins du M 23. 

La question foncière au Rwanda est une question de vie ou de mort. Aux yeux des dirigeants du Rwanda, tous les moyens pour la résoudre sont bons.

L’ombre du Rwanda dans le texte de l’accord de Paix entre le Gouvernement et le Congrès National pour la Défense du Peuple (CNDP) est très perceptible. 


Comme nous venions de le mentionner, les différents mouvements rebelles créés par Kigali en vue de déstabiliser le Congo, notamment l’AFDL, le RCD-Goma, le CNDP, le M 23, etc. avaient pour but d’obtenir du pouvoir de Kinshasa, des concessions d’ordre foncier, économique ou politique, en faveur des étrangers à la solde du Rwanda. 

Certaines dispositions de l’accord de paix révèlent l’intention sécessionniste qui habitait l’une des parties. On ne perçoit pas de liens immédiats, dans un accord de paix tel que l’accord de Lusaka, par ex., entre le découpage du territoire national et la restauration de la paix.

L’article 8.2 de l’Accord du 23 mars 2009 est une clause foncière que le CNDP tente d’enrober dans le voile de l’efficacité administrative du territoire. 


L’article 8.2 stipule, en effet, que « se fondant sur la nécessité d’une meilleure prise en compte possible des réalités sociologiques du pays, le CNDP a proposé une (sic) modèle de découpage du territoire national » afin, sans doute, de regrouper certaines composantes de la population congolaise sur une base ethnique dans un pays qui comprend environ 450 groupes ethniques!

En définitive, la nomination d’un criminel à la tête du commandement des Forces armées de la République démocratique du Congo engagées dans la neutralisation des forces démocratiques pour la libération du Rwanda, l’insertion des clauses foncières dans les accords visant la restauration de la paix en RDC, tout cela n’est possible que si les dirigeants au pouvoir à Kigali[19] bénéficient de la complicité tacite ou explicite au sommet de l’État congolais. 


C’est la conclusion logique qui se dégage de la mise en commun des informations que nous avons glanées dans plusieurs études.

On ne peut pas croire que les informations sur les contacts assidus que les dirigeants rwandais ont eus avec les leaders politiques et les hommes d’affaires congolais pour les rallier au M 23 aient échappé aux services secrets congolais et aux services secrets des partenaires de la République démocratique du Congo, notamment la Belgique, les États-Unis ou la France. 


Pourquoi n’en avaient-ils pas informé les autorités congolaises de ces opérations qui s’organisaient en violation de l’embargo sur les armes imposé par le Conseil de sécurité ?

À supposer que les services secrets congolais aient intercepté les échanges. En ont-ils informé la hiérarchie ? Si oui, quelles mesures le Gouvernement congolais a-t-il prises pour démanteler le projet ? Ces questions méritent d’être répondues. 


La section suivante qui démontre comment le sommet du pouvoir congolais est complice dans le rapatriement clandestin d’étrangers pour contribuer à la solution du défi foncier au Rwanda répond en partie aux questions posées.

Les raisons de poursuivre les négociations avec le M 23 sont nombreuses. Mais aucune n’est recevable au prétoire de la raison politique et juridique. Seul un peuple stupide peut continuer à laisser des individus sans foi ni loi détruire le pays pour lequel nos parents ont tout donné, jusqu’à leur vie.

Tiré de notre réflexion sur La Balkanisation du Congo : le dernier virage ?, pp 59-66,

le présent texte, comme les précédents, s’inscrit dans le sillage des efforts des chercheurs congolais visant à déconstruire le discours de mensonges des lobbyistes proches du Front Patriotique Rwandais et de leurs complices congolais en mettant à la disposition du public des informations documentées sur le rôle joué par Kagamé et ses complices non seulement dans les actes commis par l’Armée patriotique rwandaise lors de l’invasion du Congo par le Rwanda, appuyé par l’Ouganda, le Burundi, les États-Unis d’Amérique et la Grande-Bretagne mais aussi dans la tragédie congolaise actuelle.
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Alfred M. Lukhanda
Kongo Libre
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[1] Kris BERWOUTS, L’Ombre des urnes et des armes sur les Grands Lacs. Éléments d’analyse et de réflexions sur la démocratisation en Afrique Centrale après deux années électorales 2010-2011, Bruxelles, Eurac 2012, p. 22.

[2] Marcel WETSH’OKONDA KOSO, « L’accord de Gomma du 5 décembre 2008 relatif à l’Opération conjointe relative au désarmement des « réfugiés » hutus à l’épreuve de la Constitution du 18 février 2006 », p. 3, affiché au site http://www.la-constitution-en-afrique.org/article-27931972.html. Alors que les juristes s’interrogeaient sur la constitutionnalité de l’accord, on se serait attendu à ce que les parlementaires exigent d’en recevoir le texte.

[3] Marcel WETSH’OKONDA KOSO, « L’accord de Gomma du 5 décembre 2008 relatif à l’Opération conjointe relative au désarmement des « réfugiés » hutus à l’épreuve de la Constitution du 18 février 2006 »,http://www.la-constitution-en-afrique.org/article-27931972.html. Alors que les juristes s’interrogeaient sur la constitutionnalité de l’accord, on se serait attendu à ce que les parlementaires exigent d’en recevoir le texte.

[4] D’aucuns parlent de l’Accord de Goma du 5 décembre 2008 dont le contenu n’a jamais été révélé. En privilégiant l’inconstitutionnalité dudit accord, les analystes ont empêché l’opinion de soulever des questions sur le contenu même de l’accord. Notre hypothèse est que les changements qui ont été théâtralisés à travers l’Opération Kimia de janvier 2009 et l’accord du 23 mars 2009 avaient été dictés à Kabila en décembre 2008.

[5] INTERNATIONAL CRISIS GROUP, Congo : Pas de stabilité au Kivu malgré le rapprochement avec le Rwanda, Rapport Afrique N 165, 16 novembre 2010, p. 14.

[6] CONSEIL DE SÉCURITÉ, Rapport d’étape du Groupe d’experts sur la République démocratique, S/2012/348, du 22 juin 2012, paragraphe 66.

[7] Kris BERWOUTS, L’Ombre des urnes et des armes sur les Grands Lacs. Éléments d’analyse et de réflexions sur la démocratisation en Afrique Centrale après deux années électorales 2010-2011, Bruxelles, Eurac 2012, p. 21.

[8] Camilla OLSON et Steve HEGE, « RD Congo : Retours compromis dans les zones instables », rapport duRefugee International, avril 2010, http://www.unhcr.org/refworld/docid/4eca0bb82.html. À la lumière des démarches entreprises par les officiels rwandais auprès des groupes armés actifs à l’Est du Congo pour éliminer physiquement les chefs des FDRL, on peut comprendre que les Opérations conjointes visaient les Hutus réfugiés au Congo. Par ailleurs, l’objectif foncier que le FPR cherche à atteindre par le CNDP interposé apparaît au grand jour dans ce passage des chercheurs du Refugee International.

[9] INTERNATIONAL CRISIS GROUP, Congo : Pas de stabilité au Kivu malgré le rapprochement avec le Rwanda, Rapport Afrique N 165, 16 novembre 2010, p. 14.

[10] INTERNATIONAL CRISIS GROUP, Congo : Pas de stabilité au Kivu malgré le rapprochement avec le Rwanda, Rapport Afrique N 165, 16 novembre 2010, p. 17.

[11] INTERNATIONAL CRISIS GROUP, Congo : Pas de stabilité au Kivu malgré le rapprochement avec le Rwanda, Rapport Afrique N 165, 16 novembre 2010, p. 16-17.

[12] INTERNATIONAL CRISIS GROUP, Congo : Pas de stabilité au Kivu malgré le rapprochement avec le Rwanda, Rapport Afrique N 165, 16 novembre 2010, p. 17.

[13] CONSEIL DE SÉCURITÉ, Rapport final du Groupe d’experts sur la République démocratique, S/2011/738, du 2 décembre 2011, paragraphe 311

[14] CONSEIL DE SÉCURITÉ, Rapport d’étape du Groupe d’experts sur la République démocratique, S/2012/348, du 22 juin 2012, paragraphe 68

[15] CONSEIL DE SÉCURITÉ, Rapport d’étape du Groupe d’experts sur la République démocratique, S/2012/348, du 22 juin 2012, paragraphe 68

[16] Pour infiltrer les institutions nationales de la RDC, les forces armées de la RDC, les services secrets, l’administration, le gouvernement, etc., les membres du FRP au pouvoir à Kigali utilisent la technique dite de « brigades clandestines » qu’ils avaient utilisées entre 1991 et 1994 pour infiltrer aussi bien l’Église du Rwanda que l’armée, les partis politiques et même les Interahamwe. Technique qui leur avait permis de faire porter aux Interhamwe les actes terroristes que les membres du FPR commettaient pour rendre le Rwanda ingouvernable et justifier le coup d’État du 6 avril 1994 qu’ils avaient minutieusement planifié. Tito Rutaremara, un membre important du FPR, ancien Médiateur de la République et ancien, a cité, au cours d’une conférence-débat organisée par le Parti du Travail Belge tenue le 2 mai 1997, « le chiffre de plus de 3500 brigades clandestines du FPR dispersées sur le territoire rwandais ». Les différents accords du gouvernement avec les différents groupes armés créés par Kagamé, par ex. le CNDP, ont permis à ce dernier d’arracher d’importantes concessions au pouvoir de Kigali, notamment l’entrée de ses pions dans les institutions nationales par la grande porte, la participation, en contravention de la Convention de Genève de 1951 sur le statut des réfugiés, de l’armée rwandaise dans la traque contre les hutus que ceux-ci ont fuie pour se réfugier au Congo, les différentes amnisties en faveur des criminels à sa solde et l’infiltration des FARDC et des services secrets congolais à travers les Opérations Kimya 1, Kimya 2, Amani Leo, Umoja Wetu, etc.

[17] Olivier LANOTTE, Guerres sans frontières en République démocratique du Congo. De Joseph-Désiré Kabila à Joseph Kabila, Bruxelles, Éditions Complexe et GRIP, 2003 p. 37

[18] CONSEIL DE SÉCURITÉ, Rapport d’étape du Groupe d’experts sur la République démocratique, S/2012/348, du 22 juin 2012, paragraphe 68

[19] Les données factuelles de l’Affaire des activités armées sur le territoire du Congo (République démocratique du Congo c. Ouganda), CIJ, arrêt, 19 décembre 2005, paragraphes 42-54 laissent peu de doute sur le danger que Kigali représente pour le Congo : « La Cour observe que, lorsque le président Kabila arriva au pouvoir, l’influence de l’Ouganda, et surtout du Rwanda, en RDC devint considérable. Dans ce contexte, il n’est pas inutile de noter que l’armée congolaise comptait dans ses rangs de nombreux officiers rwandais et que le Colonel James Kaberebe, de nationalité rwandaises, était chef d’état-major des FAC (forces armées de la RDC). A partir de la fin du printemps 1998, le président Kabila chercha, pour diverses raisons, à réduire cette influence étrangère; au milieu de l’année 1998, ses relations avec ses anciens alliés s’étaient dégradées. Dans ces circonstances, la présence de troupes rwandaises sur le sol congolais était, en particulier, devenue une source de vive préoccupation pour le Gouvernement de la RDC » (paragraphe 48). La lune de miel actuelle entre Kabila et Kagamé ne peut qu’être très dangereuse pour le Congo.
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