dimanche 9 février 2014

Paix au Kivu : Le Rwanda n'est pas un interlocuteur crédible

08/02/2014

 
Ignace GATA MAVITA WA LUFUTA au Nations Unies 22 février 2013

Le Conseil de sécurité condamne « fermement » tout appui intérieur ou extérieur apporté aux groupes armés opérant dans l’Est de la RDC. 

Pour sa part, l’ambassadeur de la RDC à l’ONU, Ignace Gata Mavita, a déclaré jeudi qu’il ne considère pas le Rwanda comme un interlocuteur crédible pour la paix dans l’Est de la RDC : « Nous voulons la paix et nos voulons dialoguer avec des gens qui sont sincères, qui veulent oublier le passé pour que la région des Grands lacs puisse aller de l’avant, mais pas des gens qui ont d’autres idées derrière la tête et qui veulent maintenir les autres dans les difficultés et dans la guerre parce que cela fait leur bonheur », a-t-il affirmé.

Un an de plus pour le groupe d’experts indépendants sur la RDC. C’est ce qui ressort de la décision du Conseil de sécurité de l’ONU votée le jeudi 30 janvier à l’unanimité. 

Le conseil, en renouvelant le mandat de ces experts, dit « prendre note » de leur dernier rapport et leur exprime son « plein appui ». 

Présenté mardi dernier au Conseil de sécurité des Nations unies, le rapport annuel de ces experts accuse une nouvelle fois le Rwanda et l’Ouganda de coopérer avec l’ancien mouvement rebelle, le M23.

Dans ce rapport, il est aussi fait état d’informations crédibles selon lesquelles des dirigeants de l’ex-rébellion sanctionnés par l’ONU se déplacent librement en Ouganda, continuent de recruter au Rwanda et le M23 serait redevenu actif dans l’Ituri. 

Comme il fallait s’y attendre, l’expérience rendant sage, ces accusations ont été rejetées jeudi par la ministre rwandaise des Affaires étrangères, Louise Mishikiwabo. Ele est allée jusqu’à dénoncer, sur les ondes de la radio française RFI, le caractère « politique » de ce rapport.

KIGALI N’EST PAS UN INTERLOCUTEUR CREDIBLE POUR LA PAIX

Le Conseil de sécurité condamne aussi « fermement » tout appui intérieur ou extérieur apporté aux groupes armés opérant dans l’Est de la RDC. 
 
De son côté, le représentant rwandais aux Nations unies, Eugene Richard Gasana, estime que c’est à la RD Congo de prendre des mesures pour le rapatriement des rebelles M23 actuellement au Rwanda : « On n’est pas là pour déstabiliser le Congo. On n’a aucun intérêt. On a plus de 600 rebelles du M23 au Rwanda depuis l’année passée. Je demande, j’implore qu’on vienne les prendre. Mais, personne ne bouge son petit doigt », a fait savoir le diplomate.
 
CONDAMNATION DES VIOLATIONS DES DROITS DE L’HOMME

Les groupes armés opérant dans la partie Est de la RDC, ainsi que les exactions et les atteintes aux droits de l’homme commises contre la population civile, la Monusco et le personnel humanitaire ont aussi été condamnés par le Conseil de sécurité.. Les forces armées congolaises, les ADF, l’Armée de résistance du Seigneur (LRA) et les divers groupes Maï-Maï sont obligés, au terme de la dernière résolution du Conseil de sécurité de l’ONU, de cesser immédiatement toutes formes de violence et autres activités déstabilisatrices.

La résolution maintient, en outre, une série de sanctions sur les armes, les transactions financières et les déplacements de personnes contre les personnes, entités ou groupes armés sévissant dans l’Est de la RDC jusqu’au 1er février 2015. 

Le Conseil de sécurité exprime sa « profonde préoccupation » devant les accusations notées par les experts de collaboration entre l’armée congolaise et les rebelles rwandais des FDLR. 

Une délégation de la Monusco est arrivée jeudi après-midi en Ouganda pour évaluer le cantonnement des ex-rebelles du M23 qui avaient fui sur son territoire après la défaite militaire en novembre dernier.
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[M.M.] 
© KongoTimes

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