le mardi 4 mars 2014
Alors que la CENI (Commission Electorale Nationale Indépendante) s’emploie à sensibiliser les forces vives de la Nation autour des avantages du «suffrage indirect» pour certains scrutins, dont celui des députés provinciaux, l’Eglise Catholique vient d’y opposer un refus catégorique.
Dans une déclaration rendue publique hier lundi 03 mars 2014, la CENCO (Conférence Episcopale Nationale du Congo) en appelle au respect strict du droit du souverain primaire d’élire ses dirigeants à tous les niveaux.
Les Evêques catholiques pensent que le non respect des prescrits de la Constitution pour les élections des mandataires et gestionnaires des entités de base risque de porter un coup dur à la démocratie congolaise.
A leur avis, des élections libres, démocrtiques et transparentes sont impossibles en RDC si un corps électoral inapproprié se substitue au souverain primaire.
Ci-dessous, l’intégralité du message de la Cenco :
1. Réunis en Comité permanent du 24 au 27 février 2014, les Archevêques et Evêques membres de la Conférence Episcopale Nationale du Congo (CENCO) se sont penchés entre autres sur la situation de notre pays. lls ont rendu grâce à Dieu pour tant d’événements heureux survenus dans notre pays, notamment la tenue des concertations nationales et la mise sur pied d’un Comité de suivi des résolutions issues de ces concertations, l’accalmie observée dans les zones jadis occupées par le M23, les efforts qui se poursuivent pour rétablir la sécurité dans le pays, en particulier dans le Nord et Sud-Kivu ainsi que dans le Katanga.
2. lls ont également examiné les options de la feuille de route du cycle électoral 2013-2016 présentée par la Commission Electorale Nationale lndépendante (CENI) ainsi que sa planification pour la fiabilisation du fichier électoral et la stabilisation des cartographies opérationnelles.
3. Considérant que le cycle électoral en cours constitue un enjeu fondamental et décisif pour la construction d’un Congo réellement démocratique, apaisé et porteur des nouvelles possibilités de développement et, préoccupés par le dépassement du mandat des députés provinciaux et des sénateurs ainsi que par le dysfonctionnement institutionnel et la crise de légitimité dans les entités territoriales et urbaines de bases.
4. Les Evêques recommandent l’apurement des arriérés électoraux comme gage de l’assise de la démocratie et du renforcement de la cohésion nationale
5. Ils demandent à cet effet, la tenue des élections provinciales au premier trimestre 2015 afin de mettre en place des institutions légitimes.
6. Ils recommandent que les opérations de fiabilisation du fichier électoral en cours et la stabilisation des cartographies opérationnelles s’effectuent de manière transparente et consensuelle afin de rassurer tout le peuple congolais.
7. Il estiment que l’’hypothèse des élections des Conseillers urbains, bourgmestres, Chefs des secteurs, Maires ainsi que des Députés provinciaux au suffrage indirect est de nature à compromettre le processus de consolidation de notre jeune démocratie. Car, le Souverain primaire se verrait ainsi mis en marge du processus de désignation de ses gouvernants et son droit de participer directement à la vie publique s’amenuiserait. Dans l’hypothèse d’un suffrage indirect, la crainte de manipulation et de corruption des électeurs est beaucoup plus grande.
8. Ainsi, conformément aux prescrits de la Constitution en son article 197, les Evêques demandent avec empressement que les élections au niveau provincial tout comme les élections municipales, urbaines et locales soient au suffrage universel direct, afin de promouvoir la démocratie à la base en renforçant le contrôle du peuple sur ses représentants.
9. Tenant compte du coût que ces élections entraînent, les Evêques estiment qu’il est avantageux de coupler les élections provinciales et locales. Dans la perspective de garantir la souveraineté de notre Etat, le Gouvernement de la République devrait prévoir, dans son budget, les dépenses inhérentes à ces élections avant de compter sur l’appui financier de ses partenaires traditionnels.
10. Les Evêques en appellent à la volonté politique de nos gouvernants et à la mobilisation de toute la population congolaise pour que le processus électoral se passe dans la paix et la vérité, dans la transparence et le respect des délais constitutionnels.
11. Afin de garantir la réussite totale du processus électoral en cours, les Evêques invitent la communauté internationale, en particulier la Monusco, à s’impliquer davantage dans l’appui financier et logistique de prochaines élections.
12. L’Eglise catholique, fidèle à sa mission évangélisatrice, accompagnera par la prière, la formation à l’éducation civique ce processus électoral dont dépend l’avenir de la nation congolaise.
13. En cette année du cinquantenaire du martyre de la Bienheureuse Anuarite, les Evêques élèvent leurs prières au Dieu Tout-puissant pour que les prochaines élections consolident notre démocratie et inscrivent notre pays dans le registre des nations respectables et dignes.
Fait à Kinshasa, le 28 février 2014
Pour les Evêques membres du Comité permanent de la CENCO
Abbé Léonard Santedi
Secrétaire Général de la CENCO
Alors que la CENI (Commission Electorale Nationale Indépendante) s’emploie à sensibiliser les forces vives de la Nation autour des avantages du «suffrage indirect» pour certains scrutins, dont celui des députés provinciaux, l’Eglise Catholique vient d’y opposer un refus catégorique.
Dans une déclaration rendue publique hier lundi 03 mars 2014, la CENCO (Conférence Episcopale Nationale du Congo) en appelle au respect strict du droit du souverain primaire d’élire ses dirigeants à tous les niveaux.
Les Evêques catholiques pensent que le non respect des prescrits de la Constitution pour les élections des mandataires et gestionnaires des entités de base risque de porter un coup dur à la démocratie congolaise.
A leur avis, des élections libres, démocrtiques et transparentes sont impossibles en RDC si un corps électoral inapproprié se substitue au souverain primaire.
Ci-dessous, l’intégralité du message de la Cenco :
1. Réunis en Comité permanent du 24 au 27 février 2014, les Archevêques et Evêques membres de la Conférence Episcopale Nationale du Congo (CENCO) se sont penchés entre autres sur la situation de notre pays. lls ont rendu grâce à Dieu pour tant d’événements heureux survenus dans notre pays, notamment la tenue des concertations nationales et la mise sur pied d’un Comité de suivi des résolutions issues de ces concertations, l’accalmie observée dans les zones jadis occupées par le M23, les efforts qui se poursuivent pour rétablir la sécurité dans le pays, en particulier dans le Nord et Sud-Kivu ainsi que dans le Katanga.
2. lls ont également examiné les options de la feuille de route du cycle électoral 2013-2016 présentée par la Commission Electorale Nationale lndépendante (CENI) ainsi que sa planification pour la fiabilisation du fichier électoral et la stabilisation des cartographies opérationnelles.
3. Considérant que le cycle électoral en cours constitue un enjeu fondamental et décisif pour la construction d’un Congo réellement démocratique, apaisé et porteur des nouvelles possibilités de développement et, préoccupés par le dépassement du mandat des députés provinciaux et des sénateurs ainsi que par le dysfonctionnement institutionnel et la crise de légitimité dans les entités territoriales et urbaines de bases.
4. Les Evêques recommandent l’apurement des arriérés électoraux comme gage de l’assise de la démocratie et du renforcement de la cohésion nationale
5. Ils demandent à cet effet, la tenue des élections provinciales au premier trimestre 2015 afin de mettre en place des institutions légitimes.
6. Ils recommandent que les opérations de fiabilisation du fichier électoral en cours et la stabilisation des cartographies opérationnelles s’effectuent de manière transparente et consensuelle afin de rassurer tout le peuple congolais.
7. Il estiment que l’’hypothèse des élections des Conseillers urbains, bourgmestres, Chefs des secteurs, Maires ainsi que des Députés provinciaux au suffrage indirect est de nature à compromettre le processus de consolidation de notre jeune démocratie. Car, le Souverain primaire se verrait ainsi mis en marge du processus de désignation de ses gouvernants et son droit de participer directement à la vie publique s’amenuiserait. Dans l’hypothèse d’un suffrage indirect, la crainte de manipulation et de corruption des électeurs est beaucoup plus grande.
8. Ainsi, conformément aux prescrits de la Constitution en son article 197, les Evêques demandent avec empressement que les élections au niveau provincial tout comme les élections municipales, urbaines et locales soient au suffrage universel direct, afin de promouvoir la démocratie à la base en renforçant le contrôle du peuple sur ses représentants.
9. Tenant compte du coût que ces élections entraînent, les Evêques estiment qu’il est avantageux de coupler les élections provinciales et locales. Dans la perspective de garantir la souveraineté de notre Etat, le Gouvernement de la République devrait prévoir, dans son budget, les dépenses inhérentes à ces élections avant de compter sur l’appui financier de ses partenaires traditionnels.
10. Les Evêques en appellent à la volonté politique de nos gouvernants et à la mobilisation de toute la population congolaise pour que le processus électoral se passe dans la paix et la vérité, dans la transparence et le respect des délais constitutionnels.
11. Afin de garantir la réussite totale du processus électoral en cours, les Evêques invitent la communauté internationale, en particulier la Monusco, à s’impliquer davantage dans l’appui financier et logistique de prochaines élections.
12. L’Eglise catholique, fidèle à sa mission évangélisatrice, accompagnera par la prière, la formation à l’éducation civique ce processus électoral dont dépend l’avenir de la nation congolaise.
13. En cette année du cinquantenaire du martyre de la Bienheureuse Anuarite, les Evêques élèvent leurs prières au Dieu Tout-puissant pour que les prochaines élections consolident notre démocratie et inscrivent notre pays dans le registre des nations respectables et dignes.
Fait à Kinshasa, le 28 février 2014
Pour les Evêques membres du Comité permanent de la CENCO
Abbé Léonard Santedi
Secrétaire Général de la CENCO
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