L'armée égyptienne affirme avoir inventé un appareil pour guérir les personnes porters du virus de l'hépatite C et du sida. ( Virus VIH en illustration)AFP
Les forces armées égyptiennes disent avoir mis au point la toute première machine au monde capable de traiter le sida et l'hépatite C. Dix jours après cette annonce, la Toile égyptienne n'en finit pas de s'émouvoir. Exploit pour les uns, scandale pour les autres, la polémique fait rage.
L’appareil a été dévoilé le 23 février lors d’une conférence au département du génie militaire à laquelle assistaient le président par intérim Adly Mansour et le ministre de la Défense, le maréchal Abdel Fattah al-Sissi.
Nom de l’appareil ressemblant à celui de la dialyse : CC pour Complete Cure (guérison ou cure complète).
L’inventeur de l’appareil est le général docteur Ibrahim Abdel Atty qui explique que l’appareil détruit les virus de l’hépatite C et du sida grâce à une combinaison d’ondes électromagnétiques et de rayons ultraviolets.
Mais les déclarations les plus fracassantes sont réservées par l’inventeur aux télévisions publiques et privées.
Selon Abdel Atty, le secret de son appareil est comparable au secret de la construction des pyramides, et les virus une fois traités, sont si « inoffensifs qu’il peut les donner à manger au patient dans de la kofta », une brochette de viande hachée de mouton grillée.
Les réseaux sociaux bouillonnent
Sur internet, l'affaire est mentionnée avec un énorme «Lol» (éclat de rire) ou «Mdr» (mort de rire). Facebook grouille de photomontages et de dessins sarcastiques.
« L’armée vous guérira en vous embrochant », « Décret présidentiel nommant le général Abdel Atty grand chef de la brochette de Kofta ».
Même Mohamed el-Baradei, vice-président démissionnaire et grand opposant aux régimes des présidents Moubarak et du Frère musulman Mohamed Morsi ne peut s’empêcher de tweeter : « Si vous voulez construire une maison adressez-vous à un ingénieur, si vous voulez vous soigner adressez-vous à un docteur, mais si vous voulez manger adressez-vous à l’armée, elle fait une excellente Kofta ».
Adversaires et partisans d'al-Sissi mobilisés
L’affaire a pris une dimension politique avec un affrontement sur le net des adversaires et des partisans du maréchal al-Sissi, ministre de la Défense et potentiel candidat à la présidence de la République.
Les anti-militaires n’ont pas manqué de rappeler que le diminutif de l’appareil miracle guérissant du sida est CC pour Complete Cure. Or le C se prononce «si» en anglais.
Deux C donnent donc «sissi» du nom du maréchal que ses partisans et ses adversaires symbolisent sur les graffitis par deux C.
Les médias sociaux reprennent des déclarations du conseiller scientifique de la présidence Essam Heggy qui qualifie « l’invention » de scandale.
Ils reprennent aussi un programme télévisé qui affirme que le général docteur Abdel Atty n’est ni général ni docteur. Il est en réalité général honoris causa et son doctorat n’est pas en médecine, mais en chimie.
Mieux, Abdel Atty apparaissait dans un programme sur une chaîne religieuse dans un programme de guérison par le Coran et commercialisait des herbes censées guérir l’hépatite C.
Les pro-militaires répondent en accusant les détracteurs de l’invention d’être eux-mêmes des virus du sida et de l’hépatite C dont il faut débarrasser la société et soulignent que l’invention a été homologuée.
En attendant, les malades, surtout ceux atteints de l’hépatite C, qui se comptent par millions en Egypte, espèrent que l’information s’avérera vraie.
Reportage diffusé par l’institut Memri (The Middle East Media Research Institute)vantant les mérites de l'invention
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