samedi 12 avril 2014

Ces baobabs qui s’écroulent sans laisser des traces

vendredi 11 avril 2014

Un monument de l’indépendance de la République démocratique du Congo est tombé. 


Justin-Marie Bomboko s’est éteint hier à 14 heures à Bruxelles. Ville où il a gravé son nom en lettres d’or aux côtés de Joseph Kasa-Vubu, Patrice-Emery Lumumba et bien d’autres pionniers de l’indépendance qui sont allés réclamer la souveraineté nationale de l’ex-colonie belge en 1960.}

Un Justin-Marie Bomboko qui meurt, c’est un baobab de l’histoire du Congo qui s’écroule. "Un vieillard qui meurt est une bibliothèque qui brûle", pourrions-nous aussi dire en paraphrasant l’écrivain Hampate Bâ. 

Véritable bibliothèque, ce patriarche, qui a longtemps évolué dans la diplomatie congolaise, connaissait bien les arcanes du pouvoir et les soubresauts des périodes tumultueuses de l’histoire politique du Congo. 

Loin d’être néophyte, Justin-Marie Bomboko connaissait bien les jeux des coulisses. Les enjeux planétaires qui ont dicté et dictent jusqu’alors la politique des décideurs du monde.

Gardien du temple, riche en expériences, ce pionnier de l’indépendance s’est rétracté dans sa demeure après la chute du régime Mobutu. 

Après une brève sortie lors du Dialogue inter congolais en Afrique du Sud, il s’est de nouveau recroquevillé dans sa résidence, où à peine quelques journalistes ont eu l’opportunité de le rencontrer et de l’interroger sur l’histoire.

Et quand survient la mort de ce monument, les analystes tout comme les archivistes sont au désarroi. Nombreux regrettent d’être restés sur leur soif. 

La bibliothèque est partie sans révéler tous ses secrets. A moins que ses descendants ou ses disciples aient recueilli son savoir qu’ils vulgariseront au moment opportun.

Bomboko parti, d’autres témoins de l’histoire congolaise vivent encore, mais ils ne se donnent pas la peine de graver leur mémoire par écrit. La tradition orale continue à avoir de l’emprise sur la tradition écrite dans nos sociétés africaines.

Par ailleurs, on aurait bien voulu que la RDC s’inspirât du modèle britannique ou sud-africain où des sages, des notables, dépositaires de la tradition, des coutumes locales, se retrouvent à la chambre des ’Lords’, l’équivalent rd congolais du Sénat. Leur expérience, leur sagesse, leur savoir seraient mis à profit pour guider le pays sur la voie du progrès. FDA

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