le 16-04-2014
Les projets Ces soi-disant actions déjouées auraient été menées notamment en représailles de l'assassinat de Patrick Karegeya l’ancien chef du renseignements et grand critique du président Paul Kagame (photo).DR
La police rwandaise a présenté mardi 15 avril à la presse quatre personnes accusées de comploter contre le gouvernement de Kigali, en représailles de l'assassinat de Patrick Karegeya, ancien chef des renseignements rwandais et critique à l’égard du président Paul Kagame.
Les quatre suspects, trois hommes et une femme, sont accusés d’avoir planifié une attaque contre la plus haute tour de Kigali et d’avoir pour objectif la chute du gouvernement.
Ils ont été présentés un à un, menottés, aux médias dans le quartier général de la police à Kigali, et invités à brièvement expliquer la raison de leur arrestation.
La police accuse Kizito Mihigo, un chanteur, rescapé du génocide, d'être « responsable de la mobilisation de la jeunesse » pour l’opposition en exil et pour le FDLR (Forces démocratiques de libération du Rwanda), le groupe rebelle hutu rwandais dont certains membres sont accusés d'avoir participé au génocide au Rwanda.
Face à la presse, Kizito Mihigo a déclaré avoir été en contact avec une personne en lien avec des partis politiques, sans plus de précisions, mais qu’il n’avait fait qu’échanger des conversations par internet dans lesquelles il critiquait fortement le gouvernement.
La police a assuré que l’arrestation de l’artiste n’avait pas de lien avec l’une de ses récentes chansons dans laquelle il évoquait à demi-mots les crimes dont est accusé le FPR (Front patriotique rwandais).
Cassien Ntamuhanga, le journaliste porté disparu depuis le 7 avril selon Reporters sans frontières, a quant à lui admis avoir eu des conversations avec un membre de l’opposition du RNC (Congrès national rwandais), sans plus de précisions.
Les deux autres prévenus ont reconnu avoir réuni de l'argent et envisagé une attaque à la grenade à Kigali.
Selon Theos Badege, le détective en chef de la police, les suspects voulaient notamment venger la mort de Patrick Karegeya, ancien chef des renseignements militaires rwandais assassiné le 31 décembre dernier en Afrique du Sud. Les autorités rwandaises sont accusées par l’opposition et l'Afrique du Sud d’avoir fomenté cet assassinat, ce que Kigali dément.
Kizito Mihigo, un chanteur populaire
La voix suave de Kizito Mihigo accompagnait souvent les cérémonies de commémoration du génocide. Pendant des années, l'artiste a été en bons termes avec le régime de Kigali.
Né en 1981, ce rescapé du génocide commence à chanter dès l'âge de neuf ans.
En 2001, il participe à la composition de l'hymne national rwandais. C'est alors qu'il se fait remarquer par les autorités de Kigali, qui l'envoient faire des études au Conservatoire de musique de Paris.
A son retour au pays, il crée une fondation qui prône la paix et la réconciliation.
Depuis, il chante régulièrement lors des manifestations publiques. Ses chants étaient devenus un passage quasi obligé lors des commémorations du génocide. C'est pourquoi son absence lors des cérémonies officielles des 20 ans du génocide a été très remarquée.
Depuis une semaine, les proches de Kizito étaient inquiets de ne pas le voir rentrer chez lui. Surtout que depuis mars dernier, le chanteur commençait à tomber en disgrâce. Il avait été plusieurs fois interpellé suite à la sortie de sa dernière chanson, très critiquée.
Cette chanson évoque les victimes du génocide bien sûr, mais aussi les autres morts, tuées par vengeance. Allusion aux crimes qu'aurait commis le FPR, parti au pouvoir.
« Je suis orphelin du génocide, mais c’est n’est pas pour autant que j’ignore la souffrance des autres », peut-on entendre dans un couplet.
La police accuse aujourd'hui l'artiste de collaborer avec des terroristes et affirme n'avoir arrêté Kizito Mihigo que le weekend dernier.
Les projets Ces soi-disant actions déjouées auraient été menées notamment en représailles de l'assassinat de Patrick Karegeya l’ancien chef du renseignements et grand critique du président Paul Kagame (photo).DR
La police rwandaise a présenté mardi 15 avril à la presse quatre personnes accusées de comploter contre le gouvernement de Kigali, en représailles de l'assassinat de Patrick Karegeya, ancien chef des renseignements rwandais et critique à l’égard du président Paul Kagame.
Les quatre suspects, trois hommes et une femme, sont accusés d’avoir planifié une attaque contre la plus haute tour de Kigali et d’avoir pour objectif la chute du gouvernement.
Ils ont été présentés un à un, menottés, aux médias dans le quartier général de la police à Kigali, et invités à brièvement expliquer la raison de leur arrestation.
La police accuse Kizito Mihigo, un chanteur, rescapé du génocide, d'être « responsable de la mobilisation de la jeunesse » pour l’opposition en exil et pour le FDLR (Forces démocratiques de libération du Rwanda), le groupe rebelle hutu rwandais dont certains membres sont accusés d'avoir participé au génocide au Rwanda.
Face à la presse, Kizito Mihigo a déclaré avoir été en contact avec une personne en lien avec des partis politiques, sans plus de précisions, mais qu’il n’avait fait qu’échanger des conversations par internet dans lesquelles il critiquait fortement le gouvernement.
La police a assuré que l’arrestation de l’artiste n’avait pas de lien avec l’une de ses récentes chansons dans laquelle il évoquait à demi-mots les crimes dont est accusé le FPR (Front patriotique rwandais).
Cassien Ntamuhanga, le journaliste porté disparu depuis le 7 avril selon Reporters sans frontières, a quant à lui admis avoir eu des conversations avec un membre de l’opposition du RNC (Congrès national rwandais), sans plus de précisions.
Les deux autres prévenus ont reconnu avoir réuni de l'argent et envisagé une attaque à la grenade à Kigali.
Selon Theos Badege, le détective en chef de la police, les suspects voulaient notamment venger la mort de Patrick Karegeya, ancien chef des renseignements militaires rwandais assassiné le 31 décembre dernier en Afrique du Sud. Les autorités rwandaises sont accusées par l’opposition et l'Afrique du Sud d’avoir fomenté cet assassinat, ce que Kigali dément.
Kizito Mihigo, un chanteur populaire
La voix suave de Kizito Mihigo accompagnait souvent les cérémonies de commémoration du génocide. Pendant des années, l'artiste a été en bons termes avec le régime de Kigali.
Né en 1981, ce rescapé du génocide commence à chanter dès l'âge de neuf ans.
En 2001, il participe à la composition de l'hymne national rwandais. C'est alors qu'il se fait remarquer par les autorités de Kigali, qui l'envoient faire des études au Conservatoire de musique de Paris.
A son retour au pays, il crée une fondation qui prône la paix et la réconciliation.
Depuis, il chante régulièrement lors des manifestations publiques. Ses chants étaient devenus un passage quasi obligé lors des commémorations du génocide. C'est pourquoi son absence lors des cérémonies officielles des 20 ans du génocide a été très remarquée.
Depuis une semaine, les proches de Kizito étaient inquiets de ne pas le voir rentrer chez lui. Surtout que depuis mars dernier, le chanteur commençait à tomber en disgrâce. Il avait été plusieurs fois interpellé suite à la sortie de sa dernière chanson, très critiquée.
Cette chanson évoque les victimes du génocide bien sûr, mais aussi les autres morts, tuées par vengeance. Allusion aux crimes qu'aurait commis le FPR, parti au pouvoir.
« Je suis orphelin du génocide, mais c’est n’est pas pour autant que j’ignore la souffrance des autres », peut-on entendre dans un couplet.
La police accuse aujourd'hui l'artiste de collaborer avec des terroristes et affirme n'avoir arrêté Kizito Mihigo que le weekend dernier.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire