jeudi 1 mai 2014

Congo-Brazzaville: près de 40 000 ressortissants de la RDC expulsés

le 01-05-2014 

 

Des ressortissants congolais arrivent par bateau non loin de Kinshasa après avoir été expulsés du Congo-Brazzaville, le 29 avril 2014.AFP PHOTO / JUNIOR D. KANNAH

Depuis trois semaines, Brazzaville a entamé une opération d’expulsion massive de Congolais de Kinshasa qui séjournaient dans son pays. Une opération, baptisée « la gifle de l'aîné » en lingala, et émaillée de violations des droits de l’homme. 


Les ONG s’inquiètent et s’insurgent face à ce flot de Congolais débarqués.

Environ 40 000 Congolais ont été expulsés en trois semaines. Des citoyens dont les papiers ne sont pas en règle, justifie Brazzaville. Mais en RDC, les ONG s’inquiètent. 


Des centaines de personnes ont été violentées, maltraitées pendant ces expulsions. Beaucoup ont appelé à ce que Kinshasa hausse le ton face à Brazzaville.

Mais hier, le porte-parole du gouvernement, Lambert Mende, a tenu à justifier son attitude mesurée en relativisant l’ampleur de ces expulsions : « Jusque-là, entre 5 % et 8 % seulement de nos compatriotes qui avaient choisi de vivre au Congo d’en face ont été concernés par les mesures de refoulement. 92 % à 95% % de Congolais de Kinshasa demeurent encore dans ce pays voisin. Et il est prudent de ne pas compromettre leur quiétude par des décisions à l’emporte-pièce. »

Un stade pour hébergement

En clair, en cas de fâcherie avec Brazzaville, des milliers d’autres Congolais pourraient se voir expulsés. Dans l’immédiat, le gouvernement a donc choisi de parer au plus pressé en installant ces rapatriés dans un stade de Kinshasa.

Pour Rostin Manketa, de l’ONG la Voix des sans voix, c’est insuffisant : « Ces expulsés ne doivent pas continuer à rester dans le stade. Ils sont exposés aux intempéries. Il y a même des enfants. La nourriture, l’eau potable, tout cela manque. Le gouvernement a les moyens [d'y remédier]. Il faut qu’il s’assume jusqu’au bout ».

Dans l’immédiat, en plus du transfert du port vers le stade assuré par Kinshasa, le porte-parole du gouvernement a appelé à la solidarité des Congolais.



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