mercredi 4 juin 2014

RDC : 17 Mai 1997, De qui se moque-t-on ? Et pour quelle raison ?

03/06/2014 

 

Laurent-Désiré KABILA, M’zée

On se moque bel et bien des Congolais. Par manque d’énergie et d’action. 


Ces derniers acceptent tout, même l’humiliation face au désespoir. Tout esprit revendicatif, reconnu aux Congolais, a disparu, au départ de Mobutu, un certain 17 Mai 1997 et de ce fait, consacre l’entrée triomphale des troupes rebelles de l’Alliance des Forces Démocratiques de Libération (en sigle AFDL) au Congo-Kinshasa et permet, à Laurent Désiré Kabila, de prendre le pouvoir abandonné, dans sa fuite, par le Maréchal défait.

Depuis, et en souvenir de cette date, le 17 mai, de chaque année est déclarée chômée et payée à travers tout le pays.

Ainsi, après l’assassinat de Laurent-Désiré Kabila, nationaliste inconnu, incapable de partager sa vision politique en raison de son excentricité, notre peuple a accepté, une fois de plus, un chef d’Etat imposé, Joseph Kabila, "fils du défunt", comme s’il se retrouvait, soudainement, sujet d’un monarque, dictateur, alors que nous sommes, en pleine République.

Ce dernier a dû hériter de l’actif, et du passif de son père. C’est dans ce contexte, qu’il prend part, aux cérémonies de réjouissance populaire, organisées pour le 17 mai de chaque année civile. 


Pourtant, ce peuple qui participe à toutes ces manifestations, n’y va que par contrainte, et surtout pour des raisons de survie.

La réticence se dessine dans le cœur de chacun, car il est inadmissible de cautionner un régime politique qui évite de valoriser l’homme, qui évite de s’engager à restituer le pouvoir au peuple, en projetant de créer une vraie société démocratique à partir de la base, in fine, en tolérant le pouvoir des chefs coutumiers traditionnels, qui prennent ainsi à leur charge les laissés pour compte d’une « soi-disant » Etat providence.

Pourquoi doit-on fêter le 17 mai, pendant que Joseph Kabila est incapable de protéger nos concitoyens, chassés de Brazzaville comme des animaux malades de la peste ? 


Quelle a été la réaction des autorités congolaises face à cette énième humiliation ? 

"Kabila" et son Gouvernement, ont-ils eu le courage de rompre les relations diplomatiques avec le Congo d’en face ? 

Un silence assourdissant entoure plutôt ces expulsions. Et, Lambert Mende Omalanga, Ministre de l’information et Porte-parole du Gouvernement, demeure, cette fois-ci, vraiment aphone.

Bref, l’incapacité du Gouvernement congolais à s’occuper dignement des besoins élémentaires de la population est manifeste. Et pourtant, chaque famille ne cesse de déplorer des pertes en vies humaines.

Le progrès économique et social, la concorde nationale, le respect des droits humains, la construction d’une armée forte, la sécurité juridique et judiciaire, véritables piliers de la bonne gouvernance présentent, à ce jour, un anachronisme avilissant.

Quel en est le bilan, treize années après ? 


La situation est devenue, pire que jamais. A part quelques routes goudronnées, sans réel impact sur le plan social. 

Les inégalités, le tribalisme, le népotisme, la corruption, l’arbitraire et l’incurie, l’expropriation des habitations des petites gens sans influence, par des procès et jugements bidon seraient des maux dont souffre le Congo de Kabila, actuellement en instance de disparition. 

En somme, l’échec du système, incarné par Joseph Kabila, est patent. A moins, de chercher à assujettir, voire dominer le peuple congolais, jusqu’à l’épuisement mental, afin de permettre aux prédateurs, de tout bord, de disposer de toutes les richesses, abstraction faite des autochtones locaux, tenus de vivre dans une disette permanente.

Enfin, la libération du 17 mai 1997 a plus permis, aux Rwandais et Ougandais à occuper presque toutes les fonctions importantes et sensibles dans l’Armée congolaise, et le Service de Sécurité du pays. 


Les officiers congolais ont perdu la maîtrise de la situation et se font conduire par des officiers étrangers comme des chiens dans une niche. Tous incapables, à ce jour, de renverser l’ordre établi par les occupants et ce, en complicité avec une certaine poignée des Congolais, qui tire la ficelle de leur côté et au profit du désordre ambiant.

Il est difficile de nous contredire. L’occupation de la République Démocratique du Congo, par des troupes étrangères est donc manifeste. Pour s’en convaincre, toute revendication est réprimée dans le sang. Personne n’ose hausser le ton !

Alors, à quoi bon fêter le 17 Mai ?
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Bamba-di-Lelo

© KongoTimes

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