dimanche 24 août 2014

Equateur : «fièvre hémorragique d’origine indéterminée» ou «gastro-entérite hémorragique et fébrile» ?

le 23 août 2014



La province de l’Equateur (nord-ouest de RD Congo) est en proie, depuis juillet 2014, à une endémie identifiée comme « une fièvre hémorragique d’origine indéterminée » par le gouvernement rd-congolais ou « une gastro-entérite hémorragique et fébrile » par l’Organisation mondiale de la santé (OMS).

« Nous sommes arrivés à Boende et nous nous sommes rendus dans le secteur de Djera, qui est le plus atteint. Nous pouvons dire ici qu’il y a suspicion de cas de fièvre hémorragique d’origine indéterminée, qui a fait 13 morts, dont un médecin, deux infirmiers titulaires, un hygiéniste et un garçon de salle à Djerba, dans le territoire de Boende », a déclaré le ministre de la Santé, le vendredi 22 août à Kinshasa.

Félix Kabange Numbi, accompagné des experts de son ministère, de l’OMS, de CDC et de MSF vient d’effectuer une mission d’investigation dans les zones touchées par cette fièvre hémorragique.

« La situation est sous contrôle »

Au cours de visité d’investigation le mercredi 20 août 2014, le ministre de la santé a noté que cette fièvre hémorragique a été « précédée d’une épidémie de paludisme et de diarrhée sanguinolente qui ont fait plus de 60 morts dans cette région ».

« Le gouvernement de la RDC a pris toutes les dispositions afin de stopper la chaîne de contamination. Nous avons distribué du matériel de protection dans toutes les quatre aires de santé concernées. Nous avons mis des médicaments à leur disposition. Et nous avons commencé à suivre les cas en attendant les résultats de laboratoire», a-t-il annoncé.

Il a dévoilé que « huit prélèvements ont été déposés à l’Institut national de recherche biomédicale (INRB) et des échantillons seront aussi envoyés à Franceville, au Gabon, pour le contrôle qualité ».

« La situation est sous contrôle. Nous espérons que, dans les 7 à 8 jours qui vont suivre, nous aurons le diagnostic. Je tiens à vous assurer qu’à Boende, c’est calme. Il n’y a pas de panique. Sur place à Boende, une commission de communication a été mise sur pied pour informer suffisamment la population sur les mesures d’hygiène à prendre face à cette épidémie », a-t-il rassuré.

« Cas de gastro-entérite hémorragique et fébrile »

L’OMS dit avoir constaté une « gastro-entérite fébrile avec hémorragie » dans la Zone de santé de Boende.

« La Zone de santé de Boende, située à près de 300 km à l’Est de Mbandaka (chef-lieu de l’Equateur), connaît depuis la semaine épidémiologique 28 une flambée des cas de gastroentérite hémorragique et fébrile, détectés dans un premier temps dans l’Aire de santé Boende Moke, au sud du Bureau central de la Zone de santé (BCZS) », signale-t-elle dans un rapport.

La Zone de santé Boende, qui fait partie du District sanitaire de la Tshuapa, comprend une population totale estimée 249.558 habitants sur une superficie de 10.775 km avec une densité de 24 habitants par km répartis dans 33 Aires de santé. Quant à l’Aire de santé de Watsikengo, elle est située à près de 100 Km de Boende.

« Les premiers cas ont été rapportés dans l’Aire de santé Boende Moke, située à 25 km du BCZS. L’épidémie s’est ensuite propagée vers les Aires de santé voisines (Lokolia, Watsikengo, Mondombe Ngele, Bokoto et Ikonge) », souligne l’OMS.

Elle révèle que, « selon les informations reçues de la Zone de santé, le tout premier cas a été enregistré dans une formation sanitaire privée située dans le village Isaka, à plus ou moins 2 km du Centre de santé de Watsikengo ».

« Le premier cas susmentionné était une femme enceinte qui présentait des signes de fièvre, diarrhée et vomissements, melenae et hématurie. Suite à une césarienne post mortem effectuée sur cette dernière, des cas similaires ont été observés parmi l’équipe soignante, notamment le médecin et sa suite, au cours de la semaine ayant suivi l’intervention chirurgicale », note l’OMS.

Elle souligne qu’« entre la semaine 28 et la semaine 30, un total de 577 cas attribués à la gastroentérite fébrile ont été rapportés avec 65 décès, (taux de létalité: 11,3%) ». 

« Parmi les décès, il est rapporté 5 professionnels de santé (1 médecin, 4 infirmiers) et 2 garçons de salle en service dans les structures sanitaires touchées. Ce qui renforce l’hypothèse d’une transmission interhumaine. 

A la 33ème semaine (période allant du 11 au 17 août 2014), 15 nouveaux cas avec 5 décès ont été rapportés par le District sanitaire Tshuapa », conclut l’OMS dans son rapport.
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Angelo Mobateli
Le Potentiel 

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