samedi 27 septembre 2014

RWANDA-UGANDA: POURQUOI YOWERI MUSEVENI ET PAUL KAGAME VEULENT-ILS CHANGER LES CONSTITUTIONS DE LEURS PAYS À TOUT PRIX?

24 septembre 2014  

Aucun livre ne peut être écrit sur la région des grands-Lacs africains, sans que les ombres sinistres de Yoweri Kaguta Museveni et Paul Kagame ne soient mentionnés. 


Le drame rwandais et même de toute la sous-région est lié à ces deux compères. 

Pour moi, c’est la peste et le cholera. Qui est la peste? Qui est le cholera?

 

Il m’est impossible de choisir entre la peste Yoweri Kaguta Museveni et/ou le cholera Paul Kagame. Je les déteste tous les deux. C’est mon choix d’aimer qui je veux et de détester qui je veux. « Motema Elinga Oyo Elingi, Motema Eboya oyo Elingi », chantait Luambo Makiadi alias Franco en son temps. 

Lorsque j’ai lu les analyses de l’Abbé Thomas Nahimana sur les tripatouillages et autres magouilles et compagnies opérés par ces deux hommes pour se maintenir au pouvoir par l’entremise de leurs proches ( cousins, fils ou filles, épouses et consort), je me suis dit: mon Dieu ! Quelle analyse fouillée!

Mon esprit a alors immédiatement rebondi sur ces deux monstres qui continuent à tuer avec allégresse dans la peur qu’il y ait, quelque part, quelqu’un de leur entourage proche qui ne soit complice de l’opposition (RNC). Paranoïa, me direz-vous. 


Vous avez raison. Ces deux hommes sont devenus paranoïaques. Ont-ils peur de Baringa? Souvenez-vous de ces paroles: Umanyi Baringa? Umanyi Rwiziringa? Umanyi Umuravunga? , s’écriait Yoweri Kaguta Museveni dans son discours qu’il prononça au stade Huye à Butare. Il venait d’annoncer sa couleur de façon arrogante.

Il voulait rassurer Habyarimana que personne ne pouvait attaquer le Rwanda à partir de l’Ouganda. Les Rwandais peuvent dormir tranquilles, avait-il déclaré devant Juvénal Habyarimana souriant et confiant. Mon œil! 


L’homme de paix et naïf, de surcroît, n’avait rien pigé. Roméo Dallaire, le missi dominici des anglo-saxons, allait répéter, mot à mot, la même phrase à l’aéroport Grégoire Kayibanda de Kigali quelques années après, les Rwandais peuvent dormir tranquille, avait-il déclarer sur les ondes de radio Rwanda. Décidément!

Museveni et Kagame étaient, alors, en odeur de sainteté, ils avaient le vent en poupe, c’étaient les enfants chéris qui pour récompenser ou faire plaisir à leurs propres enfants ou épouses n’hésitaient pas à brandir les têtes coupées, ou les fœtus de femmes éventrées. 


Les hutus peuvent mourir comme des chiens personne ne pourra s’émouvoir ni pleurer sur leur sort. Après tout Hérode Antipas n’a-t-il pas coupé la tête de Jean le Baptiste pour faire plaisir à sa fille Hérodiade? Se disaient-ils. Cette époque semble révolue. Ô temps! Ô mœurs!

Eh oui; les temps changent, les mœurs changent, la géopolitique aussi. L’Ukraine, la Russie, l’Irak, la Syrie sont entrain de passer par là. Si l’on ajoute l’Occident qui est en perte de vitesse! 


Tous ces facteurs conjugués vont sans aucun doute changer la donne dans un avenir proche. C’est une question de temps. Serait-ce pour cette raison que ces deux hommes veulent anticiper sur les bouleversements en perspectives? 

Je n’en sais rien. Une seule chose est sûre: lorsque le déclin pointe à l’horizon, rien ni personne ne peut l’arrêter.

Aujourd’hui, au Rwanda, les généraux tombent en cascade les uns après les autres. Les civils ne sont pas épargnés y compris tous ceux qui se croyaient intouchables. Tous, ont un point commun: être des nostalgiques des valeurs du FPR version Fred Rwigema. 


Le FPR (version Paul Kagame) est entrain de faire une purge méthodique pour éliminer les derniers représentants du FPR version Rwigema qui sont accusés d’être la cinquième colonne de l’opposition armée. L’opposition armée? Eh oui, Kigali parle de la coalition RNC-FDLR. Du nouveau!

Il fut un temps où seuls les hutus étaient obligés de se promener têtes baissées de peur qu’un voisin tutsi mal réveillé ( avec la gueule de bois matinale) n’étanche sa soif avec son sang. Cette période est révolue. Souvenez-vous, après la prise du pouvoir par le Fpr en 1994, Paul Kagame et son armée ont commencé par humilier et « moudre » les vaincus de 1994. 


Les autres ( Tutsi de la diaspora et ceux de l’intérieur) ne se sentaient pas concernés parce qu’ils dansaient intsinzi et criaient la VIVA Paul Kagame qui a arrêté le génocide, disaient les Tutsis de l’intérieur, rescapés du génocides. Ils avaient raison car ils croyaient au libérateur et à juste titre. Ils étaient sincères.

Cependant, comme l’écrit Cécil Kami, ils ont vite déchanté lorsqu’ils se sont rendus compte que Paul Kagame et ses hommes n’ont pas tardé à s’en prendre à eux (rescapés du génocide rwandais) allant même jusqu’à leur demander «pourquoi ils avaient survécu ».


Les Tutsis de la diaspora ( abavantara) ne se sentaient pas concernés et encore moins intéressés par cette double injustice: Injuste subie par les hutus et injustice subie par les Tutsis de l’intérieur. 


Et Cecil Kami d’ajouter, à juste titre, que la vérité est que les Tutsis de la diaspora s’identifiaient aux bourreaux du régime. Ils ne pouvaient que continuer à danser, le plus allégrement du monde, l’Intsinzi.

Intsinzi, parlons-en. Saviez-vous que dans les années 1994, 1995, 1996 et 1997, la soldatesque du Fpr envahissait les Campus universitaires pour réclamer aux étudiantes et parfois aux enseignantes les rapports sexuels? 


Le repos du guerrier, disaient-ils. Que les femmes soient consentes ou pas. Les conséquences furent désastreuses en matière de contamination du VIH sida. C’était juste une parenthèse.

Revenons à nos deux monstres car c’est d’eux qu’ils s’agit. Ils veulent rester au pouvoir et ils sont conscient que dans leur entourage quelques voix discordantes risquent de faire entendre les échos. Veulent-ils faire mouche pour éloigner ou retarder la fin qui pointe à l’horizon et qui se rapproche à toute vitesse?

Dans ses études philosophiques, Kant parle d’une hirondelle qui s’imagine qu’elle volerait mieux si l’air ne la gênait pas. Il n’est donc pas impossible que l’entourage le plus proche de ces deux monstres soit pour eux ce que l’air est pour l’hirondelle. 


Eh oui, le ver est peut-être dans le fruit et le temps que le fruit pourrisse et tombe est arrivé.

Yoweri Kaguta Museveni cherche à propulser son fils vers le sommet du pouvoir. Pour ce faire, il doit d’abord écarter ses anciens plus fidèles des fidèles. 


Il a éliminé les généraux dont James Kazini et les autres, il n’épargne pas les civils, il vient de chasser Amama Mbabazi du poste de premier ministre. Il a nommé sa propre femme comme Ministre de je ne sais quoi. Sa propre fille est porte parole de la présidence. Il veut verrouiller, il a déjà verrouillé le système.

Et pourtant, Amama Mbabazi et même Kahinda Otafire n’ont cessé de le mettre en garde. Ils risquent de le payer de leur vie. Kampala est loin, très loin de Kigali mais les deux pays partagent le même malheur d’être dirigés par deux cousins ( ethniques) et sanguinaires de surcroît.

Paul Kagame n’est pas en reste! L’ancien ministre Tharcisse Karugarama a perdu son poste pour avoir eu le courage de dire à son Excellence qu’il serait insensé de modifier la constitution pour qu’il se représente à l’élection présidentielle. On ne le voit plus. Il est devenu muet comme une carpe dans son propre pays. Au moins il encore en vie.

Le Docteur Charles Murego n’a pas eu cette chance. Médecin respectable et respecté au Rwanda et partout ailleurs dans le monde, il se croyait peut-être intouchable, lui aussi. 


Il a eu le malheur de croiser Jeanette Kagame et lui dire les inquiétudes qu’il avait par rapport au tripatouillage de la constitution. Il est mort récemment dans un accident de circulation. La liste des victimes est longues .

Dans l’explication du syndrome du lampadaire, un prof explique à ses étudiants: L’autre jour à minuit, je trouve un homme sous le lampadaire entrain de chercher par ci par là. 


Vous avez perdu quelque chose?, Lui demandai-je. Oui mes clés de voiture. Me répond l’homme. Ô c’est embêtant. Et vous êtes sûr que vous les avez perdu ici? Lui demandai-je encore. Non, c’est par ce que c’est le seul endroit qui est éclairé. Répond l’homme.

Vous l’aurez compris Yoweri Kaguta Museveni et Paul Kagame, voient les ennemis partout. Ils sont devenus paranoïaques. C’est pourquoi ils veulent changer les constitutions de leurs pays pour se maintenir au pouvoir. Vont-ils y arriver? 


Quant à moi, je les déteste tous les deux. C’est mon choix. c’est même mon droit le plus absolu d’aimer qui je veux et de détester qui je veux.
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Maurice Shankuru

IKAZE IWACU

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