mercredi 8 octobre 2014

RDC : Le forcing de «Joseph KABILA»

06/10/2014

 

"Joseph KABILA" - President sortant de la RDC

Un coup d'Etat constitutionnel est, mine de rien, entrain de prendre corps sous les yeux du monde entier à Kinshasa. Ce que, dans le but de rester au pouvoir qui serait pour lui, "une question de survie", l'imposteur Hyppolite Kanambe alias Joseph Kabila poursuit la politique de grignotage progressif et décisif sur les dispositions de la loi fondamentale qu'il a promulguée lui-même. 


Le forcing de "Joseph Kabila" contre la constitution

Quoique l'APARECO n'ait pas du tout pour vocation de défendre une constitution qu'elle appelle d'ailleurs à juste titre "Charte d'occupation", force est cependant de jeter un coup de projecteur sur les efforts des uns et des autres de faire respecter la Constitution de février 2006, et par dessus tout démontrer d'une part leurs limites et la dangerosité d'Hyppolite Kanambe, et d'autre part la pertinence qu'il y a alors d'épouser l'option fondamentale soutenue par l'APARECO et son leader, celle de résister et toujours résister comme seule solution pour mettre hors d'état de nuire l'imposteur et le système qu'il incarne.

Un coup d'Etat constitutionnel est, mine de rien, entrain de prendre corps sous les yeux du monde entier à Kinshasa. Ce que, dans le but de rester au pouvoir qui serait pour lui, "une question de survie", l'imposteur Hyppolite Kanambe alias Joseph Kabila poursuit la politique de grignotage progressif et décisif sur les dispositions de la loi fondamentale qu'il a promulguée lui-même.

Hier, par cette politique de grignotage Kanambe avait réussi à se porter candidat président en 2006, l'âge minimum qui était de 40 ans ayant été réduit à 30 ans uniquement pour l'accommoder. 


En 2011, ayant fait supprimer un scrutin présidentiel à deux tours où il n'aurait eu aucune chance de l'emporter, il avait par un tour de passe-passe "raflé" un maigre 46% devant son challenger Etienne Tshisekedi. 

Et cela sans se soucier ni de la vérité des urnes ni du ridicule qu'il y a à présider sur le destin d'un pays dont plus de la moitié a rejeté son ticket. 

Aujourd'hui ce sont les précieux articles verrouillés de la Constitution qui sont dans la ligne de mire de l'imposteur. Aussi met-il des bouchées doubles dans les choix tactiques et opérationnelle pour atteindre l'objectif de se succéder à lui-même. 

Ainsi sur le plan tactique, il a opté pour la diversion en ne parlant que de l'article 167 de la Constitution qu'il entend réviser. Comme si cet article était sans grande conséquence puisqu'il ne concernerait "que" le mode de scrutin des membres des assemblées provinciales et des gouverneurs des provinces qu'on veut désormais indirect et non plus aux suffrages universels directs. 

Tant pis si du coup l'économie première de cette disposition qui reconnaissait au souverain primaire le plein exercice de ses droits politiques dans le choix de ses représentants passe sous la rubrique pertes et profits à l'avantage de l'imposture.

Tactiquement les "révisionnistes" de la majorité kanambiste ne font nullement une allusion ouverte à l'article qui les intéresse le plus: l'article 220. Celui qui limite la durée et le nombre de mandat présidentiel à 5 ans renouvelable une seule fois consécutive. 


Par ailleurs, comme dans un jeu de fleuret moucheté, la CENI au service de la Majorité présidentielle, arguant des contraintes budgétaires, a été amenée à publier un calendrier électoral incomplet car amputé du scrutin présidentiel. 

Curieusement la même CENI et la majorité kanambiste entendent recourir au referendum populaire pour déverrouiller les dispositions constitutionnelles intangibles sans indiquer comment les contraintes financières auront automatiquement cessé d'exister. 

Têtes baissées comme des taureaux

La Majorité Kanambiste a ensuite recouru à la technique de la "muleta", en brandissant la formation d'un gouvernement de "Cohésion nationale", à l'endroit d'une classe politique qu'elle connait avide du pouvoir non pas comme sacerdoce mais comme occasion tant rêvé de se réaliser et d'accéder aux privilèges dont la très célèbre mangeoire de Kingakati. 


Kanambe et ses conseillers se servent de ce gouvernement en gestation comme de ce morceau d'étoffe rouge grâce auquel, en tauromachie, le matador trompe la vigilance du taureau et l'amène à charger dedans pour sa perte. Indéniablement cette technique s'est avérée payante pour la majorité. 

Grâce à elle en effet, nombreux avaient l'an dernier accouru au Palais du Peuple, tête baissée comme un taureau chargeant un habile toréador participer aux concertations nationales que beaucoup de ces politicailleurs qui pullulent à Kinshasa ont considérées comme une occasion en or, un cadre exceptionnel de distribution des postes ministériels. Ils ont déchanté. 

M. Kengo en premier lieu, lui qui en co-présidait avec Aubin Minaku le présidium. 

En effet, cette technique a permis à Kanambe de substantiellement lézarder et fragiliser la cohésion qui jusque-là prédominait au sein des partis et plates-formes de l'opposition. Ainsi l'aura d'un Léon Kengo au sein de l'opposition dite républicaine et jusqu'au sein de son propre parti s'est assombri. 

Le verbe haut d'un jeune turc de la trempe de Fumutoto Basanga en a pris un sacré coup autant que la virginité et l'originalité de sa 3ème Voie. Un parti comme l'UDPS a vu son socle bouger au risque de s'effondrer. 

Et le MLC en est sorti avec une image plus brouillée que jamais au point de laisser l'opinion se demander si vraiment ce parti est toujours celui qui avait croisé le fer contre Hyppolite Kanambe en 2006, duquel on attendait l'alternance et dont le chef croupit dans une cellule à La Haye du fait du même Kanambe!

Il faut aussi souligner qu'outre l'argent qu'il met en contribution comme appât dans la pêche à la ligne des politiciens congolais, le pouvoir d'occupation a largué dans l'arène politico-médiatique ses très sinistres chiens de garde qui, toute honte bue, rivalisent entre eux dans la flagornerie la plus abjecte et dans l'invective la plus immorale.

Ainsi un certain Tryphon Kien-Kiey Mulumba, (il serait professeur de profession), n'a pas réfléchi deux fois avant de s'afficher dans une posture obscène, clamant tout haut un "désir inassouvi de "Joseph Kabila" et qui-homophobie mise à part- laisse entrevoir quelques pulsions pédérastiques de la part de ce vénérable père de famille bientôt sur le point de souffler sur ses 70 bougies d'âge. 


Son pendant et non moins éternel depuis le RCD-Goma où ensemble ils ont participé au plan Rwandais de massacrer des Congolais et d'en enterrer d'autres tous vifs, Lambert Mende Omalanga, ne se souvient plus avoir dit plusieurs fois que qu'il y aurait bel et bien passation de pouvoir en 2016. 

Au risque de verser dans l'apostasie comme jadis les flagorneurs du maréchal Mobutu au fort moment du "Recours à l'Authenticité" et qui vit le "Guide" déifié et des flèches empoisonnées décochées contre le cardinal Malula et l'Eglise catholique, le ministre de la communication, qui se croit bien placé pour magnifier le lumumbisme qu'il n'a pourtant cesser de trahir, tire désormais à boulet rouge sur un clergé catholique national coupable à ses yeux d'avoir dénoncé la volonté du pouvoir en place de réviser à son avantage la constitution en cours.

Dans l'entre-temps au Parlement, un autre nègre de service, Aubin Minaku, souffle le chaud et le froid dans l'élaboration du calendrier de la session parlementaire en cours dans le but de mettre tout le monde devant un fait accompli. 


Bref tout est mis en œuvre par le pouvoir d'occupation en vue d'ignorer les courageuses dénonciations des uns et des autres du coup de force que Kanambe entend asséner à ce que l'on aime appeler prosaïquement la "jeune démocratie congolaise".

Au demeurant, quelle chance ont-ils vraiment, les dénonciateurs du traficotage de la constitution de faire changer le fusil d'épaule un pouvoir d'occupation? Saura-t-on cette fois-ci arrêter le rouleau compresseur kanambien?Non, autant attendre de voir le jour où la poule aura des dents. 


Rouleau compresseur

En effet ce pouvoir a démontré en 2006 face à Jean-Pierre Bemba et en 2011 face à Etienne Tshisekedi que même lorsqu'il perd les élections il doit rester au pouvoir. 


Et même lorsque les règles de jeux le forcent à dégager la scène, comme maintenant en prévision de 2016, il défie tout le monde: il exhibe ses biceps comme le 30 juin dernier dans un grand défilé des blindés et chars dans le but de dire à quiconque "attention, je suis prêt à tout pour rester ici", il fait jeter en prison ses opposants pour leur dire que les seuls éléments de langage qui ont droit de cité sont ceux qui ouvrent la voie de sa pérennité , il envoie ses petits affidés raturer sans un moindre état d'âme la constitution qu'il avait lui-même jurée de défendre, de faire respecter et qu'il s'était engagé, à l'issue de ses Concertations nationales à n'en point toucher les articles verrouillés.

Certes la Nouvelle Société Civile Congolaise (NSCC) et la Conférence Episcopale du Congo (CENCO) ont élevé la voix contre toute tentative de révision constitutionnelle. 


N'avaient-elles déjà fait de même à l'endroit du même pouvoir lors des modifications antérieures de la constitution ou lorsqu'il tripatouillait dans les urnes en vue de proclamer contre toute logique et vérité de celles-ci "Joseph Kabila" vainqueur des scrutins de 2011? 

Pourtant c'est le même Hyppolite Kanambe alias Joseph Kabila qui est aujourd'hui locataire du Palais de la Nation. La NSCC, la CENCO et tous les "hommes de bonne volonté", comme aiment le dire les hommes de Dieu dans leurs lettres épiscopales, ont tous été mis devant un fait accompli. Pourquoi cette fois serait-elle différente?

Certes, des partis politiques d'une certaine opposition parlementaire et extraparlementaire ont aussi haussé la voix contre le push en perspective du pouvoir d'occupation. 


Mais peut-on vraiment attendre d'eux autre chose que les jérémiades et autres fanfaronnades lorsque l'on sait que depuis la deuxième République ils n'ont jamais été capables d'articuler jusqu'au bout un programme commun et que les egos de leurs dirigeants respectifs en plombent tout dynamisme et tout esprit de coopération? 

La preuve, c'est qu'à peine venaient-ils de tenir un grand meeting courant août dernier à la Place Sainte Thérèse de Ndjili à Kinshasa que trois semaines après, le 13 septembre 2014, ils ont eu difficile à harmonier leurs vues pour une gigantesque marche populaire dans la capitale. 

Un de leurs meilleurs lieutenants, M. Ewanga, secrétaire général de l'UNC de Vital Kamerhe, arrêté, jugé et condamné par une justice au service du pouvoir de l'occupation pour son supposé crime perpétré au cours d'une messe commune de la Place Sainte Thérèse croupit actuellement à la prison centrale de Makala-Kinshasa. 

A part des gesticulations dans des medias sociaux, ses collègues leaders politiques ne se sont toujours pas constitués prisonniers comme ils l'avaient promis... Et quid de M. Diomi Ndongala de la Démocratie Chrétienne?

Certes des personnalités comme Martin Fayulu, Vital kamerhe, Bruno Mavungu etc. mobilisent contre la révision constitutionnelle, et au passage en appellent au "Vrai dialogue". Mais le font-ils pour le même mobile et le même agenda? On peut en douter. 


En effet le premier (et il a tout à fait raison) croit son heure arrivée à condition que l'alternance soit garantie à travers la non représentation de Hyppolite kanambe alias Joseph Kabila en 2016. 

Le second (qu'on me coupe le petit doigt si je me trompe) le fait pour faire diversion. Au service de celui qu'il avait choisi déjà en 2006 pour des raisons évoquées dans un livre porté jadis sur les fonts baptismaux par ...Tryphon Kin-Kiey Mulumba, et qu'il n'a jamais dénoncées, Kamerhe sait que la meilleure façon de continuer à faire son travail de taupe de Kanambe (et du Rwanda son pays d'origine) au sein de l'opposition congolaise c'est de hurler avec les loups, et même de hurler plus fort qu'eux. 

Le troisième, sauf méprise, ne jure que par la vérité des urnes, une réalité qui pour tout le monde y compris lui-même a tout d'un mirage trois ans après les événements. 

Un mirage derrière lequel il court toujours, ou fait semblant de courir pour des raisons faciles à deviner et qui n'ont pas échappé à tout le monde au sein de l'UDPS et qui sont à la base du climat délétère qui règne aujourd'hui dans ce grand parti.

Vu le tableau décrit ci-haut, Hyppolite Kanambe alias Joseph Kabila peut être considéré comme assis sur un nuage. 


Pourtant rien n'a jamais été aussi délicat pour lui que ce moment présent. 

Paradoxalement c'est lorsque tout semblerait lui sourire et que la vitesse V a été engagée pour son forcing que Joseph Kabila et sa bande des flagorneurs et autres traitres et affameurs du peuple donnent au peuple Congolais l'occasion de réaliser une fois pour toute si besoin en étaient encore qu'on ne peut rien attendre d'eux. 

Ainsi son forcing permet de rejouer au ralenti le film de l'exercice et du maintien (au) du pouvoir par Hyppolite Kanambe, ses adeptes de scanner ses atouts et ses faiblesses, et aussi ceux des forces politiques dites démocratiques qui lui sont antagonistes.

Plus on scrute plus on se rend compte que rien de bon et de vraiment bénéfique pour notre peuple et pour notre pays ne peut provenir ni des incantations en cours à Kinshasa d'une classe politique infiltrée à l'image du pays entier, ni des scenarii actuellement en place au pays étant donné les tares des uns et la fallacie des autres. 


Bien plus, rien non plus ne peut être attendu des Occidentaux dont la seule religion est l'argent, lequel argent se trouve concentré entre les mains du même Hyppolite Kanambe. 

Avec ses 15 milliards de dollars, sans compter les richesses incommensurables de notre pays qu'il est prêt à céder à quiconque lui garantirait un nouveau bail au Palais de la Nation, Kanambe peut bien les acheter tous. 

Le comprenant, les Congolais qui, dans leur grande majorité subissent Hyppolite Kanambe plus qu'ils ne le "désirent" (encore) après 13 ans de trahison permanente, de mauvaise gouvernance, de pillage de ressources du pays et d'incapacité à rencontrer les aspirations du peuple, vont sans doute réaliser que l'option vulgarisée depuis des années par M. Honoré Ngbanda, à savoir la résistance, est la seule qui vaille la peine devant l'ordre institutionnel d'occupation. 

D'où la nécessité pour nous tous Congolaises et Congolais de tous bords de cristalliser notre soif légitime d'alternance à la tête des nos institutions et notre inébranlable détermination de libérer de notre pays autour du combat de l'APARECO et de l'idéal de son leader Honoré Ngbanda. 

Pour cela, résistons jusqu'à la libération et ne nous laissons pas distraire par le schéma des élections. Ce schéma est bien "designed" selon la taille et les intérêts de M. Hyppolite kanambe. 

Donc pour faire partir Kanambe, il faut faire comme lui qui ne fait que transgresser la constitution: donner, avec Honoré Ngbanda, un coup de pied à la Charte d'occupation. Par tous les moyens, de droit ou de fait.
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Londres le 27 Septembre 2014

Jean-Luc KASIGWA
Cadre de l'APARECO-UK

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