samedi 21 février 2015

RDC : Le discours de «Joseph KABILA» devant les ambassadeurs montre qu'il est aux abois.

20/02/2015

 

Robert Van Embden - Ancien Ambassaduer des Pays-Bas en RDC

La fragilité interne de la Rdc n' a pas permis d'asseoir à long terme le processus démocratique pouvant conduire à la stabilité du pays. 


L'absence d'un leadership fort a davantage plombé les politiques internes en termes de capacité de sécurisation et de souveraineté nationale.

 Et il est fort triste de constater que c'est le même gouvernement qui joue aujourd' hui avec la carte de légitimité au moment où toute l'opinion tant nationale qu'internationale sait que c'est Joseph Kabila l'épouvantail. 

Ses déficits démocratiques et ceux de leadership ont plongé le pays dans un profond coma.C'est pour dissimiler le profond désarroi et ce désarroi lié à la position officielle affichée par la Monusco de ne pas cautionner une offensive pilotée par deux généraux accusés de violation des droits de l'homme que le président congolais a haussé le ton pour rien.

Il y a bien là une anxiété à minima face aux échecs que peuvent subir les Fardc dans une offensive à risques.

Le mal est là. Que peut faire une armée réduite en peau de chagrin ? En amont de cette opération, un diplomate occidental a déclaré que cette offensive annoncée contre les rebelles hutus rwandais de FDLR pourrait n'être qu'un " effet de manche" .


Le pire est devant. Une autre déclaration d'un commandant d'une unité d'élite venait jeter le pavé dans la marre. 

Il dit à l'AFP que le budget qui était alloué pour nourrir ses hommes avait baissé de moitié depuis plusieurs mois et qu'il se voyait mal, dans ces conditions, accepter de partir en opération contre les FDLR. 

Jamais une armée des généraux affairistes, des corrompus pourra relever le défi sécuritaire.Une armée forte, c'est d'abord l'état d'esprit, l'unité des troupes. 

Et face aux dernières déclarations du porte-parole du gouvernement, Mr Mende, l'on s'aperçoit que Joseph Kabila est aux abois et il transpire la peur d'un échec cuisant de son offensive bancale. Donner le sentiment de rien maîtriser est une humiliation qui n' a pas de nom.

Une telle posture qui réflète un rétropédalage ne peut en rien sauver la face d'un régime dont le parfum de fin règne flotte déjà sur Kinshasa. 


Cela apparaît comme un jeu puéril quand Mende rappelle que si l'armée congolaise compte lutter seule contre les rebelles hutus rwandais , rien n'empêche les casques bleus de la Monusco de faire de même vu leur mandat. 

Quel terrible ,ignoble aveu de faiblesse qui démontre que tous ces amateurs politiques au pouvoir ont beau joué aux téméraires au départ et n'ont jamais compris qu'une arrogance débile tue. 

Cette peur se justifie par le fait que Joseph Kabila est conscient du poids et de la valeur de la Monusco et de ce que peuvent représenter les forces de la brigade d'intervention de la Monusco.

Lorsqu'il reproche aux ambassadeurs de " s'ingérer dans les affaires intérieures du pays" et que certaines ambassades ne soient pas "des officines de l'opposition", Joseph Kabila transpire la peur contre l'opposition et la société civile congolaises qui ont su se mettre debout pour s'opposer au passage en force de l'article 8 de la constitution. 


C'est pourquoi le régime utilise toutes les pratiques possibles dignes des totalitaristes pour arrêter arbitrairement les opposants et instrumentaliser la justice à des fins politiciennes. 

Enfin Joseph Kabila a tout d'un bouffon, il hausse le ton d'un comique qui le ridiculise à outrance, il doit arrêter les conneries parce qu'il n' a pas l'étoffe d'un président incarnant un leadership fort, il connaît rien de la politique et surtout de la gestion d'une armée qui doit répondre aux nombreux défis modernes.

Il est temps qu'il se préoccupe à faire ses bagages.
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[Professeur Florent Kaniki] 

© KongoTimes

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