mardi 10 mars 2015

Après Joseph Kabila : quel profil idéal pour le prochain chef de l’Etat du Congo ?



A la mort de Laurent Désiré Kabila, successeur imprévu du «roi du Zaïre», le maréchal Mobutu, son fils Joseph dont l’appellation familiale reste toujours à prouver, s’empara du pouvoir au sommet de l’Etat de la manière directe et peu orthodoxe. 

Sorti du néant, parfait inconnu, Joseph Kabila s’est engagé directement dans la voie de la destruction du Congo-Kinshasa, par une pratique de dictature impitoyable, dont il est le seul à détenir le pouvoir sur les méandres.

Fatigué par une décennie d’incompréhension, d’intolérance, et de gestion archaïque de notre pays par le régime actuel dont Joseph Kabila est l’incarnation, le peuple congolais ne jure plus que sur son départ immédiat.

Face à ces aléas et nombreux méfaits actuels, quel profil idéal faudrait-il exiger pour le prochain chef de l’Etat de la République Démocratique du Congo, pour succéder à Joseph Kabila ?

De prime abord, le prochain chef de l’Etat doit être l’antithèse du président sortant. Et ce tant sur le plan des qualités humaines qu’intellectuelles. 

En premier, il conviendrait que la nationalité du prétendant ne prête à aucune polémique, il devrait être Congolais d’origine, soit de père, soit de mère. 

Il s’agit d’un critère simple à satisfaire, étant donné qu’il y a 70 millions de Congolais. En deuxième lieu, le futur chef de l’Etat doit aimer le Congo, la terre de nos ancêtres. 

Enfin, il doit avoir de la culture administrative, économique, juridique et historique à l’opposé de Joseph Kabila qui n’a pas été capable de présenter un seul titre de l’école secondaire.

Il s’agit d’un préalable important, pour toute personne prétendant diriger un Etat moderne, dans lequel les facultés de compréhension et de capacité d’analyse seront sollicitées à tout instant. 

Et ceci n’est pas suffisant, car les Congolais attendent du nouvel Exécutif, des qualités de rassembleur, car il devra, en effet, ressouder le tissu national composé de 400 ethnies ou tribus, mises à mal par l’occupation rwandaise qui, en bon disciples de Machiavel, ont divisé pour mieux régner !

Par tout ceci, il est maintenant, démontré à suffisance, que le Congo représente un enjeu planétaire majeur. 

Au prochain Chef d’Etat, il incombe par conséquent le devoir sacré d’assurer la défense des intérêts supérieurs de notre pays en mettant absolument fin à la malédiction tombée sur nos richesses minières, cause de tous nos malheurs depuis la création par Léopold II, le 24 février 1885, de ce qui, à l’époque, fut appelé : « Etat Indépendant du Congo » (E.C.I., en sigle). Il y a exactement 130 ans aujourd’hui !

Le prochain Magistrat Suprême du Congo devra également prouver par son comportement qu’il est un homme de paix et de justice absolue.

Pour ce faire, il devra, en premier lieu, mettre fin à la guerre qui ravage le Congo depuis Septembre 1996 et qui a déjà entraîné 8 millions de morts, inutilement. 

Mais la fin de la guerre ne signifie pas, nécessairement, la paix ! C’est pourquoi le futur numéro un Congolais se devra de créer les conditions et définir les paramètres de la sécurité des biens et des personnes, pour la paix des cœurs et des esprits.

En outre, comme il n’y a pas de paix sans justice, le prochain Président de la République devra garantir la justice pour tous, en évitant les arrestations arbitraires, veillant à ce que les exécutions extrajudiciaires disparaissent totalement, dans les geôles de la police, et par les services des renseignements congolais.

C’est dire que doit cesser le recours au terrorisme d’Etat, de même que les manœuvres d’intimidation de « l’opposition » et, à tout le moins, des membres de la société civile, dont les idées peuvent parfois être contraires à celles du pouvoir en place.

Enfin, il existe également des vertus cardinales, auxquelles les Congolais attachent une grande importance, et que le prochain chef de l’Etat prendra grand soin de cultiver : il s’agit du sens du partage, de la générosité, de la compassion, et de la solidarité sans lesquels on ne peut prétendre être apprécié, et mériter confiance et admiration du peuple.

Il reste maintenant à dénicher l’oiseau rare, au plumage multicolore, volant haut dans le ciel congolais, comme l’aigle des monts ! Qui pourrait donc correspondre à un tel profil ?

Les paris sont désormais ouverts. Aux Congolais d’opérer leur choix librement, parmi les candidats aux multiples ambitions, réelles ou apparentes, qui ne manqueront pas, très bientôt, de se prononcer, dévoilant leurs ambitions présidentielles, alors que le scrutin de 2016 approche à grands pas !

Respectables citoyens, c’est le moment, pour vous, de reprendre le chemin de l’apprentissage de la citoyenneté, dans des centres de formation spécialisés d’éducation civique.
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Bamba di Lelo,
Docteur en Sciences politiques de l’UCL
Analyste des Questions politiques du Congo
jbadil@hotmail.be
© Congoindépendant

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