Écrit par Communauté Catholique Congolaise de Montréal |
Mardi, 26 Octobre 2010 |
Tétanisés par la peur de perdre les avantages succulents et plantureux auxquels vous donne accès votre statut de députés, vous avez choisi d'ignorer vos électeurs et de vendre vos consciences. Des scélérats tuent vos électeurs et les écrasent comme des mouches. Malheureusement, personne d’entre vous n’a le courage de lever son petit doigt. Hier, on a éjecté de l'hémicycle votre illustre collègue qui en assurait la présidence. À coup d'argent, l'on a réussi à acheter votre silence. Comme on avait jadis acheté votre silence lorsque Lambert Mende et Thambwe Mwamba étaient menacés de motion de censure. Comme des enfants de chœur, vous avez repris à l'unisson que votre collègue Vital Kamerhe s'était rendu, par sa conduite, indigne des fonctions que lui assignait le Parlement. Le soir, plusieurs d’entre vous présentaient leurs candidatures pour le remplacer. La véritable raison pour laquelle le Président Kabila demandait son éjection ne vous intéressait pas. La seule chose qui vous intéressait était d’occuper son poste. De le remplacer. A n’importe quel prix. Même en sacrifiant vos femmes et vos enfants comme sous le bon vieux temps du Mobutisme. Parce que la Présidence de la République par ses corrupteurs professionnels avait acheté vos consciences, vous vous êtes tus face à l’éviction de Vital Kamerhe. Il se pourrait que tout cela fût en vertu de la Constitution. Vous êtes seuls à le savoir. Quelques jours plus tard, Floribert Chebeya a été lâchement assassiné dans les bureaux de la Police Nationale Congolaise. Cela n'a pas ému vos consciences de mandataires du peuple. Puis est venu l'assassinat tout aussi horrible d'un de vos fils, Armand Atungulu. L'organe législatif s'est enfermé dans un mutisme tout à la fois troublant et incompréhensible. Quelque répréhensible que soit l'acte d'Armand Tungulu, il ne revient ni à l'émotion ni à l'éthique de décider qu'il a mal agi. Ce pouvoir n'a été donné qu'à la justice et à la justice seule. Il n'appartient à personne, fût-il Président de la République, de mettre fin à la vie d'un Congolais sur la terre de ses ancêtres. C'est pour limiter cette barbarie que le droit a décrété que nul ne peut se rendre justice à soi-même. Tous ceux qui ont été à l'école l'ont appris. Cela fait partie des humanités. Point besoin d'être juriste pour l'apprendre... Il suffit d'avoir franchi les humanités. Bien des professeurs de français ont proposé ce thème comme sujet de dissertation pour préparer leurs élèves aux examens du Bac. L'école humanise l'homme et dompte le sauvage qui gît au fond de tout homme... Ce matin, nous apprenons que le garde du corps du frère du Président aurait battu à mort un agent de la police chargé de réglementer la circulation dans la ville de Kinshasa. Honorables élus, Dans quelle jungle sommes-nous ? Quelle disposition de la Constitution du 18 février 2006 accorde un tel avantage aux membres de la famille présidentielle ? Quel service rendent-ils à la Nation congolaise pour qu'ils puissent être éligibles à un tel privilège ? Quelle a été leur contribution ou la contribution des leurs lorsque tous les Congolais étaient occupés à combattre la dictature de Mobutu et à bâtir le Congo de leurs ancêtres? Qui sont-ils, ceux-là qui écrasent les Congolais sur la terre de leurs ancêtres ? Qu’ils aient le courage de décliner leur identité et de citer les noms de leurs condisciples du primaire ou du secondaire… Les fils des bâtisseurs du Congo n’ont même pas de garde du Corps. Des opportunistes propulsés au sommet de pouvoir par les armes n’ont pas le droit d’en avoir… Le Congo est une Res Publica. Elle est régie par des lois Faute d'une disposition légale et constitutionnelle accordant un tel avantage à un citoyen ordinaire, le garde du Corps qui assure la protection du frère du Président ne devrait-il pas être considéré comme un membre d'une milice privée constituée pour réprimer la population congolaise ? Et la Constitution que vous avez soumis au référendum populaire n’interdit-elle pas la création des milices privées ? Si oui, pourquoi gardez-vous silence devant le frère du Président de la République qui sème la terreur à Kinshasa ? Honorables Députés, Nos parents n'ont pas bâti le Congo pour que des énergumènes incultes en tirent profit. Ils ont bâti le Congo pour que leurs descendances y vivent en paix. Nous pouvons comprendre le complexe de ceux que le destin et la criminalité a hissés au plus haut de l'échiquier de l'État. Les brutalités dont sont victimes les intellectuels ne sont que les décharges électriques d'un complexe dont ils ne sont malheureusement pas responsables. |
mercredi 27 octobre 2010
Aux Elus congolais
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