mardi 26 octobre 2010

Nord-Kivu: Assassinats, braquages, incursions armées, etc.


-          Vendredi 22 octobre : Assassinat de l’Enseignant du Secondaire très connu à Kirumba sous le nom du Professeur Kamate Kamundu Socrate. Des militaires en uniforme Fardc étaient venus l’abattre chez lui à Mbughavinywa sans motif. Peut-être parce qu’il était célèbre dans la région. Que son âme repose en paix. 
-          Dimanche 24 octobre : Attaque d’un minibus en partance pour Kampala à Karuruma, en Territoire de Beni. Bilan 13 blessés graves. Les survivants attribuent l'attaque aux hommes en armes et en uniforme militaire. 
-          Dimanche 24 octobre à 1h du matin et Lundi 25 octobre à partir de 21h00, la cité de Kiwanja est sous le choc des tirs à l’arme lourde dont on ne sait pas la provenance. Ces tirs provoquent cependant une psychose au sein la population qui est privée de son sommeil ne sachant pas ce qui lui arrive. 
-          Lundi 25 octobre 2010 : Une Pétition récolte des signatures à Butembo contre les collabos des clandestins armés qui achètent des maisons et des terres à leurs noms pour les donner ensuite aux clandestins armés, entreposent chez eux d’autres biens pour faciliter l’installation des clandestins armés ( A suivre). 
La situation sécuritaire du Nord-Kivu ne fait que s’empirer sous les regards complaisants de ceux qui ont le pouvoir d’empêcher l’escalade de la violence dont les acteurs principaux sont les militaires issus du CNDP. Avec l’intégration des rebelles du CNDP dans l’armée nationale, les congolais s’attendaient à la pacification de la Province. Mais plus d’une année après, la violence contre les populations civiles s’est intensifiée. De temps à temps, les membres du CNDP attribuent ce regain de violence au non respect des accords (secrets) signés avec Kinshasa mais sans dire exactement quelle part du contrat Kinshasa ne veut pas honorer. Lors du dernier passage du Président Joseph Kabila au Nord-Kivu, on l’a entendu monter de ton contre les militaires déployés au Nord-Kivu et qui ne veulent pas servir ailleurs au pays. Le Chef d’Etat Major Didier Etumba donna aussi une mise en garde allant dans le même sens à partir de son salon huppé de la capitale. Ces deux annonces restent jusqu’aujourd’hui sans effet sur le terrain où les militaires issus du CNDP font la loi, avec pouvoir de vie et de mort sur les populations civiles. Comme Kinshasa ne dénonce pas ces crimes, on se demande si les crimes contre les populations congolaises font partis de l’accord avec le CNDP ? 
Et que dire des Mai-Mai, FDLR, etc. ? L’existence des Faux Mai-Mai et des Faux FDLR dans la région (c’est-à-dire des Mai-Mai et des FDLR créés pour servir de cause aux attaques des populations civiles et des localités ciblées comme lieu d’accueil des refugiés congolais en provenance du Rwanda) ne permet pas aux observateurs de faire la part des choses. Les vrais Mai-Mai de la région ont déjà été démobilisés et intégrés dans les Fardc avec leurs commandants. Qui sont les Mai-Mai dont on parle aujourd’hui et qui vont jusqu'à attaquer une base de la Monusco avec 4 AK47 et des machettes ? 
Les observateurs attirent cependant l’attention sur des propos tendancieux qui tendent à coller tout ce qui est Mai-Mai aux Nande en donnant à leurs chefs présumés des noms Nande. Le fait de s’appeler Paluku ou Kambale et de parler Kinande ne veut pas dire que quelqu’un est Nande ou Mai-Mai. Comme les congolais qui parlent Français et portent des noms Français ne sont pas forcement des Français. La preuve est que le Président Sarkozy les refoule du territoire français quand ils n'ont pas leurs documents d'immigration en ordre. L’existence des écoles de Kinande au Rwanda et en Ouganda met en lumière cette supercherie de la politique identitaire que certains voudraient utiliser pour incriminer des innocents ou alors pour usurper les droits des Nande authentiques. Après les Faux Mai-Mai et les Faux FDLR, on s'achemine ainsi vers une nouvelle identité de "Faux Nande".
Un homme de Dieu qui prêchait dimanche 24 octobre dans une église de Butembo, n’avait pas manqué de mettre en garde les parents de Beni-Lubero qui n’apprennent que le Swahili et le Français à leurs enfants en ironisant de la sorte : « Pendant que les écoles du Kinande sont ouvertes dans les pays voisins où plusieurs personnes voudraient être des Nande et vivre à Beni-Lubero, vous n’apprenez que le Français à vos enfants. Si vos enfants ne connaissent pas le Kinande, quelqu’un pourra les prendre demain pour étrangers! ». 
Plusieurs autorités administratives qui s’expriment sous le seau de l’anonymat disent sans ambages que leurs efforts d’administration de la cité sont contrecarrés par les militaires issus du CNDP. De fois ces derniers libèrent de force des prisonniers coupables d’assassinats, vols à mains armées, viols, etc. Les commandants militaires qui agissent de la sorte sont aussi ceux qui refusent de quitter le Nord-Kivu.
Les membres de la société civile rapportent aussi que dans plusieurs coins du Nord-Kivu, les radios locales sont interdites de diffuser sous peine de mort pour les animateurs,  les nouvelles relatives à l’insécurité perpétrée des militaires issus du CNDP. N’est-ce pas là un signe d’une dictature militaire qui s’installe au Nord-Kivu ?
Seuls les agents des multinationales qui exploitent les ressources minières de la région ne sont pas touchées par cette recrudescence de la violence. Les cas des pilotes pris en otage puis libérés avec ou sans rançon ne contredit pas le bon traitement dont jouit les agents des multinationales. A Nyakakoma, par exemple, où plusieurs congolais ont fui les violations de droits humains, les agents qui font les prospections du pétrole ne sont pas en insécurité. D’où la question de savoir pourquoi l’insécurité ne vise que les populations civiles congolaises ? 
©Beni-Lubero Online

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