lundi 25 octobre 2010

Qui a dit que la DGDP (ex OGEDEP) n'a pas d'argent ?

Lundi 25 octobre 2010

Détournement spectaculaire de plus de 1,9 million de dollars américains !

* Pourquoi sabote-t-on l'opération " Tolérance zéro " initiée par le Chef de l'Etat ?
* Présumé auteur de ce détournement, le chargé des missions Kévin Lumbila suspendu de ses fonctions
Plus de 1,9 millions de dollars américains se sont volatilisés dans les caisses de la Direction générale de la dette publique (DGDP, ex OGEDEP). Le pot aux roses a été découvert au terme d'un audit effectué, en bonne et due forme, au sein de cette direction par une équipe diligentée par le Secrétariat général des finances. La conclusion de l'audit vient de révéler un hold up opéré par Kévin Lumbila Numbi, chargé des missions à la DGDP. Il lui est reproché d'avoir occasionné, dans sa gestion, le détournement de l'ordre de 1 956 625, 03 USD. Des fonds versés par les acquéreurs des biens zaïrianisés au cours de trois dernières années.


Informée de cette pratique contraire à l'intérêt supérieur de la population congolaise, la hiérarchie a tôt fait de procéder à la suspension de Kévin Lumbila Numbi pour permettre aux services compétents de mener à terme les diligences subséquences sur le plan administratif et judiciaire.
En effet, il s'est remarqué une indélicatesse financière au sein de la Direction générale de la dette publique, avec comme conséquence, la dilapidation des ressources que mobilise cette Direction. Quand les acquéreurs paient leurs dettes vis-à-vis de l'Etat, on ne sait pas où va cet argent. Pourtant, il devrait se trouver logé dans les comptes ouverts à la BCC et permettraient à l'Etat de s'acquitter de ses dettes vis-à-vis de ses créanciers.
Pourquoi torturer l'opération " Tolérance zéro" ?
La tentacule est tellement longue que le comité de gestion, avec à sa tête Kévin Lumbila Numbi, s'est caractérisé par des minorations des valeurs accordées aux nouveaux acheteurs des biens zaîrianisés. Cette démarche avait été plusieurs fois contestées par des juristes avérés internes. La mégestion était tellement profonde que la hiérarchie a enjoint au secrétaire général aux Finances, Antoine Muyaya Tshifuaka, de diligenter une mission d'audit.
A voir la manière dont les choses se sont déroulées à la DGPD (ex OGEDEP), on a la nette impression que les auteurs de ce spectaculaire détournement n'ont rien compris que la vision du Chef de l'Etat, à travers l'opération " Tolérance zéro ", qui consiste à mettre fin à l'impunité en RDC. L'on se perd en conjectures sur la façon dont cet argent a été détourné.
Comment est-on parvenu à découvrir ce détournement ?
Une équipe des cadres et fonctionnaires du ministère des Finances effectue une mission d'audit au sein de la DGDP. Cette mission débute le 31 août 2010 avec comme objectifs précis: examiner la gestion des fonds versés par les acquéreurs au cours des trois dernières années ; identifier les biens zaïrianisés, leurs acquéreurs, les sommes versées pour chaque bien; procéder au rapprochement des données recueillies auprès des différentes intervenants en la matière et en dégager les responsabilités (BCC, DGDP et le ministère du Portefeuille).
Des conclusions tirées de cette mission d'audit, l'on constate, après examen de la gestion des fonds versés par les acquéreurs des biens zaïrianisés au cours de trois dernières années, il ressort un détournement spectaculaire de l'ordre de 1 956 625,03 dollars américains. Détournement opéré, selon la mission d'audit, par le chargé des missions Kévin Lumbila, pourtant ancien fonctionnaire à la Banque mondiale, Institution qui met l'accent sur le gestion transparente des ressources financières.
L'audit a établi aussi que le cumul des sommes recouvrées de plus des deux millions de dollars soit 2.276.828,07 USD, seul un montant de 301.988,42 USD se trouve consigné à la caisse de la DGDP ainsi que dans ses comptes ouverts auprès des banques commerciales dont Rawbank et BIAC, violant l'article 14 point de la Loi n°78-003 qui exige que les sommes payées par les acquéreurs soient versées à la BCC.
Un simple calcul fait ressortir que la différence de 1.956.625,03 USD qui aurait du être versée intégralement au compte de la DGDP ouvert auprès de la BCC pour indemnisation des anciens propriétaires des biens zaïrianisés a été consommée par le Comité de gestion au titre des diverses dépenses de fonctionnement de cette direction.
La mal gouvernance entretenue par le chargé de mission et ses complices ne se limite pas seulement à détourner de l'argent liquide. La pieuvre a étendue ses tentacules dans le détournement des deniers publics. C'est pourquoi, la DGPD ne dispose d'aucun fichier exhaustif comportant l'ensemble des biens zaïrianisés. Cette situation est délibérément entretenue par le directeur de la Dette Intérieure et Créances pour flouer tout le calcul, Dego Muziko.
La mission révèle aussi qu'il existe au sein de cette direction un dysfonctionnement entre différents départements de la DGDP dans la gestion des biens zaîrianisés, le non versement à la BCC des fonds provenant des acquéreurs en vue de l'indemnisation des anciens propriétaires, la subtilisation par certains agents ayant rangé leurs fanions de certains dossiers des acquéreurs conservés au département de la Direction intérieur et créances. Conséquence logique : impossible de déterminer à ce jour le montant exact de cette créance.
On renseigne que depuis le mercredi dernier, par deux fois, le chargé de mission, Kévin Numbi Lumbila a refusé de manière ostentatoire à venir procéder à la remise-reprise avec le Directeur Thomas Mate Kombi qui a été désigné par le secrétaire général aux Finances pour diriger provisoirement la DGDP. Ce lundi, en cas d'une nouvelle absence, la remise-reprise sera faite devant un OPJ.

Interrogations
Au fil des éléments, il s'avère aussi bien pour le commun des mortels congolais que nous, que l'argent détourné à la DGDP n'est que la face cachée de l'Iceberg. L'on se demande comment un cadre qui a eu à rouler sa bosse à la Banque mondiale ( BM ) et à la Banque africaine de développement (BAD), détenant de titres académiques impressionnants, peut se permettre à dilapider les fonds publics.
Aujourd'hui rangé comme mauvais gestionnaire, il détient par devers lui un doctorat en Economie, méprisant ainsi l'art de gestion de deniers public. Pourquoi alors faire appel à des compatriotes dont on ne connaît pas trop bien le cursus et le parcours professionnel. Bon nombre d'entre se permettent de vider les caisses des entreprises ou services publics où ils détiennent une parcelle d'autorité ?
Pour le cas d'espèce, quelle crédibilité accorder aux institutions financières internationales qui ont employé M. Kévin Numbi Lumbila ? Alors que ces dernières font de la bonne gouvernance leur cheval de bataille, l'ancien fonctionnaire à la Banque mondiale et à la Banque africaine de développement est accusé d'avoir dilapidé des fonds, non de moindres. 1 950 625, 03 USD, c'est trop !
Gageons que la DGDP (ex OGEDEP) n'a pas d'argent, si un individu parvient à souffler, à lui seul, plus de 1,9 millions de dollars américains.
Willy K.

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