mardi 26 octobre 2010

Togo, Guinée, Rdc | A quand la fin de la passivité ?

Un militaire s’en prend violemment à un manifestant lors de la présidentielle de 2005 au Togo (Ph : D.R.)
(AfriSCOOP Analyse) —Le 13ème Sommet de l’Oif (Organisation internationale de la Francophonie) vient de clôturer ses travaux en terre suisse. Cette année qui marque le dixième anniversaire de la « Déclaration de Bamako » qui constitue le bréviaire des Francophones en matière de droits humains et de bonne gouvernance ne va pas symboliser une grande rupture en matière de “répression” des violations des droits de l’Homme dans les pays francophones de l’Afrique…

La Guinée en 2009 (à travers le massacre dans le stade du 28 septembre) ou encore le Togo en 2005 (pendant les violences avant, pendant et après la présidentielle d’avril 2005) auront négativement marqué les esprits des Africains en matière de violation patente des droits humains au cours de la décennie qui s’achève. Pourtant, c’est pour éviter et surtout prévenir la survenance de ces drames humains que les Etats membre de l’Oif ont donné naissance en 2000 à la « Déclaration de Bamako » censée être dès cette époque leur phare en matière de gouvernance politique.
A la faveur du 13ème Sommet de la Francophonie les 23 et 24 octobre 2010 à Montreux (en Suisse), une référence a encore été faite à cette fameuse Déclaration, sans aucune perspective de corseter son ou ses arsenaux juridiques. En clair, les Etats membres de l’Oif et qui se montreront violateurs des droits humains pourront toujours essuyer des blâmes (sévères ou légères) de leurs pairs, sans aucune crainte de faire face à des sanctions lourdes. Au sein de la Francophonie, on aime généralement innover. Dans tous les domaines. C’est donc l’occasion de coller à cette donne, en promouvant autrement le respect des droits humains dans l’espace francophone.
Les violateurs des droits élémentaires (reconnus à tout être humain) en 2005 au Togo, et en 2009 en Guinée n’auraient pas perpétré leurs forfaitures respectives si l’Oif était à même de leur opposer des sanctions lourdes !!! Comme des restrictions drastiques de déplacement à l’étranger ou encore des peines privatives de liberté hyper dissuasives. Une faiblesse qui continue de faire le lit à des insultes à l’intelligence humaine ; c’est le cas en Rdc où ces derniers mois des hommes en armes ont impunément violé près de 15.000 femmes. Et dire que Kinshasa va abriter le 14ème Sommet de l’Oif en 2012…
Ainsi donc, pour rompre avec ce passé trouble, la Francophonie peut mettre en place des mécanismes qui valoriseraient autrement le respect des droits humains en son sein. C’est-à-dire mieux travailler en amont de la violation des droits de l’Homme. En consacrant à titre d’exemple une dotation financière sans équivalent au « meilleur Etat promoteur des droits de l’Homme » tous les deux ans. Un peu dans l’esprit du « Prix Mo Ibrahim » ou encore des « Prix Nobel ». 40 ans après la naissance de l’Oif et 50 ans après les « indépendances africaines », l’ensemble francophone gagnerait donc du crédit auprès des peuples africains quand il mettra autrement en valeur la promotion des droits humains. Le développement et le rayonnement du français dans le reste du monde sont aussi à ce prix…

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