mardi 16 novembre 2010

Craignant pour sa sécurité Bosco Ntaganda menace d’entrer en rébellion




Poursuivi par la cour pénale internationale, Bosco Ntaganda, n’a pas digéré la décision du chef d’état-major général des FARDC de déployer les éléments issus de l’ex-groupe rebelle CNDP dans les provinces autres que le Kivu.
A en croire des sources dignes de foi, Bosco Ntaganda y voit une stratégie visant à le priver de ses fidèles dans le dessein, croit-il, de le mettre aux arrêts et de le transférer à la CPI comme la communauté internationale l’exige de Kinshasa.
Selon ces sources, l’ancien rebelle, retranché depuis peu dans le Walikale profond, menace de fomenter une nouvelle rébellion si la décision des FARDC venait à entrer en exécution. Des sources concordantes affirment que, pour donner du tonus à cette manœuvre, l’ex-chef rebelle a entamé des pourparlers avec le Colonel hutu Mugabu du PARECO, le chef Maï-Maï Tsheka, Munyanga établi à Walikale, ainsi que des chefs FDLR, dans le but de former une large coalition militaire. De l’avis des observteurs, ces « forces négatives » aux visées politiques opposées pourraient contracter un mariage contre nature, pourvu qu’elles accroissent leur capacité de nuisance et assurent leur survie. Ce, au moment où Kinshasa et Kigali multiplient des initiatives pour neutraliser les groupes rebelles de part et d’autre de leur frontière commune.
Des observateurs font également savoir que Bosco Ntaganda redoute de subir le même sort que le général Jérôme Kakwavu. Cet ex-chef rebelle des « Forces armées populaires du Congo » qui opéraient en Ituri, dans la province Orientale, est, depuis quelques mois, en détention au Centre pénitentiaire et de rééducation de Kinshasa (ex-Makala). Des sources judiciaires laissent entendre que Jérôme Kakwavu, qui a intégré les FARDC après avoir fait la paix avec le gouvernement, serait en passe d’être transféré à la CPI où il est réclamé à cor et à cri par le procureur Luis Moreno O’Campo.
Des sources crédibles indiquent que cette cabale qu’orchestre Ntaganda, bénéficie d’ores et déjà du soutien moral entre autres de Faustin Kayumba Nyamwasa, ancien chef d’état major général du Rwanda, tous deux anciens compagnons de lutte de Paul Kagame au sein du Front patriotique rwandais (FPR) et exilés en Afrique du Sud. Après avoir divorcé avec l’actuel régime rwandais, ils ne cachent pas leur intention d’évincer Paul Kagame qu’ils accusent de dictateur. Le soutien de ces anciens dignitaires rwandais, apprend-on, intervient au lendemain de la douche froide que Kigali aurait donnée à Ntaganda, en consentant à son arrestation et à son transfert à la CPI, le moment venu. Si cette rébellion prend corps, elle menacerait la sécurité du Rwanda et de la RDC. En effet, le 3 août dernier, le colonel Patrick Karegeya avait appelé les Rwandais à se « soulever » contre la « dictature » de Kagame. « Personne ne viendra sauver les Rwandais de la dictature de Kagame et il n’est plus temps de se croiser les mains », avait-il déclaré. « De toute évidence, certain y perdront leur vie, mais ceux qui mourront auront perdu leur vie pour une juste cause et je suis prêt à soutenir les Rwandais qui veulent combattre », a-t-il ajouté.
Rappelons que Bosco Ntaganda fait l’objet d’un mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale de La Haye pour avoir enrôlé comme soldats des enfants de moins de 15 ans en 2002 et 2003. En effet, avant d’intégrer le CNDP, il était le chef adjoint de l’état major général des Forces patriotiques pour la libération du Congo (FPLC), la branche armée de l’UPC (l’Union des patriotiques congolais) de Thomas Lubanga, accusée d’être responsable du massacre de civils dans la localité de Mongbalu, dans le district de l’Ituri, en province Orientale.
Martin Ziakwau

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