samedi 20 novembre 2010

Présidentielle en Côte d'Ivoire : échauffourées à la veille de la campagne du second tour

Supporters du candidat du RHDP Alassane Ouattara (D) et du candidat du FPI Laurent Gbagbo (G) à Abidjan.
Supporters du candidat du RHDP Alassane Ouattara (D) et du candidat du FPI Laurent Gbagbo (G) à Abidjan.
Reuters
Par RFI
En Côte d’Ivoire, des échauffourées, surviennent dans le quartier de Cocody , à Abidjan à la veille de l'ouverture officielle de la campagne du second tour. Environ 300 membres de la Fesci (proche de Laurent Gbagbo) armés notamment de gourdins, avaient pris position vendredi devant le siège du RHDP, la coalition pro-Ouattara. Ils ont jeté des pierres dans l'enceinte du bâtiment, entraînant une riposte des militants du camp adverse. La police s'est interposée, il y a eu une vingtaine de blessés


Une femme souriante après avoir reçu ses cartes d'identité et d'électeur à Abidjan, le 7 octobre 2010.
12/11/2010 - Côte d'Ivoire
A coups de pierre, de bâton et machettes, étudiants de la Fesci, Fédération estudiantine de Côte d'Ivoire, et militants de l’opposition se sont affrontés hier après-midi aux abords de la maison du PDCI. La police et ses grenades lacrymogènes ont fini par disperser les émeutiers. Et vendredi soir, l’immense bâtisse accueillait des renforts de militants pour monter la garde. Sur le mur d’enceinte, les restes calcinés de la banderole du RHDP, Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix, apparaissaient dans les phares des ambulances venues chercher les derniers blessés. Augustine Essoubo, du protocole du Secrétaire général du PDCI témoigne : « Il y a des blessés parmi eux des blessés graves. Le Samu est venu les évacuer, les autres ont été soignés sur place. Nous, nous avons été gazés jusqu’à 18h45 ».
Qui a commencé et comment ? Chacun se renvoyait la balle. Mais alors que les voies d’accès à la cité étudiante Mermoz étaient toujours hérissées de barricades, le Secrétaire général de la FESCI, Augustin Miam, lançait un appel au calme :
« J’appelle l’ensemble des étudiants de Côte d’Ivoire, la jeunesse ivoirienne et à travers eux toute la Côte d’Ivoire, toute la population ivoirienne au calme et à la sérénité. Nous faisons tout pour créer les conditions idoines, les conditions propices pour qu’on puisse organiser les élections et qu’au soir du 28 de ce mois, on trouve un nouveau visage de la Côte d’Ivoire »
Ce matin la campagne électorale officielle débute en Côte d’Ivoire. La nuit a été calme à Cocody.

La campagne pour le second tour démarre sur les chapeaux de roues
En Côte d'Ivoire, la campagne électorale pour le second tour est ouverte depuis ce 20 novembre 2010, en attendant l'élection du dimanche 28 novembre. Le Président sortant Laurent Gbagbo était le 19 novembre en meeting à Port-Bouët, près d’Abidjan. Il y a lancé une charge vigoureuse contre son rival Alassane Ouattara.
Devant une foule en liesse, le Président-candidat a confessé sa satisfaction d’affronter Alassane Ouattara au second tour. « Je suis heureux que lui et moi, on s’explique face à face pour que, une fois pour toute, les Ivoiriens sachent, a-t-il dit, qui a amené les coups d’Etat en Côte d’Ivoire».
Laurent Gbagbo, il y a dix jours, avait laissé entendre qu’Alassane Ouattara était à l’origine du coup d’Etat militaire de 1999 ayant renversé le Président Bédié. S’adressant aux électeurs de ce dernier, il leur avait en effet conseillé de voter pour le candidat qui avait « fait revenir Bédié d’exil », plutôt que pour celui qui l’avait « fait partir en exil ».
Mais à Port-Bouët vendredi le candidat de la majorité présidentielle a, sans équivoque, accusé son rival d’avoir « fait le coup d’Etat de 1999 », et d’être responsable de trois tentatives de coup d’Etat. Sortie « musclée », concède un des responsables de sa communication. Mais dans ce registre, chacun des deux finalistes cherchera à pousser son adversaire à la faute dans une guérilla verbale qui met les nerfs de leur entourage à rude épreuve.

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