lundi 22 novembre 2010

THE WESTERN BELT


THE WESTERN BELT par Puati Buangi Makebo,
RDC novembre 20th, 2010

L’histoire de la République Démocratique du Congo, notre pays, nous révèle que l’Est a toujours été une poudrière. Jamais le feu ne s’est véritablement éteint dans cette partie du territoire. Après chaque spasme apaisé, s’allument encore des feux partant des tisons enfumés oubliés sous la cendre. Faire l’inventaire de tous les troubles de la partie orientale de la R. D. du Congo s’avère fastidieux, mais celle ou celui dont la mémoire est fraîche, pour avoir vécu ces événements lui-même ou pour avoir été informé, s’apercevra que les aventuriers de tout acabit se sont souvent autoproclamé qui roi, qui empereur, qui président de la République Démocratique du Congo.
De Jean Schramme aux événements récents, rien de nouveau sous l’orient d’où paradoxalement selon l’astronomie se lèvent les tempêtes et les orages qui balaient les espoirs de notre peuple. Pourtant, que la R. D. du Congo n’a-t-il pas fait pour vivre en harmonie avec ses voisins de l’Est ? Certes, des régimes douteux ont été soutenus par Kinshasa sous le Maréchal. Mais pourrions-nous affirmer que nous sommes prêts à livrer bataille contre tous les pays, toutes les super-puissances qui ont prêté leur secours à des gouvernements mercenaires et sous-traitants peu recommandables ? Le Zaïre de Mobutu n’est pas le seul dans son cas. Justifier la boucherie que commet Paul Kagame dans les deux Kivu par les alliances du passé entre Mobutu et Habiyarimana serait pour le moins criminel. Soutenir le prétexte du régime de Kigali qui humilie le peuple bantou sur le flanc Est de la R. D. du Congo c’est hitlérien. Oui, le nazisme prétextait, lui aussi, qu’il avait quelque revanche à prendre sur ces nations européennes qui avaient humilié l’Allemagne défaite en 14-18, un échec qui avait valu à celle-ci toutes ses colonies africaines, entre autres.
L’engagement de la République Démocratique du Congo au sein de la CEPGL lui garantit certes un dialogue et un échange permanent avec des partenaires divers surtout en ce qui concerne l’exploitation minière. Mais les rapports avec le Rwanda, le Burundi et l’Ouganda sont teintés d’envie et de jalousie de la part des pays peu ou pas du tout nantis en minerais comme leur grand voisin. Aussi, nous semble t-il, il est impérieux d’étudier avec la plus attentive minutie et la plus grande gravité les relations passées et à venir avec ces trois voisins.
Du point de vue géopolitique, il n’est pas inintéressant de renforcer et développer nos rapports avec l’Ouest et constituer ainsi ce que nous appellerons le Western Belt. Notre histoire avec la République du Congo ainsi que la République d’Angola est faite de complicité et des liens historiques et humains impossibles à défaire. Qu’un meurt à Brazzaville ou à Luanda, à Kinshasa on pleure. Qu’un autre souffre à Cabinda, à Muanda, à Boma ou à Pointe-Noire on s’inquiète. Qu’un troisième se marie à Owando (RC), on apporte des présents depuis Lukolela (RDC). Nos peuples sont si imbriqués qu’ils sont biologiquement inséparables. Ce ciment a permis à cet axe Brazzaville-Kinshasa-Luanda de vivre en paix et en harmonie depuis fort longtemps en dépit de quelques incidents sporadiques mais sans gravité.
Actuellement, sous la présidence du Président Sassou-N’guesso, la République du Congo a réussi à retrouver et consolider la paix à l’intérieur de ses frontières, a maintenu le sillon démocratique et a amorcé son développement. La modernisation des infrastructures, dont l’aéroport de Maya-Maya est l’une des illustrations les plus voyants, traduit la volonté d’un homme d’Etat dont l’expérience, la volonté, la vision et le désir de se signaler comme une figure marquante dans l’histoire de son pays. La République Démocratique du Congo peut en apprendre beaucoup, car ce qui fait la grandeur d’un Etat n’est pas sa taille mais sa capacité à se frayer un chemin pour prendre une place respectable sur l’échiquier mondial. Tous les classements et statistiques de diverses organisations internationales montrent que la République du Congo a une place que sa sœur, la R. D. du Congo peut lui envier. Le Congo-Brazzaville est un partenaire incontournable du fait de notre histoire commune, de ses alliances politiques et de son activité commerciale importante.
En République d’Angola, le Président José Eduardo dos Santos a montré ses capacités à établir la paix dans un pays ensanglanté par des décennies de guerre, à panser les plaies de son peuple, à rassembler au-delà des clivages qui ont longtemps saigné l’Angola et à moderniser son pays en passant du dirigisme économique à l’économie de marché. L’Angola, par la force des choses et l’infortune de son histoire, est une puissance régionale militaire sur laquelle la République Démocratique du Congo peut s’appuyer pour bâtir une armée digne de ce nom, capable de défendre le territoire contre ses envahisseurs.
Congo-Brazzaville-Angola-Congo-Kinshasa, le Western Belt, la ceinture occidentale que nous appelons de tous nos voeux, faite d’un équilibre proportionnel en richesses entre ces trois pays, de liant historique ayant résisté au temps, que seuls les « créateurs-bâtisseurs » d’une nouvelle République Démocratique du Congo sauront intégrer dans leur réflexion pour le salut du peuple congolais. C’est notre idéal, car le devenir de la R. D. du Congo se joue du côté du littoral atlantique.
Par Puati Buangi Makebo, RDC
Lausanne le 18 novembre 2010

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