lundi 10 janvier 2011

Afrique- Science: Pas d'argent mais plein d'idées

04/01/2011 à 15h:21 Par Justine Spiegel
    
Le secteur pharmaceutique est un des plus concernés par ces 'technologies stagnantes'.Le secteur pharmaceutique est un des plus concernés par ces "technologies stagnantes".© AFP
Les chercheurs africains font de réelles découvertes en matière de santé, mais faute de soutien politique et financier elles sont condamnées à rester dans les tiroirs, selon plusieurs études publiées dans les revues Science et BioMed Central.
Un kit mobile de diagnostic de la bilharziose au Ghana, un incinérateur portable de déchets médicaux en Ouganda… Des produits ingénieux, mais impossibles à trouver sur le marché ! Ils font partie des « innovations dormantes », répertoriées par le Kényan Ken Simiyu. Le chercheur est le responsable d’études réalisées pour le compte de l’ONG canadienne McLaughlin-Rotman Centre for Global Health (MRC) et publiées dans les revues Science et BioMed Central. La conclusion de ces travaux est sans appel : les chercheurs africains font de réelles découvertes en matière de santé, mais faute de soutien politique et financier elles sont condamnées à rester dans les tiroirs.
Avec son équipe, Ken Simiyu a visité plusieurs laboratoires africains – Ghana, Kenya, Madagascar, Nigeria, Rwanda, Afrique du Sud, Tanzanie et Ouganda – et identifié 25 « technologies stagnantes ». Innovantes et peu coûteuses, parfois même approuvées par l’Organisation mondiale de la santé, elles n’ont pas réussi à passer le stade de l’homologation, de la fabrication et de la commercialisation. C’est le cas du Nibima, un médicament contre le paludisme développé au Centre de recherche scientifique pour les médecines à base de plantes, au Ghana.
À l’origine du problème : la faiblesse des budgets alloués à la recherche et au développement par les États (de l’ordre de 0,2 % à 0,3 % de la richesse nationale). Mais les chercheurs manquent aussi de contacts et de compétences pour valider leur projet. Le potentiel est pourtant là. Ken Simiyu attend notamment beaucoup des traitements traditionnels à base de plantes – à l’image du Madeglucyl, un médicament contre le diabète mis au point à Madagascar et déjà commercialisé – dont s’inspirent 16 des 25 innovations citées.

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