lundi 10 janvier 2011

Crise Ivoirienne: Laurent Gbagbo, plus que jamais sur le chemin du rachat


© Nestor Djiatou | L'Anecdote


Il entame dès ce lundi sa sixième semaine au Palais présidentiel de Cocodi, alors que rien ne le prédisposait à une telle témérité qui chaque jour qui passe le consolide dans sa posture du Chef de l'Etat...

La pression internationale appelant à son départ du pouvoir est loin de retomber. A la suite de l'Union européenne, les Etats-Unis d'Amérique viennent de décider du gel des avoirs de Laurent Gbagbo sur son territoire. Après avoir tenté en vain de le convaincre d'un exil pacifique sur son sol. La même mesure s'applique à Simone son épouse, ainsi qu'à certains de ses proches collaborateurs. Mesure déjà jugée inefficace par certains observateurs avertis et acteurs de la crise ivoirienne ! Le boycott du président sortant par la Communauté internationale reste la seule bouée de sauvetage sur laquelle s'accroche son adversaireAlassane Dramane Ouattara. 

Mais jusqu'où peut bien aller la Communauté internationale dans l'imbroglio ivoirien sans perdre la face ? La question constitue aujourd'hui l'écheveau que tentent de démêler la diplomatie mondiale au sujet de la crise constitutionnelle en Côte d'Ivoire. Le Canada et la Norvège, deux pays qui ont reconnu les diplomates accrédités par Alassane Ouattara dans leurs pays respectifs, viennent de subir la foudre du président Gbagbo qui a retiré les accréditations de leurs ambassadeurs à Abidjan. 

Mesure de rétorsion diplomatique qui montre bien que l'ennemi de la Communauté internationale est loin de lâcher du lest. Même la France, tête de proue de l'hostilité internationale contre Gbagbo, éprouve manifestement de la peine à franchir le rubicon de la reconnaissance des diplomates désignés par Ouattara. Pendant ce temps, le nouvel ambassadeur de la Côte d'Ivoire aux Nations-Unies, désigné par Ouattara, éprouve toutes les difficultés à asseoir son magistère. En plus du personnel acquis au président sortant de la Côte d'Ivoire qui l'a bloqué dans les couloirs une heure de temps durant, c'est le bailleur du local abritant la chancellerie ivoirienne qui vient de bloquer l'ascenseur conduisant au bureau du nouvel ambassadeur, affichant lui aussi son hostilité au représentant du président soutenu par la Communauté internationale. Et dans les alentours du siège de l'Onu, on dit la diplomatie ivoirienne aux Etats-Unis cadencée par l'ambassadeur désigné par Laurent Gbagbo auprès des Etats-Unis. 


ENVOI DES TROUPES 

Sur un autre flanc diplomatique, la communauté internationale s'émancipe de son idée première d'envoyer les troupes à Abidjan afin de déloger Laurent Gbagbo. Si les acteurs diplomatiques reconnaissent Ouattara comme le président élu de Côte d'Ivoire, personne n'envisage plus sérieusement l'opportunité et la nécessité d'un déploiement des troupes en Côte d'ivoire pour cette cause. Mieux, certains diplomates africains sont déjà montés au créneau pour dire haut leur refus de cautionner une telle initiative. C'est le cas du ministre des Affaires étrangères du Niger qui a récemment estimé que l'Afrique ne saurait servir de champ d'expérimentation de ces politiques d'abrutissement. 

La communauté économique des Etats-Unis de l'Ouest (Cedeao), très excitée au départ au sujet de cette solution paraît plus que jamais divisée sur la question. Certains Etats commencent à reconnaître le régime de Laurent Gbagbo. C'est le cas du Bénin, du Cap vert ou de la Gambie. Manifestement les missions diplomatiques déployées ont rallié bon nombre de sceptiques à la logique du président sortant. 

Même le Président en exercice, le nigérian Goodluck Jonathan, ne manifeste plus assez d'engouement à l'envoi d'une force militaire en Côte d'Ivoire. En plus de la relative réticence de ses pairs, les réalités de stratégie politiques l'obligent à la réserve. Acculé par des problèmes politiques à l'intérieur de son pays, dont la question de sa propre investiture (contestée) à la présidentielle de cette année, et la recrudescence des violences interreligieuses, Goodluck Jonathan peut-il se permettre d'ouvrir un nouveau front à même de conduire à son impopularité ? Assurément pas. 

Le président nigérian n'est pas seul dans cette incertitude du lendemain. Beaucoup de chefs d'Etats redoutent une levée de bouclier de leurs opinions nationales contre une éventuelle guerre ouverte en Côte d'Ivoire. D'où la prudence qui guide la grande majorité des chancelleries étrangères sur la crise ivoirienne. 

OUATTARA, ASSIGNÉ À L'HÔTEL 

A l'intérieur de la Côte d'Ivoire, l'opinion publique est elle aussi assez remontée contre l'idée de l'envoi d'une force militaire. Une idée qui, de l'avis des experts, a sérieusement égratigné le capital de confiance dont bénéficiait Allassane Ouattara. Les ivoiriens le lui ont signifié en refusant de se mobiliser en faveur du mot d'ordre de désobéissance qu'il a lancé il y a une semaine. Les mouvements de soutien en faveur du «Président de l'Hôtel du Golf» ont cessé depuis lors. La marge de manœuvre du président soutenu Par la communauté internationale est plus que réduite, lui qui est retranché dans un hôtel encerclé par les forces loyalistes, et susceptible d'être pris en assaut à tout moment. Autant de vérités qui ont inversé le sens de la problématique de la crise ivoirienne chez les observateurs avertis. Jusqu'à quand tiendra encore Ouattara dans son retranchement ? Les données ont manifestement changé. 

Élections Ivoiriennes: Comment la CEI a fraudé 

© Par Serge Effa I L’ANECDOTE N° 501 du Lundi 10 Janvier 2011 

Les jours qui passent révèlent progressivement des faits qui donnent raison à Laurent Gbagbo. C'est le cas des résultats proclamés par CEI dont une analyse même sommaire permet de comprendre qu'on veut absolument faire partir Gbagbo. 

«Ce que la sagesse n'a pas fait, le temps a le fera». Périclerck écrivain français, n'a jamais aussi opportunément été cité. Après la «publication» des résultats par la Commission électorale indépendante ivoirienne, qui donnent Alasssane Dramane Ouattara vainqueur, les langues n'ont cessé de se délier en injures, intrigues et autres propos vitriolant Laurent Gbagbo. A un certain moment, on a même eu l'impression que le président Ivoirien lui même manquait d'arguments pour justifier le «coup d'Etat» dont il a failli être victime. Mais le temps est passé, et certains faits de fraude commencent à se dévoiler. C'est le cas des résultats du second tour publiés par la CEI, et dont chiffres et analyses permettent de jeter le discrédit sur cette CEI, visiblement manipulée. Selon donc les résultats de ces élections dont nous ne pouvons publier les fichiers complets faute d'espace, on retient les récapitulatifs suivants, publiés par la CEI: 


PREMIER TOUR 

- Inscrit : 5.712.348 
- Votants : 4.804.164 
- Bulletins nuls : 225.521 
- Le taux de participation était de 84,1% Suffrages exprimés : 4.569.258 

Pourcentage par candidat 

- Laurent Gbagbo : 1.738.889 voix soit 38,06% 
- Alassane Ouatara : 1.473.970 voix soit 32,26% 
- Konan Bédie : 1.142.814 voix soit 25,01% 

Disons en toute unanimité qu'aucune analyse n'est nécessaire à ce niveau, les résultats du premier tour n'ont souffert d'aucune contestation; des deux vainqueurs comme du candidat Bédie éliminé. 


SECOND TOUR 

Les résultats du second tour proclamés par la CEI sur la chaine de télévision France 24, annoncent un taux de participation de 70%. Le nombre de volants n'ayant pas été révélé à dessein, un calcul simple permet cependant de le déterminer. 

Nombre de votants = (nombre d'inscrits x pourcentage) / 100 

Nv= (5712348 x 70)/100 

Nv= 3.998 643 votants 

La CEI a par la suite donné les résultats suivants: 

Alassane Ouattara: 248.164 voix, soit 54,1% 
Laurent Gbagbo : 2.107.055 voix, soit 45,9% 

Suffrage total exprimé: pour les deux candidats sans tenir compte des bulletins nuls: (4590. 219 x 100) / 5712.348 = 80,5% 


CE QUI FAIT DONC PROBLEME: 

Là où le bât blesse dans ces résultats de la CEI, c'est d'abord: 

Le pourcentage des suffrages exprimés (80,35%) est largement supérieur du taux de participation général, solennellement annoncée à 70%. Plus grave encore, si l'on tenait compte des bulletins nuls, on aurait eu un pourcentage des suffrages exprimés plus élevé et supérieur même à celui du premier tour. Est-on-si éloigné de la fraude ? 

Le nombre de voies supplémentaires: 

Sur la base du suffrage exprimé, on constate un surplus de voix que nous pouvons calculer: 

Voix supplémentaires = suffrage exprimé - (nombre d'inscrits x taux de participation) 

Vs= 4590219-(5712348 x 70%) 
Vs= 4590219-3998643= 591576 voix supplémentaires 

Est-on si éloigné de la fraude? 


LE REPORT DES VOIX 

Toujours en se basant sur le suffrage exprimé: 4590219 

1er tour : 

Gbagbo 17 38889 
ADO: 1473970 

Si l'on se base sur le fait que les militants respectifs de Gbagbo et ADO qui les ont votés au premier tour l'ont réédité au second tour, que devrons-nous avoir comme voix à se disputer pour les deux ? 
Suffrage exprimé — (1 er tour Gbagbo 1er tour ADO) 

= 1 377 360 

Comme vous le constatez, ce nombre est largement supérieur au nombre de voix de Bédie au 1 er tour (1.142.814 voix). On sait par ailleurs que des électeurs ont été empêchés de voter dans plusieurs circonscriptions, qu'il y a eu des abstentions et autres empêchements, on devrait par contre avoir un nombre beaucoup moins élevé: Est-on si éloigné de la fraude ? 

Au final, voilà comment la CEI, instrumentalisée par certaines grandes puissances a pu anéantir tous les efforts consentis une décennie durant, pour sortir la Côte d'Ivoire de l'impasse politique. Mais plus que par le passé, l'Afrique doit unanimement dire non, aux pires formes de colonisation masquée, dont nos populations souffrent d'une exploitation abusive de nos richesses, et d'une dépendance dictée de nos Etats qui ne peuvent même pas jouir de la souveraineté d'élire librement leurs dirigeants. Il faut que cela change.

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