lundi 10 janvier 2011

Crise Post- Electorale - L’étau se resserre autour de Ouattara au Golf Hôtel

Le Temps-lundi 10 janvier 2011,
Crise Post- Electorale - L’étau se resserre autour de Ouattara au Golf Hôtel


Cloitré au Golf Hôtel où il attendait la communauté internationale pour lui donner le pouvoir, Ouattara perd de plus en plus, ses illusions.


Rien ne va dans la tribu Ouattara qui depuis le somptueux Golf Hôtel transformé pour la circonstance en camp de rebelles, perd de plus en plus ses illusions. Par la faute du Brave-tché, qui mauvais apprentis politicien, aligne des maladresses. Au point que la belle Dominique lasse d’entendre vainement de fouler le moelleux tapis rouge présidentiel, ou de se faire appeler « Mme la Première dame » sort ses griffes. Pas contre l’ennemi commun, Gbagbo. Mais contre son époux qui ne sait pas anticiper, … «Tu es un vrai c… toutes les situations t’échappent ». A-t-elle vociféré contre Ouattara. Dominique s’en prend ainsi à Ouattara, parce que les parrains mafieux qui tapis dans l’ombre financent à coups de milliards le massacre des Ivoiriens accentuaient la pression sur le couple. Le temps joue contre eux dans une affaire où ils engloutissent depuis plusieurs années des sommes colossales. On ne peut pas avoir dans le cercle des parrains, avoir des noms comme le trafiquant d’armes Victor Bolt et être en paix. 


C’est ce qui justifie la sortie maladroite de Ouattara depuis le Golf Hôtel dans la presse étrangère. Alors que Gbagbo parle de paix et de dialogue, il sert un discours totalement guerrier au monde entier. Emboitant ainsi le pas à son filleul Guillaume Soro qui depuis cette crise, a revêtu ses habits de chef guerrier. Ouattara n’a pas fait mystère de sa volonté d’attenter à la vie du chef de l’Etat. En parlant de «fruit pourri» qui serait cueilli par des mercenaires qu’il entend faire venir de l’Amérique du Sud. Mais pis, le locataire du Golf Hôtel menace ouvertement d’emprisonnement les fonctionnaires ivoiriens qui vont au travail, malgré ses appels à la désobéissance civile. « Je vais tous les mettre en prison » a- t- il confié sur les antennes des télévisions étrangères. Donc, Ouattara veut régler des comptes ? Se demande-t-on. Comment va- t- il procéder ? Autant de questions. 


A la vérité, l’homme reclus dans cet hôtel cinq étoiles fait des dépressions malgré le luxe dans lequel il est. Et là, sûrement qu’il a ses côtés, des psychologues pour le remonter. Parce qu’il subit l’effet boomerang de la situation qu’il a provoqué en comptant sur les autres pour le mettre au pouvoir. Quasiment sûr de perdre les élections, la France qui veut coûte que coûte le voir à la tête de la Côte d’Ivoire avait déjà apprêté les cris au niveau international qui pourraient mettre Gbagbo mal à l’aise. C’est ainsi que la Cedeao, un jouet de Paris s’set mis dans la danse de la condamnation après la proclamation des résultats officiels par le Conseil constitutionnel. L’Ua a suivi avant de se raviser un peu plus tard après avoir découvert la vérité. La Cedeao qui menaçait la Côte d’Ivoire avec l’Ecomog s’est à son tour, ravisé. Désormais, le Président nigérian que Sarkozy manipule à souhait se compte parmi ceux qui veulent résoudre la crise par le dialogue. 


Le Ghana et la Gambie ont ouvertement donné leur position en se désodorisant des va-t- en guerre que sont Compaoré et Wade. Certes, le Liberia et le Mali n’y ont pas donné de la voix. Mais ils sont contre un recours à la violence. Il y a aussi la Guinée Equatoriale de Pedro Pires. La Guinée Conakry est pour sa part confronté à ses contradictions internes. Que reste- t- il à la Cedeao ? Absolument rien. Ouattara se trouve donc en minorité avec son option militaire. C’est pourquoi, face aux émissaires de la Cedeao venus résoudre la crise ivoirienne, il ne manque pas de s’emporter. «On vous dit de venir régler une situation et vous faites autre chose» , s’est laissé aller le candidat malheureux face à certains Présidents. Et même au niveau continental, l’idée ne fait pas recettes. 


La tendance est plutôt à la négociation. La solution de recomptage des voix commence à faire en plus du chemin. Car, pour certains présidents, c’est le moyen le plus sûr de découvrir la vérité dans la crise ivoirienne. C’est vrai que Sarkozy et Ouattara qui ont beaucoup de choses à se reprocher dans cette crise s’y opposent. Mais l’idée fait du chemin. Surtout que l’opinion africaine découvre chaque jour, le faux qui a été préparé en Côte d’Ivoire. Et même en France, les opinions commencent à s’interroger sur l’attitude de la presse française dans cette crise. Gbagbo y est servi sous des traits d’un dictateur. Inévitablement, ce parti pris très flagrant provoque des interrogations. C’est au regard de tout cela que Sarkozy, au détour d’une manifestation qui n’a rien à voir avec la Côte d’Ivoire peut dire que « le seul président élu en Côte d’Ivoire, s’appelle Alassane ». 


Une grossière ingérence qui fait tilt même chez les anti- Gbagbo. Au- delà de l’Ue que la France manipule aussi comme elle l’entend, la Côte d’Ivoire a dans cette crise le soutien de plusieurs pays émergeants, comme le Brésil, le Mexique, l’Inde et autres. Ça veut bien tout dire. La cause de Ouattara semble, de ce fait, scellée à l’échelle internationale. Reste maintenant au niveau national. Mais là aussi, le candidat malheureux n’est pas aidé. Ses appels à la désobéissance civile se perdent en échos au Golf Hôtel. C’est dire que personne ne l’écoute en Côte d’Ivoire. Même dans les zones Cno que ses hommes occupent. La Côte d’Ivoire dans toute sa composante est au travail comme si rien ne s’est passé, il y a quelques jours. Au niveau politique, le soutien du Pdci qui se trouve pris en otage là- bas, commence à baisser. Atsé Jean-Claude, le président du Forum des jeunes du Pdci a donné le ton en appelant au soutien des Institutions de la République. Il a été moqué par la presse du Pdci. Mais, c’est de bonne guerre, quand on reçoit 25 000 000 de Fcfa de la part de Ouattara comme appui financier. 


Mais la réalité est aujourd’hui, autre chose au Golf Hôtel. Tous les cardes du Pdci qui y sont ne demandent qu’une seule chose ; partir au plus vite de cet hôtel qui est devenu une prison pour eux. « On nous a dit de venir ici à une réunion du Pdci. » A confié via le téléphone, certains cadres aux autorités étatiques. Ouattara mène aujourd’hui, son combat presque de façon solitaire. C’est vrai que certaines personnalités du vieux parti se sentent quelquefois obligés de s’afficher avec lui. Mais lé vérité est qu’ils ont la tête ailleurs. Sortir pour se libérer de la mafia que Sarkozy et Ouattara ont installé là- bas. 


Guehi Brence

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire