Par RICH NGAPI
Il est bon d’exiger la démocratie, et mieux encore de lutter de toutes ses forces, de toute son âme pour l’avènement de la démocratie. Mais, attention ! Que le rêve de démocratie ne devienne illusion, chimère. Tout simplement parce qu’on aura pensé que le ciel était sur la terre. Non, semble-t-il, même en démocratie, la perfection n’est pas de ce monde. Pire, lorsqu’il s’agit du Congo très démocratique, ne cherchez pas une démocratie pure.Au regard de la guerre aux couteaux que se livrent les acteurs politiques sur certaines questions de l’heure, votre Apostropheur va improviser une leçon de démocratie. Ce n’est pas excessif. Croyez-moi, parmi nos politicailleurs, il y en a qui n’ont fait que des humanités « Bois et forêts » ou « Pêche et élevage ».
Pour eux, et pour tous les autres « parvenus » dans le jargon politique, voici ce que Jean-Jacques Rousseau écrit à propos de la démocratie : « A prendre le terme dans la rigueur de l’acception, il n’a jamais existé de véritable démocratie, et il n’en existera jamais (…). »
Voyons. Le savant français n’est pas si pessimiste que cela. Il est réaliste. Qu’est-ce que la démocratie ? Voilà la question. Et donnez-lui toutes les réponses que vous voudrez. La démocratie, ce n’est pas forcément le multipartisme. Même au sein d’un parti politique, on peut se détourner de la démocratie. Bien sûr ! Les élections non plus ne sont pas forcément « le » chemin du gouvernement du peuple. Pas du tout.
La démocratie, c’est plus qu’une question de régime politique, de système de gouvernement. La démocratie est d’abord dans le comportement quotidien des individus. La démocratie est une sorte de religion, une sorte de philosophie, une manière de vivre. C’est tout. C’est pourquoi on se dit que la démocratie pure, radicale est utopique. Elle est impossible en ce monde. Elle est donc à conquérir. De jour en jour. Et c’est le plus difficile.
D’ailleurs, à la recherche du régime le plus juste, Aristote, le grand défenseur de la démocratie, n’a-t-il pas affirmé que « le régime juste sera celui le plus susceptible de prendre les meilleures décisions pour la cité ».
Après cette petite leçon de démocratie, je vous vois venir. Oui, je sais. J’ai certainement déçu quelques-uns. J’ai peut-être blessé certains. Qu’à cela ne tienne. Nos illustres politicailleurs doivent se débarrasser de leur carcan d’une « démocratie à la congolaise ». Ils devront, au nom du peuple de qui ils se réclament, rentrer (s’ils ne le sont pas encore) à l’école de la démocratie. La vraie. C’est à prendre ou à laisser.
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