Jupes ultra courtes, raz de fesses, pantalons taille basse dévoilant la naissance du postérieur, décollectés super profonds, et autres vêtements laissant transparaître sans pudeur des parties intimes. Entre le style vestimentaire adoptés pour les virés nocturnes et celui du grand quotidien ou l'on parle de choses sérieuses, la barrière semble être brisé. Las de crier au scandale, devant les spectacles "choquants" qui s'offrent à eux, plusieurs jeunes gens dans les quartiers souvent populaires, ont décidé de prendre les taureaux par les cornes pour mettre fin à ces "écards d'habillements".
Samedi 01 janvier 2010, il est 16 heures. Nous sommes à Adjamé, non loin de la grande mosquée, aux alentours de la gare reynolds. Un attroupement étrange attire l'attention de plusieurs curieux.
Sous le soleil de plomb de cette journée de marché, le tableau qui s'offre est surprenant.Une ravissante jeune fille noire, aux formes généreuses et harmonieuses est accroupi totalement nue. Elle tente tant bien que mal, de dissimuler son visage sous les longues tresses qu'elle porte sur la tête.Elle n'a qu'une paire de botillons en daim noir aux pieds. De ses yeux rouges bouffis, s'échappent des larmes qui roulent sur son visage. Les jeunes gens autour d'elle, d'un méchant air moqueur, rient à gorge déployé et se rincent sans pudeur les yeux. "les wolosso, (ndlr: filles légères) c'est comme ça que l'on les traite ici à Adjamé. Allez faire vos bétises à Cocody ou à la rivièra avec vos mentalité de blancs bizarres! ici on respecte les gens" crie un jeune badaud.
Ali Koné est vendeur de friperie à moins de cent mètres du lieux ou s'est déroulé "l'incident".Il nous explique que la jeune fille , était habillé comme une véritable wolosso, "tout était dehors, fesses, seins, nombril , tout!!!" indique t il ."lorsqu'elle est passée, les apprentis de gbakas ont commencé à la siffler, en criant "wolosso tu n'a pas de mère pour te dire de bien t'habiller ou bien tu n'a pas d'argent pour acheter assez de tissu pour te coudre de bon habit! " La demoisselle rapporte t-il, s'est retourné avec arrogance et les a traités de petits "batards". Les jeunes n'ont pas réagi, mais elle a continué a les insulté. "L'un d'entre eux c'est approché d'elle et lui a arraché la jupette hyper mini qu'elle portait ainsi que le foulard qu'elle avait mis comme chemise" indique t-il.Et un autre de renchérir " au fait, elle même elle n'était pas habillé. On l'a simplement aidé à montré ce qu'elle même voulait montré au gens" souligne t-il ironique.
Saly Ouattara, est vendeuse de pain à la gare des Gbakas d'Ayama sur le même axe. Cette scéne ne l'émeut plus."On parle à nos filles mais elles ne changent pas. Pour corriger cela, les jeunes gens de ce secteur ont décidé de déshabiller complétement celle qui en montre un peu trop" souligne t elle .
Ainsi, apprends t-on, le fait n'est pas nouveau dans la zone. Chaque semaine, de jour comme de nuit, des jeunes filles sont mises nues lorsque leurs habillement en choque plus d'un. Les forces de l'ordre en faction dans le secteur assurent qu'elles sont informés de ces pratiques. "Malheureusement, nous arrivons toujours quand le mal est déjà fait. La victime se sent tellement humiliés qu'elles refusent de dénoncer qui que se soit. Dans ces conditions nous ne pouvons rien faire! Et puis, affirme t il un petit sourire au coin des lèvres, ils ne font rien de méchant, il n'est pas mauvais que des gens donne à nos femmes ce genre de leçons souvent, rélève A P, policier aux commissariat de bracodi.
Pour Ibrahim K. l'un de ces "déshabilleur", loin d'être des actes méchants, c'est une éducation qu'ils veulent donner à ses jeunes filles."Se sont nos soeurs et nos femmes. On ne veut pas leur faire de mal. On les respectent mais on ne peut plus admettre leurs comportements. Pour aller en boîte il y'a des choses que l'on peu tolérer mais se promener en slip, comme ça à Abidjan, c'est pas normal". Pour Ibrahim, certes les femmes ont le droit de s'habiller comme elle le sentent mais elles doivent tenir compte du droit de l'autre de ne pas être choqués et poussé à bout car c'est aussi une incitation aux violence sexuelles "ceci ne justifie pas cela mais ..." lance t il. "je suis d'accord avec ce mode d'éducation brutale, car il y'a des resultats concrets. Mais, souvent ils y vont un peu fort" ajoute madame Séry, enseignante. En effet, la malheureuse du jour ne portait aucun sous vêtement. "d'habitude il y'a au moins un string maiscette fois ci rien!!!" assure t elle.
Une dame d'un âge avancé, choqué par la scène, s'approche de la jeune fille et lui noue son deuxième pagne autour de la poitrine. Les deux femmes échanges quelques propos inaudibles. Un taxi est arrété et la jeune fille s'y engouffre sans un regard en arrière.
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